Citroën Ami électrique. Tout savoir sur les retards de livraison
Où sont passées les Citroën Ami ? La colère gronde sur les réseaux sociaux. Les clients qui ont acheté le quadricycle électrique, au tarif depuis mai, n'ont toujours pas été livrés. D'après le constructeur "dépassé par le succès" du modèle, la résolution du souci est en cours. L'argus fait le point.
La Citroën Ami est proposée en autopartage, à Paris pour commencer.
Matthieu Méheust
[Mis à jour le 20/11/2020] On connait Citroën pour ses produits originaux et innovants. Début 2020, avant l’épisode de la crise sanitaire, le constructeur a présenté un étonnant quadricyle 100% électrique répondant au doux nom de « Ami ». L’engin, une sorte de cube sur roulettes, est proposé à la vente selon plusieurs formules : comptant, avec un ticket d’entrée à 6 900 € (hors bonus) ou en location longue durée, à partir de 19,99 € / mois. Autre spécificité de ce véhicule, accessible dès 14 ans, le canal de vente : Citroën n’utilise plus seulement ses concessions. Le constructeur s’est installé au sein des rayons de la Fnac et de Darty.
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2 300 commandes pour la Citroën Ami

L’Ami rencontre rapidement le succès, même pendant le confinement. Citroën permettant de l’acheter en ligne, les commandes s’accumulent. La marque aux chevrons en totalise 2 300, à ce jour. Seulement voilà : s’il était possible de s’offrir facilement le quadricycle depuis son canapé, dans l’usine de Kenitra, au Maroc, le rythme ne suit pas. Le pays est confiné, lui aussi, et les retards s’accumulent sur la chaine de production. A la réouverture, l’approvisionnement en pièces est limité et les Ami peinent à quitter le pays d’autant que les contrôles aux frontières sont plus contraignants.
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Des clients agacés
Du côté des acheteurs, c’est l’incompréhension d’autant que certains d’entre eux ont déjà reçu la carte grise de leur auto. Plusieurs groupes se montent sur les réseaux sociaux pour tenter d’obtenir quelques informations. Le constructeur a bien mis en place une hotline, mais à l’autre bout du fil les conseillers peinent à sortir des explications convaincantes. Contacté par L’argus, Citroën s’est dit « dépassé par le succès » de l’Ami et, en ces temps de crise sanitaire, n’a pas su faire face à la déferlante de commandes. Depuis le 2 novembre, la firme aux chevrons nous assure que le problème est en cours de résolution. Sur les pages Facebook, cela semble se vérifier. Plusieurs clients ont été contactés par le constructeur pour fixer une date de livraison. « Citroën m’a appelé ce matin. Voiture livrée, le 20 novembre. Enfin j'espère » peut-on lire sur le fil des conversations.
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Déjà des rappels en cours
Si la crise sanitaire a bon dos, le constructeur fait aussi aux problèmes de jeunesse du véhicule, qu'il découvre au fil des livraisons (serrures défectueuses, désembuage récalcitrant, problèmes d'étanchéité...). D'ailleurs, plusieurs rappels officiels sont en cours sur le véhicule, et ralentissent donc un peu plus la livraison aux futurs propriétaires. En effet, le constructeur semble vouloir les prendre en charge avant la livraison aux clients plutôt que de passer par le SAV, qui pourrait être rapidement débordé. A date, Citroën fait état de problèmes au niveau :
- du câble de frein à main (problème de tension)
- des garnitures arrière (freins à tambour)
- d'un faisceau électrique (sans plus de détail)
D'après un témoignage, le chargeur embarqué défectueux serait remplacé par celui d’un autre fournisseur pour remédier plus rapidement au problème. Une note technique envoyée fin septembre au réseau confirme les soucis de charge de la batterie.
Le transporteur GEFCO en cause ?
Crise sanitaire, épidémie de rappels et... problèmes de logistique ! Voilà le combo qui priverait les clients de leur Ami chérie. Sur la page Facebook où se rassemblent les propriétaires mécontents, un contributeur visiblement bien renseigné parle des difficultés de l'entreprise GEFCO (propriété à 25% de PSA). Avec le mode de distribution digital choisi en partie par Citroën, le transporteur doit exceptionnellement s'occuper de tout : de la prise en charge des véhicules au Maroc à leur livraison en France, en passant par leur préparation. D'après cette même source, la société aurait à accomplir une dizaine d'opérations : recharge de la batterie, pose de petits accessoires, passage à l'outil de diagnostic, pose des plaques d'immatriculation, contrôle de conformité et d'homologation, préparation esthétique et mécanique. Enfin, et surtout, c'est GEFCO qui aurait en charge de "corriger les défauts de jeunesse". Par ailleurs, l'entreprise, qui a dû faire face à la crise sanitaire comme beaucoup d'autres, est débordée. Entre les dispositifs de chômage partiel, et une cyber-attaque (en septembre) pour couronner le tout, la société accuse le coup. Néanmoins, selon nos informations, depuis le 2 novembre, les équipes travaillent jour et nuit pour préparer les véhicules. D'après GEFCO, RAS. Un porte-parole nous a fait savoir qu'il n'y avait pas de problème, actuellement. Mais, le 1er confinement a fait son œuvre. Selon plusieurs sources, on serait à 10 semaines de retard sur le planning.
Des (petits) gestes commerciaux
Pour calmer les propriétaires les plus agacés, le constructeur offre une enceinte connectée (150€). Par ailleurs, ceux ayant déjà leur carte grise en main se voient remettre un bon d’achat de 100 € à valoir sur la boutique en ligne de Citroën. Un peu léger pour Sabine, passablement agacée. Elle a commandé sa voiture en juin, et devait la recevoir « au plus tard le 5 octobre ». Le 6 novembre, elle n’a toujours rien, à l’exception des documents administratifs.
Quid de la garantie ? Citroën France se veut rassurant et nous a confirmé qu'elle démarre « au moment de la livraison physique de l’Ami aux clients ». Que les futurs propriétaires soient donc rassurés.