CITROËN C3 Pluriel : pur produit marketing
Disponible fin mai moteurs : 1.4 de 75 ch et 1.6 de 110 ch Puissance fiscale : 7 CV Prix : 15 200 e et 16 900 e Sur la base du prototype présenté en 1999, Citroën lance la C3 Pluriel qui, comme son nom l'indique, possède de multiples facettes.
Lignes arrondies, arches de toit protectrices, absence de calandre et de pied-milieu, la C3 Pluriel est une vraie Citroen qui renoue avec le passé inventif de la marque.
- Disponible fin mai
- Moteurs : 1.4 de 75 ch et 1.6 de 110 ch
- Puissance fiscale : 7 CV
- Prix : 15 200 € et 16 900 €
En collaboration avec le designer Giugiaro et Matra, Citroën a industrialisé, sans le dénaturer, le prototype Pluriel. Présenté en 1999, cet ambitieux projet de berline découvrable transformable en cabriolet et pick-up a survécu aux exigences industrielles et commerciales. Si le résultat n'est pas parfait, loin s'en faut, saluons au moins la prise de risque et l'éclat de certaines solutions techniques audacieuses.
La C3 Pluriel, c'est avant tout une base de Citroën C3 renforcée dans toute la partie inférieure du châssis, au niveau de la baie de pare-brise armée d'un tube de gros diamètre, et des
sièges arrière qui incorporent une structure tubulaire formant un arceau de sécurité. Ce renforcement permet d'évider complètement la carrosserie et de supprimer le pavillon traditionnel, remplacé ici par des arches démontables qui, en place, servent de guide au capotage électrique.
La capote vient se replier contre la lunette arrière, et cet ensemble peut basculer au fond du coffre pour former, dossiers des sièges arrière rabattus, un pick-up à plancher plat. Un dessus de coffre amovible vient couvrir le sommet de l'abattant de coffre, et on peut aussi déposer les arches de toit dont les ancrages seront alors habillés de caches normalement sanglés au dos du dessus de coffre.
Attention cependant, les arches de toit déposables (12 kilos chacune et encombrantes à manipuler) doivent être laissées au garage, ce qui implique une confiance totale dans la météo lorsque l'on souhaite rouler ainsi. Autre détail, sans la capote, le coffre n'est pas étanche... Si une petite averse ne mouillera pas les passagers avant tant que le véhicule roulera, elle trempera les affaires laissées dans le coffre !
Au vu du nombre d'inconvénients, de la manipulation délicate des différentes pièces et de leur réalisation de piètre qualité, les utilisateurs se serviront surtout de leur voiture en configuration découvrable avec arches de toit et lunette arrière bien en place. Reste que, totalement repliée, la capote obstrue cette dernière et qu'en position d'ouverture intermédiaire, il est nécessaire d'actionner un petit déflecteur situé au sommet du pare-brise ou d'ouvrir une vitre latérale pour éviter un claquement désagréable de la toile.
Sur route, il faudra composer avec une surcharge de 130 kg par rapport à la berline et une modification de la répartition des masses avec un essieu arrière, simplifié, plus chargé. Dans ces conditions, le moteur 1.4i est vite à la peine dès les premiers reliefs : la version 1.6i devient donc quasiment une obligation si on veut faire un peu de route. Dans ce cas, on est obligé d'opter pour la boîte robotisée, excellente au demeurant, mais qui alourdit considérablement la facture. Si on y ajoute l'air conditionné associé à une flopée d'accessoires inutiles au sein d'un Pack, et le Pack Techno pour bénéficier des nouveaux tissus Apicullia très élégants (voir l'encadré ci-contre), l'addition devient très douloureuse. Retour sur investissement, le moteur 1.6i couplé à la boîte robotisée est aussi plus économique et moins polluant, de quoi justifier amplement les 1 700 € supplémentaires demandés.
Si la C3 Pluriel conserve une direction précise et un freinage remarquable, le comportement général est affecté par son poids. On découvre une voiture plus sensible au vent latéral, prête à décrocher au lever de pied et très vive en cas de freinage en courbe, tandis qu'en montée, le sous-virage devient flagrant.
Manque de rigidité, absence de capote de secours, comportement approximatif, bas de caisses larges salissant le pantalon quand on sort du véhicule, prise de poids pénalisante, équipement chiche, manoeuvres devenant de plus en plus complexes à mesure qu'on s'éloigne du simple recours au toit souple, finition désinvolte, la Pluriel est bourrée de défauts. Heureusement, elle a également des qualités : freinage puissant, direction précise, boîte de vitesses robotisée efficace et sans trop d'à-coups, modularité unique, quatre vraies places, style original et prix attractif.
Passé l'instant de la séduction, c'est à chacun de voir en fonction de l'utilisation qu'il compte faire de cette automobile finalement plus futile qu'utile, mais parfaite comme seconde voiture.