Des radars automatiques moins dissuasifs ?
Ils avaient fait la une de tous les journaux et l'ouverture des JT, ils avaient tétanisé les automobilistes français, qui n'osaient même plus approcher les limitations de vitesse. Les radars automatiques avaient chamboulé nos habitudes de conduite. « Avaient », car selon le ministre des Transports Gilles de Robien, les dernières statistiques traduiraient un récent « relâchement ». Ainsi, jusqu'en juin, un tiers des infractions étaient commises par des conducteurs étrangers, contre seulement un quart en juillet et en août, ce qui fait dire au ministre que les automobilistes français auraient eu « tendance à appuyer un peu trop sur l'accélérateur » cet été. Une affirmation contredite par les chiffres, puisque le nombre de tués sur les routes a baissé de 7,7 % en juillet 2004 par rapport à juillet 2003.
Plaintes. Le gouvernement a d'autre part revu à la baisse les amendes pour les plus petits excès de vitesse (moins de 20 km/h de dépassement). Jusqu'à présent très peu sanctionnés, ces infractions ont explosé avec l'arrivée des implacables radars automatiques, causant l'ire d'une partie des automobilistes... et de certains députés ! Tel Lucien Degauchy, député UMP de l'Oise, lassé de recevoir dans son bureau des « dizaines et des dizaines de personnes se plaignant, légitimement, des amendes qu'ils doivent payer pour avoir dépassé souvent de 1 km/h la vitesse autorisée. La loi qui a été votée est bonne, mais les radars ne prennent pas uniquement dans leurs filets les vrais chauffards. »
Le gouvernement a entendu la plainte du député : désormais, les petits excès de vitesse seront sanctionnés d'une amende de 45 €, contre 90 € précédemment, associée au retrait d'un point du permis de conduire. En revanche, le montant de la consignation en cas de contestation n'a pas baissé : il reste fixé à... 135 €.
