Portée par l’envolée des prix du carburant, la demande pour les kits de conversion à l’éthanol est en forte hausse. Pour les fabricants de ces boîtiers électroniques, la vie pourrait donc ressembler à un long fleuve tranquille. En particulier pour Flexfuel Energy Development, qui revendique la place de leader en France avec près de 70 % de part de marché et plus de 12 500 installations effectuées au premier trimestre 2022. Mais, sur le terrain, les choses sont parfois moins roses. Pour s’adapter à des motorisations essence toujours plus complexes, rançon de normes antipollution toujours plus strictes, les garages agréés doivent parfois procéder à des réglages manuels très chronophages. Une « corvée » que le nouveau boîtier de Flexfuel est censé faire disparaître dès le début du mois d’avril 2022.
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Une intelligence artificielle sophistiquée

Pour cela, sous une apparence inchangée, il s’appuie sur une partie électronique totalement revue, avec l’ajout d’un système d’intelligence artificielle breveté. Cette nouvelle technologie d’auto-apprentissage va « lire » à chaque démarrage le signal émis par le calculateur moteur afin de s’adapter plus rapidement et plus finement qu’auparavant. Rappelons que le rôle de ces kits de conversion est de rallonger le temps d’injection du carburant en vue de compenser le faible pouvoir calorifique de l’éthanol, inférieur de 30 % à celui du sans-plomb.

Mais les anciens boîtiers Flexfuel, conçus en 2009 pour les moteurs à injection indirecte et en 2017 pour ceux à injection directe, avaient de plus en plus de mal à répondre aux multiples courbes d’injection adoptées par les constructeurs automobiles. C’est ce qui a poussé l’entreprise à concevoir cette nouvelle technologie, qui a exigé près de trois ans de recherche et de développement. En prime, cette gestion plus fine permettrait de réduire légèrement la surconsommation de carburant par rapport à une utilisation au sans-plomb : elle descendrait de 25 % à environ 22 %. Enfin, il deviendrait bien plus facile de récupérer son boîtier avant de revendre son véhicule afin de le réinstaller plus tard dans une autre voiture.
Des coûts d’installation réduits
Le boîtier lui-même est proposé au même prix qu’auparavant, soit à partir de 600 € TTC pour les injections indirectes et de 1 000 € TTC pour les injections directes. Mais les coûts d’installation devraient logiquement diminuer, puisque les temps de réglage s'annoncent bien plus réduits. D’après Flexfuel, les frais de pose passeraient ainsi de 200 à 150 € en moyenne pour les injections directes. Notez que le trois-cylindres 1.2 PureTech de Stellantis aura droit à un traitement spécifique avec l’ajout d’une sonde à carburant sous le capot, car sa sonde lambda au niveau de l'échappement ne remonte pas les informations assez rapidement.


En revanche, la conversion ne sera plus proposée sur un autre moteur assez répandu, le 1.2 TCe de Renault-Nissan, qui pose trop de problèmes de fiabilité. Le 1.3 TCe du même groupe devra, lui, attendre encore un peu, mais son adaptation figure bien dans les cartons. Ce nouveau boîtier, qui sera disponible dès le début avril 2022 dans le réseau de plus de 2 000 garages agréés Flexfuel, est désormais le seul à être produit, en deux versions différentes suivant le type d’injection. Il devrait notamment servir à honorer les nombreuses commandes effectuées depuis mi-février, même si son prédécesseur peut encore être utilisé dans certains garages le temps d’écouler les stocks.
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grillon89 Quel recul a t on pour juger du comportement des différentes pieces en contact avec ce carburant ( injecteurs, soupapes etc...?
Bonjour, J'espère que sur le 1L2 Puretech il marchera mieux (jusqu'ici pas moyen d'éviter les à-coups avec un boîtier et l'E85), quoique je reste sceptique sur l'optimisation étant donné la complexité de ce moteur. Mais ça ne résoudra pas pour autant le problème des injecteurs, trop faiblards sur ce moteur pour supporter l'E85, d'après un célèbre installateur E85 et GPL. Il faudrait surtout que les constructeurs proposent rapidement des systèmes flexfuel, ça boosterait leurs ventes de véhicules thermique, au moins pour quelques années.
Après 50.000 ou 60.000 km de ce boîtier, qu'en est-il de l'état anormal d'usure des injecteurs (qui rappelons-le ne sont lubrifiés que par ce carburant très mauvais en lubrification), idem pour les pompes à carburant et les divers tuyaux en plastique ou caoutchouc inadaptées à ce type de carburant? A remplacer sinon pannes. Ce remplacement coûteux après 50.000 km n'annule-t-il pas les économies faites durant cette période (sans parler des difficultés à démarrer pour une voiture qui couche dehors par très grand froid).