Voitures chinoises. Combien d'exemplaires ont été vendus en France en 2022 ?
En 2022, les ventes des marques chinoises ont triplé en France, avec une progression de 213 % comparé à 2021 selon les données NGC-Data®. S’agit-il pour autant du raz-de-marée annoncé ? L’argus révèle les chiffres de vente de ces constructeurs (MG, DFSK, Aiways.…) et ceux de leurs modèles.
Découvrez le nombre de ventes réalisées par les constructeurs chinois en France en 2022.
L'argus
MG, Lynk & Co, DFSK ou encore Aiways sont autant de marques récemment parties à l’assaut du marché européen. On parle de plus en plus de ces constructeurs comme de potentiels concurrents des marques bien établies sur le Vieux Continent. Pourtant, en 2022 en France, la part de marché des voitures chinoises n'a représenté que 1,07 % avec un peu moins de 16 300 véhicules vendus selon les données NGC-Data®. Un chiffre encore modeste qui cache d’importantes disparités en fonction des modèles et des marques. En octobre 2022, lors du Mondial de l'automobile de Paris, notre micro-trottoir dans les allées du Salon avait montré un public plutôt réticent à l'idée de rouler dans un modèle made in China. Certaines marques présentes arriveront prochainement comme Ora et Wey, appartenant à Great Wall Motor. Le puissant BYD est aussi sur les rangs, tout comme Nio.
Marque | Ventes 2021 | Ventes 2022 | Évolution 2021-2022 |
MG | 4 619 | 12 666 | + 174,2 % |
Lynk & Co | 300 | 3 098 | + 932,7 % |
Seres | 26 | 321 | + 1 134,6 % |
Aiways | 258 | 200 | – 22,5 % |
DR | 2 | 4 | + 100 % |
MG, la marque chinoise qui a le vent en poupe
À l'origine, MG Motor est un constructeur britannique fondé au début des années 1920. Depuis 2006, la marque est tombée dans le giron du groupe chinois Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC). Aujourd'hui, c'est le premier constructeur chinois en France. Il enregistre de belles performances en 2022 en franchissant la barre symbolique des 10 000 immatriculations. Sur ses trois modèles déjà commercialisés en 2021, seule la MG EHS régresse de près de 4 %.
La ZS est la MG – et plus globalement le modèle chinois – qui rencontre le plus de succès dans l'Hexagone avec 5 959 véhicules vendus en 2022. Si la progression est notable comparé à 2021 (+ 211, 5 %), cette performance n'offre toutefois au SUV chinois que la 65e place du classement des voitures vendues en France en 2022. La MG4 signe également un début prometteur puisque, depuis l'ouverture de son carnet de commandes le 13 septembre 2022, 1 570 exemplaires ont déjà été commercialisés.
Marque/Modèle | 2021 | 2022 | Évolution 2021/2022 | Classement général en France |
MG ZS | 1 913 | 5 959 | + 211,5 % | 65 |
MG EHS | 2 513 | 2 415 | – 3,90 % | 116 |
MG4 | 0 | 1 570 | - | 145 |
MG MARVEL R | 193 | 1 481 | + 667,4 % | 148 |
MG5 | 0 | 1 241 | - | 162 |
Lynk & Co : près de 1 000 % de progression pour la 01 en 2022
Lynk & Co, créé en 2016 par Volvo et Geely, figure parmi les plus jeunes constructeurs chinois. La marque vend et loue un seul modèle, le SUV hybride rechargeable 01. En 2022, elle a multiplié par dix ses ventes par rapport à l’année précédente, passant de 300 à 3 098 véhicules immatriculés en France. La Lynk & Co 01 réalise très majoritairement ce chiffre grâce aux contrats de location qu’elle propose, la part des ventes directes aux particuliers représentant moins de 1 % des transactions. La 01, deuxième voiture chinoise la plus plébiscitée, ne se positionne toutefois qu'à la 94e place du classement des voitures les plus vendues en France en 2022.
Aiways : de faibles volumes qui régressent en 2022
Aiways a été créé en 2017 et signifie « l’amour de la route » en chinois. En 2022, seuls 200 exemplaires de son unique modèle U5, 100 % électrique, ont rejoint les routes françaises. C’est 58 unités de moins qu’en 2021. Après une baisse de ses ventes de 22,5 % l’an passé, la firme de Shanghai espère retrouver le chemin de la croissance avec son nouveau U6, un SUV coupé lui aussi tout électrique. Disponible en précommande depuis le mois de novembre, ce dernier verra ses premières livraisons intervenir dans le courant de l’été 2023.
Seres, une marque aux volumes confidentiels
Fondée en 2016, la marque Seres appartient au puissant constructeur chinois Dongfeng. Elle est commercialisée depuis le début de l'année 2021. Pour l'heure, son catalogue ne compte qu'un modèle : le SUV électrique Seres 3. Il n’a trouvé preneur qu’à vingt-six reprises en 2021. En 2022, le carnet de commandes s’est quelque peu rempli puisque ce sont 321 unités qui ont été vendues, plaçant ce modèle en 233e position sur le marché français. La gamme va prochainement s'étoffer d'un SUV plus haut de gamme, le Seres 5.
DR Automobiles : seulement quelques unités écoulées
DR Automobiles, l’une des marques du chinois Chery, a été fondée par l’italien Massimo Di Risio en 2006 et est présente sur ce marché depuis de nombreuses années. Elle n’a vendu que quelques exemplaires de ses deux SUV, disponibles en versions essence et GPL dans l’Hexagone. En 2022, DR Automobiles n’a enregistré que trois ventes du DR 5.0 et seulement une du F35 100 % thermique lui aussi. Des chiffres qui le font passer inaperçu chez nous, la plupart de ses ventes étant réalisées en Espagne ou en Italie.
Les modèles européens produits en Chine
Certains modèles européens sont fabriqués en Chine et commercialisés sur notre sol. C’est notamment le cas de la Dacia Spring, 19e modèle le plus vendu en France l’an passé avec 18 326 immatriculations. Chez Stellantis, ce sont les plus confidentiels Citroën C5 X et DS 9 qui sont produits au sein de l'empire du Milieu. Du côté de BMW, le SUV 100 % électrique iX3 est fabriqué dans l’usine chinoise de Shenyang. La réduction des coûts de production issue de ces délocalisations en Chine pourrait bien donner des idées à d’autres constructeurs automobiles, désireux de réaliser des économies à l’avenir. D'ailleurs, Smart y produit sa nouvelle gamme, alors que les futures Mini électriques (Mini 3 portes et Aceman) auront à compter de fin 2023 un accent asiatique. Idem pour le futur Volvo EX30. Si tel devait être le cas, la production de voitures pourrait alors devenir le premier vecteur d’incursion majeur de la Chine sur le marché européen.