Alpine. Le patron de l'ingénierie évoque les futurs modèles

Successeur de Patrice Ratti en mars 2020 à la tête de Renault Sport, label disparu au profit d’Alpine en 2021, Robert Bonetto est l’homme de l’ombre qui met en partition la future gamme dieppoise. Lors d’un entretien, le directeur de l’ingénierie, a accepté de nous parler du développement des trois véhicules programmés d’ici à 2026. Précisant que « pour les deux premiers modèles, nous allons réutiliser des éléments du groupe Renault. Nous allons nous concentrer sur la sportivité ».

Pas une simple R5 bodybuildée 

Quelques mois après la R5, soit fin 2024, le constructeur commercialisera l'A290 qui sera produite à Douai. Selon Robert Bonetto, « cette voiture urbaine est développée pour un usage quotidien mais elle doit donner la banane à son conducteur. On travaille sur les sensations en modifiant la partie châssis et le paramétrage de la batterie ». Si la R5 accueillera le moteur « ePT-100 » de 125 et 150 ch, l’A5 ( ?) recevra le bloc de 220 ch de la Renault Mégane Electric. « Pour l’intégrer, nous avons dû refaire la Unit avant. Les voies sont élargies et les suspensions spécifiques dans leur géométrie ». En effet, selon nos informations, les triangles avant sont spécifiques afin de rendre la voiture plus dynamique. Par ailleurs, le constructeur envisage une version moins puissante en chipant le moteur de 150 ch à la R5. Une information confirmée par Robert Bonetto mais cette version « n’arrivera pas au lancement ». Quant à la batterie, « elle disposera d’une intensité supérieure ». Dans les faits, la R5 et son pendant Alpine disposeront de la même batterie de 52 kWh mais les ingénieurs en bleu retravaillent le paramétrage. Esthétiquement, la caisse sera aussi identique, les différences se situeront principalement au niveau des boucliers et des ailes.

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Moteur spécifique pour la GT Crossover

Codifié DZ110 en interne, le futur GT crossover utilisera la plate-forme CMF-EV de l’Alliance utilisée par le Nissan Ariya. Avec ce véhicule assemblé à Dieppe, « nous devons écrire le début de l’histoire » affirme Robert Bonetto. « Un gros travail est réalisé sur les liaisons au sol et le châssis alors que le moteur électrique est spécifique [ndlr fourni par un équipementier] et délivrera un niveau de performances élevées. L’objectif est de retrouver l’agilité de l’A110 grâce au torque vectoring qui permettra de gommer la sensation des masses et d’éviter les sensations artificielles ». La batterie de 90 kWh sera produite dans la gigafactory Verkor de Dunkerque.

L’autre axe de développement demeure l’aérodynamisme. « L’efficience est importante dans le but de réduire la taille de la batterie et de préserver la sportivité ». Pour cela, les ingénieurs peuvent compter sur les aérodynamiciens de l’équipe de F1 qui durant la période Lock out travaillent sur ce projet DZ110 en proposant des solutions techniques et de la formation. A son lancement à l’automne 2025, le GT crossover sera disponible en quatre roues motrices mais Robert Bonetto indique qu’une version deux roues motrices est possible par la suite. Ce qui permettra de baisser le ticket d’entrée d’un modèle vendu aux alentours de 70 000 € en haut de gamme selon nos sources, et il s'appellera A390.

Où en est la remplaçante de l’A110 ?

« Nous en sommes au stade de la pré-étude et nous vérifions le cahier des charges avec notre partenaire Lotus. Le schéma de développement n’est pas figé et nous prendrons des décisions au printemps 2023 (ndlr. le lancement est programmé pour 2026). En termes de prestations, nous visons clairement l’A110 ». Outre le développement des trois modèles du Dream Garage Alpine, le constructeur explore de nouvelles solutions techniques dont celle d’utiliser du lin. « Cette matière, produite en Normandie, à la résistance du carbone mais elle est bio". Reste encore à l’industrialiser. Elle pourrait être utilisée pour des éléments structurels, les sièges, le capot ou les roues. Dans un premier temps, la marque l’utiliserait sur des modèles en petites séries.