Citroën. Les futurs modèles électriques à prix accessibles
Après une année 2022 difficile, Citroën veut vite reprendre du poil de la bête. Pour cela, le constructeur lancera des voitures électriques au style fort et aux prix accessibles. En l'occurrence, la future ë-C3 en 2023 et le remplaçant du C3 Aircross en 2024.
Préfigurée par le concept Oli, la volonté de Citroën de proposer des voitures électriques à prix accessibles sera une réalité en 2024.
Citroën
La tendance semblait inarrêtable. Les prix des voitures neuves ont flambé depuis la crise sanitaire, et la norme Euro 7 prévue pour 2025 puis la fin du moteur thermique envisagée pour 2035 laissaient craindre le pire pour la suite. Mais quelques annonces récentes peuvent redonner du baume au cœur des automobilistes les moins fortunés. Alors que Volkswagen a promis de lancer deux citadines électriques abordables dans la seconde moitié de la décennie, Citroën visera lui aussi la démocratisation de l'électrique en repositionnant ses produits en entrée de gamme au sein du groupe Stellantis. Mais cela ne signifie pas que la marque aux chevrons deviendra un constructeur low cost, du moins en Europe. En effet, l'Inde ou l'Amérique du Sud réclament des produits à bas prix nécessitant une conception idoine.
Déjà incarnée par le concept Oli, en septembre 2022, cette offensive débutera réellement en fin d’année avec la présentation de la quatrième génération de C3 et se prolongera mi-2024 avec le remplacement du SUV C3 Aircross. Deux véhicules qui seront disponibles pour la première fois en version 100 % électrique.
Une fabrication toujours effectuée en Europe
Cette volonté du constructeur français s’illustre déjà en série en Inde, où Citroën vient de commercialiser une ë-C3 facturée un peu plus de 13 000 €. Mais les deux marchés demeurent radicalement différents. Le projet initial de Carlos Tavares, patron du groupe Stellantis, qui espérait proposer cette citadine en Europe sans grands changements a été abandonné en 2020. Une décision prise par Vincent Cobée, directeur général de la marque, remercié au mois de février 2023. Même le style a été modifié pour l’Europe, afin notamment d’incorporer des phares anguleux en forme de C évoquant le concept Oli. Pierre Leclercq, directeur du design, prévient :
Nous avons d’excellents produits à venir qui vont, je pense, réellement donner un « coup de pied aux fesses » en matière de design. Ca va être super cool. Nous sommes vraiment excités à l’idée de les mettre à la route.
N’espérez donc pas un tarif aussi bas en France, d’autant que la production restera sur notre continent. En l’occurrence, « notre » ë-C3 sera assemblée en Serbie, à Kragujevac, alors que les C3 thermiques (CC21) viendront toujours de Trnava, en Slovaquie, tout comme le successeur du C3 Aircross (CC24). Malgré sa fabrication en Chine et sa taille plus réduite, une Dacia Spring demande par exemple déjà 20 800 € dans l’Hexagone, hors bonus écologique. Quant aux citadines du segment supérieur, comme la Renault Zoe ou la Peugeot e-208, elles tendent plutôt à dépasser les 30 000 €.
Un prix sous les 25 000 € pour la ë-C3 ?
Citroën pourrait donc déjà être très compétitif en proposant une ë-C3 en France sous les 25 000 €, hors incitations fiscales. Cette barre est, en effet, l’objectif de Volkswagen avec sa future ID.2 ou ID.Polo et de Renault avec sa R5 Electric. Deux rivales qui débarqueront un peu plus tard, respectivement mi-2024 et fin 2025. La version électrique du remplaçant du C3 Aircross sera, elle, forcément bien plus onéreuse que sa petite sœur. Surtout que le gabarit de ce SUV va s'allonger pour passer de 4,16 m à plus de 4,37 m, entraînant un changement de nom au passage. Mais le but reste d’afficher un tarif plus bas que ceux des principaux concurrents ou des cousins techniques, comme le Peugeot e-2008, seulement disponible à partir de 39 440 €. Les Chevrons pourraient ainsi chercher à s'approcher de MG, dont le ZS débute à 33 990 € en dépit de sa conception désormais datée et de ses origines chinoises.
Des batteries moins onéreuses
Pour respecter cet engagement, Citroën ne pourra pas reprendre l’actuelle plate-forme CMP en l’état. Dans le cadre d’un programme nommé « Smart Car », une version simplifiée de cette base a donc été élaborée pour les véhicules européens. Elle sera partagée avec Fiat (future citadine compacte Panda en 2024), ainsi qu’avec Opel pour le remplaçant du Crossland (OV24 en 2024). Ce véhicule sera toujours lié au « C3 Aircross 2 », tout comme le futur SUV de Fiat (UV5 en 2025). Par rapport à la variante indienne ou sud-américaine de ces soubassements, de nombreux améliorations ont dû être apportées pour renforcer la sécurité ou enrichir la dotation en équipements.
Les moteurs et batteries seront également spécifiques à l’Europe. La puissance de 57 ch de l'ë-C3 indienne a été jugée beaucoup trop juste. Mais ici encore il a fallu faire des économies par rapport aux productions actuelles du groupe Stellantis. Forte de 82 ch, l'ë-C3 d’entrée de gamme aura donc droit à une inédite batterie de seulement 40 kWh, utilisant une chimie de type lithium-fer-phosphate (LFP) qui sera fournie par le chinois Svolt en provenance de son usine allemande. Plus cher, le nickel-manganèse-cobalt (NMC) restera utilisé sur les variantes supérieures en raison de sa meilleure densité énergétique. La capacité nette atteindra ainsi 50 kWh, ce qui est proche des 51 kWh proposés par une e-208 dans sa nouvelle version 400 km. Mais la Citroën se limitera à 109 ch, alors que sa cousine au lion dispose de 156 ch. Le remplaçant du C3 Aircross reprendra ensuite cette recette à son compte, mais il devrait faire l’impasse sur le plus petit des deux accumulateurs, peu adapté à son gabarit presque familial.