Décès de Robert Opron, le père des Citroën SM, GS et CX
habillage
banniere_haut

Décès de Robert Opron, le père des Citroën SM, GS et CX

Alors que Citroën s'apprête à retrouver une grande berline dans sa gamme, la marque aux chevrons pleure aujourd'hui l'un de ses designers les plus marquants. Robert Opron, créateur des SM, GS et autres CX, est décédé à l'âge de 89 ans. Il aura aussi apposé sa patte sur les Renault 25 ou Fuego.

Publié le Mis à jour le

Designer des Citroën GS, SM ou CX, Robert Opron est décédé le 29 mars, à l'âge de 89 ans.

Citroën

Après avoir fêté son cinquantième anniversaire l’an dernier, la Citroën SM est aujourd’hui orpheline. Son designer, le Français Robert Opron, s’est éteint le 29 mars à l’âge de 89 ans. Le prestigieux coupé de la marque aux chevrons, avec son style avant-gardiste, reste l’une des créations les plus marquantes de ce natif d’Amiens. Mais d’autres modèles issus de son coup de crayon demeurent aujourd’hui dans les mémoires. Y compris chez Renault, constructeur qu’il rejoindra en 1975 et qui lui laissera pourtant beaucoup moins de liberté de création.

Des débuts remarqués chez Simca

La première création de ce natif d'Amiens est ce concept Simca Fulgur, censé incarner la « voiture de l'an 2000 »... alors que nous n'étions qu'en 1959.

Dès le début, le parcours de Robert Opron, né le 22 février 1932, se place sous le signe de l’audace. En 1958, il rejoint d’abord Simca et y signe le concept Fulgur à l’âge de seulement 26 ans. Une étude commanditée par le journal Tintin et qui veut incarner rien moins que « la voiture de l’an 2000 ». Il n’y aura évidemment pas de commercialisation, mais une maquette sera exposée au Salon de Genève de 1959... peu avant la dissolution du bureau de design Simca. Après son licenciement, puis un bref intermède dans l'électroménager, Robert Opron prend véritablement son envol chez Citroën. Il commence par y dessiner la version break de l’Ami 6, qui gomme la poupe controversée de la berline et connaîtra une vraie réussite commerciale.
 

1970, année faste avec les GS et SM

L'année 1970 est la plus faste pour Opron, avec la sortie du prestigieux coupé SM à moteur Maserati...
... et de la GS, une berline Citroën nettement plus « grand public », mais pas dénuée d'originalité pour autant.

D’abord placé sous les ordres de Flaminio Bertoni, il prend la succession de l’Italien en 1964, après son décès des suites d'une hépatite foudroyante. C'est ainsi Opron qui se chargera de restyler le chef-d'œuvre de son prédécesseur, la DS, en lui greffant des phares carénés directionnels en 1967. Mais c'est 1970 qui sera l’année la plus faste pour lui, avec la naissance de deux modèles qui marqueront leur temps pour des raisons différentes : la très populaire GS d’un côté et la luxueuse SM de l’autre. Son passage chez Citroën s’achève avec le dernier haut de gamme à succès de la marque, la CX, en 1974. Avec toujours une poupe en forme de bulle, le gimmick fétiche de Robert Opron.

À LIRE. Citroën GS vs Citroën C4 Cactus : c'était mieux avant ?
 

Un passage chez Renault en demi-teinte…

Apparue en 1980, la Renault Fuego renoue avec la fameuse poupe en forme de bulle...

Après le rachat des Chevrons par Peugeot, le designer préfère se tourner vers Renault, qu’il rejoint en janvier 1975. Hélas, il ne pourra laisser son imagination s’exprimer autant qu’il l’espérait. La faute, notamment, à un département marketing qui a trop souvent le dernier mot. La Renault 9 sera donc loin de proposer l’originalité qu’il aurait souhaité lui insuffler. Mais il aura le droit de se lâcher un peu plus avec le coupé Fuego et apposera également sa patte, ou plutôt sa bulle, sur la R25. Comme la CX, il s’agit d’ailleurs du dernier vrai succès commercial du constructeur chez les routières.

À VOIR. Renault. Ces modèles collectors à s'offrir dès 2 500 €
 

… et une aventure Fiat vite terminée

Des cinq années passées par Opron chez Fiat, il ne reste pas grand-chose. Mais on lui doit tout de même les dessins préparatoires des baroques Alfa Romeo SZ (ici en photo) et RZ.
En fin de carrière, l'ex-designer vedette de Citroën devient consultant. Ligier fera notamment appel à lui pour la Dragon Fly, une drôle de voiturette qui deviendra Be Up en passant à la série.

Malheureusement, l’arrivée de Georges Besse à la tête du Losange et le départ simultané de Bernard Hanon, qui l’avait fait venir chez Renault, vont le pousser vers la sortie. Robert Opron entre alors chez Fiat, où on lui doit notamment les dessins préparatoires des baroques Alfa Romeo RZ et SZ. Mais l’aventure tourne de nouveau court assez vite. De retour en France dès 1990, le designer termine sa carrière comme consultant, notamment pour Ligier. L’une des voitures sans permis les plus atypiques, la Be Up, avait ainsi été annoncée par le concept Dragon Fly, qui portait sa marque. Décidément, jusqu’au bout, Robert Opron aura cultivé le goût de la différence.

À LIRE. Citroën : 15 futurs collectors à prix encore accessible

Tags
Soyez le premier à réagir
Envoi en cours
Duduche Le 08/04/2021 - 16:16
Un génie ce Monsieur OPRON , la SM et la GS . Géniale la GS , je partais en vacances avec mes trois enfants , pas besoin de SUV et coffre de toit hihi . Une Erka avec les valises , l'épicerie etc ..sur l'autoroute 110 120 , confort tenue de route et freinage citron. Consommation 7, 8 litres charges . Mes enfants etaient ravis de voir la GS de papa monter et descendre . . En vacances , panne de demarreur , pas grave , un coup de manivelle , teuf, teuf , . Génial bons souvenirs de ma GS 1015.
Christianr Le 08/04/2021 - 09:58
Un génie précurseur en 70, qui laissera une trace indélébile au niveau du design automobile, en particulier chez Citroën. RIP...
WillEV Le 06/04/2021 - 21:59
j'espère que Luca de Meo va laisser ses designers se lâcher un peu plus niveau design, car chez Renault on aime bien brider le design par rapport aux coûts s'il veut vraiment avoir une Renaulution pour l'avenir de Renault ! paix a son âme a ce Monsieur Opron !
Voir tous les commentaires (3)