Alpine. SUV, hydrogène… Laurent Rossi parle du futur
Lors de la présentation des résultats 2022, le patron d’Alpine, Laurent Rossi, s’est exprimé sur le futur de la marque. Outre la citadine en 2024, dérivée de la Renault 5, et le SUV-coupé en 2025, il a confirmé le lancement de deux autres SUV électriques et le développement de moteurs à hydrogène.
Laurent Rossi, le patron d'Alpine, a évoqué le futur de la marque en annonçant les résultats 2022.
Alpine
Dans un contexte automobile morose, les ventes d’Alpine sont au beau fixe en France. Le constructeur dieppois a enregistré 33 % d’immatriculations supplémentaires en 2022 pour un total de 3 546 véhicules. Pas de quoi faire repasser les comptes dans le vert pour autant. « Nous perdons toujours de l’argent, mais moins, en partie grâce à des ventes supérieures à nos prévisions » a expliqué Laurent Rossi, patron de la marque, lors de la présentation des résultats. Il compte sur les futurs véhicules pour atteindre « l’équilibre en marge opérationnelle à la fin de l’exercice 2025 », comprenez gommer le déficit. Lors de la publication de ce bilan, le dirigeant a largement évoqué le futur de la marque.
La citadine confirmée en 2024
Un deuxième modèle viendra compléter le catalogue Alpine. Laurent Rossi a confirmé la présentation de la citadine vitaminée au printemps 2023 pour une commercialisation à l’automne 2024. « Tout est dans les jalons », assure-t-il. Cette cousine de la Renault 5, dénommée Alpine A5, sera 100 % électrique. Elle associera une batterie de 52 kWh à un moteur de 218 ch, sachant qu’une version de 150 ch est aussi à l’étude. « On travaille sur les sensations en modifiant la partie châssis et le paramétrage de la batterie » nous confiait Robert Bonetto, le directeur de l’ingénierie en décembre dernier. Comme la citadine Renault, elle sera produite en France sur les chaînes de l’usine de Douai.
L'Alpine A5 est la cousine de la Renault R5. Les deux modèles sont électriques.
Alpine
La bombinette Alpine pourrait offrir jusqu'à 218 ch.
Alpine
Trois SUV en préparation
Alpine étoffera son catalogue mi-2025 avec un premier SUV. Nom de code : DZ 110. Comme l’A5, le « Crossover-GT » partagera ses dessous avec un modèle du groupe Renault, en l'occurrence ici le Nissan Aryia. Comme pour la citadine, la plate-forme sera largement retravaillée par les ingénieurs de la marque au A fléché dans le but d’améliorer les qualités dynamiques. L’usine de Dieppe compte en fabriquer 10 000 unités par an. Pour y parvenir, le site historique va devoir tripler sa capacité de production. Ne reste plus au partenaire français Verkor, désigné pour fournir la batterie, qu'à construire rapidement son usine pour livrer ses batteries à temps. À l’heure actuelle, les ingénieurs d’Alpine font sans et, selon nos sources, quelques inquiétudes planent en interne sur les performances.
Le crossover GT 100 % électrique produit à Dieppe sera lancé mi-2025.
Alpine
Comme annoncé en novembre 2022 par le patron du groupe Renault, Luca de Meo, deux autres SUV verront le jour en 2027 et 2028. Alpine a confirmé son souhait d’opposer une concurrence au Porsche Macan, dont la prochaine génération sera 100 % électrique, et au Porsche Cayenne. Pour lancer ces modèles, le constructeur n'a pas d'autre choix que de travailler avec un partenaire. Le groupe français ne dispose pas de plate-forme pour faire des SUV des segments D et E, et le développement d’une structure propre coûterait bien trop cher. C’est donc du côté de Lotus (propriété de Geely), « partenaire le plus naturel » au regard des projets en cours (ndlr : la remplaçante de l’A110), que lorgne la marque dieppoise. Le constructeur sino-britannique compte déjà l’Eletre (segment E) et s'apprête à lancer en 2024 un petit crossover (Type 134).
Luca de Meo, le patron de Renault, a annoncé le lancement de deux SUV pour concurrencer les Porsche Macan et Cayenne.
Alpine
À nos confrères d’Autocar, Laurent Rossi a confié ne pas vouloir jouer la carte des modèles ultra-sportifs avec « des voitures de deux tonnes et de cinq mètres de long », mais il assure que ces SUV auront du tempérament avec des accélérations franches et une excellente maniabilité. L’ADN de la compétition, commun aux gènes d’Alpine et de Lotus, va continuer à jouer un rôle clé dans le développement de ces futurs modèles.
La descendante de l’A110
La future gamme Alpine avec à gauche la citadine, au centre le crossover (DZ110) et à droite la remplaçante de l'A110.
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L’avenir de la marque Alpine ne passera pas que par des SUV, fort heureusement ! Une descendante de l’A110 est bel et bien au programme en 2026, alors que l’actuelle génération de la berlinette perdurera jusqu’à cette date. C’est toujours avec Lotus que le constructeur a choisi de s’associer pour développer sa future sportive. Lors de sa prise de parole, Laurent Rossi a confirmé « être toujours dans les temps », bien que le projet n’ait toujours pas été validé. « Nous en sommes au stade de la pré-étude et nous vérifions le cahier des charges avec notre partenaire » nous détaillait il y a quelques semaines Robert Bonetto. « Nous prendrons des décisions au printemps 2023 », nous assurait-il alors. Il va donc falloir patienter quelques semaines de plus avant d’être fixés !
Et l’hydrogène dans tout ça ?
Si l’électrique est un passage obligé pour abaisser rapidement et efficacement les émissions moyennes de CO2 d’une gamme, ce n’est pas l’unique issue. Alpine, par la voix de son patron, a réassuré son amour pour les moteurs à explosion. D’ailleurs, le constructeur travaille sur des blocs thermiques alimentés à l’hydrogène. Laurent Rossi a expliqué que ce développement avait été confié aux ingénieurs Alpine de Viry-Châtillon, qui ont « toutes les compétences » pour mener à bien ce projet. Reste à connaître la finalité de cette technologie. La compétition, et notamment le championnat du monde d'Endurance dans lequel la marque est engagée, servirait-elle de laboratoire ? C’est l’une éventualité, alors qu’en 2035 l’Europe interdira la vente de véhicules à moteur thermique.
