Ces modèles hybrides rechargeables qui bénéficient du maxi bonus électrique
Grâce à un cycle d’homologation bien spécifique, certains modèles hybrides rechargeables passent désormais sous la barre des 20 g/km de CO2. Les Kia Niro, BMW X1 et autres Mercedes Classe C peuvent ainsi profiter des mêmes avantages fiscaux que des modèles électriques, comme un bonus plus élevé !
Sur la deuxième génération de Kia Niro, certaines versions hybrides rechargeables bénéficient du même bonus que les variantes 100 % électriques.
Kia
[Mise à jour le 05/07/2022] Cette niche fiscale aura eu une durée de vie très courte. Profitant de la publication d'un nouveau décret visant à prolonger le bonus de 6 000 € jusqu'en fin d'année, le Gouvernement y a mis fin dès le 1er juillet. Désormais, seuls les modèles rejettant 0 g/km de CO2, donc 100 % électrique ou à hydrogène, peuvent bénéficier des aides les plus généreuses. Pour les hybrides rechargeables, même sous les 20 g/km de CO2, il faut se contenter de 1 000 € maximum, à condition que le prix n'excède pas 50 000 € et que l'autonomie électrique dépasse 50 km en ville sur le cycle WLTP.*
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Rejeter moins de 20 g/km de CO2 en moyenne ? Pendant longtemps, seuls des modèles 100 % électriques y parvenaient. La BMW i3 Rex avait bien réussi à passer sous ce seuil en embarquant un petit moteur thermique, mais celui-ci avait juste vocation à servir de prolongateur d’autonomie en cas de batterie trop faible sur long parcours. Avec un réservoir à la capacité réduite et un solide appétit, ce bloc de scooter n’était pas destiné à démarrer trop souvent. Aujourd’hui, c’est un cas de figure bien différent qui commence à se présenter. Ce sont bien des voitures hybrides rechargeables (PHEV) qui parviennent à descendre à des niveaux aussi bas… ce qui leur permet quasiment d’être considérées comme des voitures électriques par l’administration française.
Bonus de 6 000 € pour le Niro PHEV
12 g/km pour la Mercedes C 300 e, 13 g/km pour le tout nouveau Mercedes GLC 300 de, 14 g/km pour les BMW 225e ou 230e Active Tourer, 17 g/km pour le nouveau X1 ou encore 18 g/km pour la deuxième génération de Kia Niro PHEV… tous ces modèles affichent des rejets de CO2 inimaginables encore récemment. Sur certaines finitions, le SUV coréen, dont le tarif démarre à moins de 45 000 €, peut ainsi accéder au même bonus que la version 100 % électrique. Pour toute commande effectuée avant le 1er juillet, les acheteurs recevront 6 000 €, sous réserve que la livraison ait lieu avant le 30 septembre. Après cette date, ils pourront encore déduire 5 000 € de la facture. C’est beaucoup mieux que les 1 000 € d’aide dont profitent la majorité des véhicules hybrides rechargeables, et qui sont censés disparaître totalement dans un mois, même si un projet de prolongation est dans les cartons du nouveau gouvernement. La familiale Mercedes et le monospace compact bavarois, plus chers, ont encore droit à 2 000 € de bonus sous réserve que leur prix reste sous la barre des 60 000 €, ou 1 000 € à partir du 1er juillet. Quant au nouveau X1, il n’a pas encore dévoilé les tarifs de ses versions hybrides rechargeables, mais devrait bien rester sous les 60 000 €. Peu probable, en revanche, que le GLC puisse en dire autant vu que la Classe C flirte déjà avec cette limite.
Un Range Rover à moins de 20 g/km
Un autre modèle, encore plus surprenant, aurait pu aussi figurer dans cette liste… s’il n’était pas vendu près de 140 000 € ! Il s’agit en effet du nouveau Range Rover, dont la version P440e démarre à 19 g/km. C’est le résultat d’un cycle d’homologation des hybrides rechargeables assez particulier et fréquemment controversé. Plus l’autonomie électrique est importante, plus les chiffres de consommations et d’émissions de CO2 qu’il permet d’obtenir seront basses. Avec sa grosse batterie de 38,2 kWh, une capacité digne de certains modèles 100 % électriques d’occasion, et son rayon d’action de 100 km annoncé sans démarrer le moteur thermique, le lourd SUV britannique est donc favorisé par rapport à des concurrents dotés d’accumulateurs bien plus petits. Déjà exempté de malus au poids, comme tous les modèles électriques ou hybrides rechargeables, le Range Rover PHEV profite ainsi de divers avantages quand il est acheté en tant que véhicule de fonction. Il échappe à la taxe sur les véhicules de société (TVS) et la base d’amortissement pour les entreprises grimpe à 30 000 €.
Une niche fiscale déjà menacée ?
On peut dès lors parler d’une véritable niche fiscale, qui concerne pour l’heure essentiellement des modèles vendus par des constructeurs premium. Avec leurs tarifs plus élevés, ces derniers peuvent en effet plus facilement répercuter l’inévitable surcoût engendré par une batterie plus grosse. Mais pas sûr que cet avantage perdure très longtemps, car il ne semblait pas vraiment avoir été prévu au moment de la création du bonus écologique. Le dispositif pourrait donc être rapidement revu par le gouvernement pour réserver les montants les plus élevés aux seuls véhicules 100 % électriques, en se basant par exemple sur les données de la carte grise. D’autant que certaines études ont montré que beaucoup d’hybrides rechargeables ne sont pas régulièrement branchés et consomment donc beaucoup plus dans la réalité que sur la fiche technique. Cela a d’ailleurs poussé la Commission Européenne à réfléchir à la création d’un cycle d’homologation plus sévère, qui pourrait aboutir à des émissions de CO2 beaucoup moins basses à l’horizon 2025.