DS4 II vs Peugeot 308 III (2021). Duel fratricide chez les ex-PSA
En cette année 2021, DS et Peugeot renouvellent, à peu de temps d'intervalle, leur offre compacte. Conçues sur la même plate-forme, la DS4 et la 308 ont de nombreux points communs, mais elles affichent également, en plus de leur style, de sérieuses différences.
En 2021, le groupe Stellantis renouvelle ses compactes : une nouvelle DS 4 et une 308 flambant neuve.
Cela ne vous aura clairement pas échappé : 2021 sera l’année des compactes françaises. Citroën a renouvelé sa C4 (les premières livraisons sont intervenues fin 2020-début 2021), et Renault fera tomber début septembre le camouflage de sa Mégane E-Tech Electric. Mais ce sont surtout les offres de Peugeot et DS Automobiles qui nous intéressent ici. La nouvelle 308 a été dévoilée quelques semaines après la DS 4, mais elle arrivera en concessions avant (octobre 2021). Les ego sont ainsi préservés…
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La plus originale n'est pas forcément celle qu'on croit...
Sur le critère le plus subjectif qui soit, celui du style, la Peugeot 308 comme la DS 4 font dans l’originalité, mais à des niveaux différents. La plus extravagante n’est pas forcément celle à laquelle on pense en premier. Certes, la DS arbore des détails singuliers, comme la forme des feux de jour ou encore l’insert dans le montant arrière, mais pour le reste elle semble presque calmer le jeu par rapport à la première génération. Même au travers de ses poignées de porte affleurantes, l’auto cherche à se faire plus discrète. Trajectoire inverse pour la lionne, qui passe d’une esthétique classique à un design très marqué avec sa calandre massive, son logo hypertrophié, son bandeau entre des feux à l’intégration pour le moins originale et son bouclier arrière imposant. Clairement, la lionne se fera autant remarquer – si ce n’est plus – que sa cousine DS… Un comble.
Une DS 4 plus haute sur ses roues
En termes de dimensions, reposant sur la même plate-forme, le même empattement, et appartenant au même segment des compactes, nos deux protagonistes du jour se tiennent dans un mouchoir de poche.
| Dimensions | Peugeot 308 | DS 4 |
| L x l x h (m) | 4,36 x 1,80 x 1,44 | 4,40 x 1,83 x 1,47 |
| Empattement (m) | 2,67 | 2,67 |
La DS 4 étant juché sur des roues de taille généreuse (720 mm), elle affiche une hauteur légèrement plus importante que la 308, qui s’est par ailleurs abaissée par rapport à l’ancienne génération.
Peugeot 308 : toujours l'effet « waouh »
Le groupe PSA, pardon Stellantis, a prouvé depuis quelques années qu’il était possible de proposer des intérieurs très différents selon les marques, alors que la base technique est pourtant strictement identique. Nous en avons une nouvelle fois la preuve à bord des 308 III et DS 4 II. Un test à l’aveugle permettrait, à coup sûr, de reconnaître l’agencement de la Peugeot, avec son petit volant et ses compteurs lisibles par-dessus, mais le constat est moins vrai pour la compacte de DS Automobiles. Les designers de la jeune marque française n’ont rien repris des produits présents au catalogue. Si l’homogénéité de gamme y perd clairement, il est difficile de les critiquer sur les choix réalisés : l’intégration de l’écran tactile (10’’) est soignée, l’ergonomie bien pensée et la présentation agréable. Mieux, la sobriété se révèle étonnante. Certaines originalités persistent, comme le dessin des poignées intérieures de porte ou encore la position des lève-vitres, enfin situés sur la contre-porte mais relativement haut perchés.
À bord de la Peugeot, la philosophie est plus high-tech à travers les matériaux utilisés (laqué noir, aluminium) et l’omniprésence des écrans ; un effet accentué par la hauteur des compteurs numériques, pouvant être 3D, et par les raccourcis sensitifs et paramétrables (i-Toogle switch) surlignant la dalle tactile (10”). L’ambiance est plus feutrée à bord de la DS 4, alors qu’elle dispose d’un écran tactile supplémentaire entre les deux passagers.
La 308 est dynamique et habitable
L’habitabilité et le bien-être aux places arrière n’ont jamais été les points forts de nos deux modèles, du moins pour leurs devancières. La 308 a souvent été décriée pour son manque d’espace, quant à la DS 4 première du nom, ses vitres arrière fixes ont fait couler beaucoup d’encre. Mais de l’eau est passée sous les ponts, et les deux marques ont écouté les critiques puis corrigé le tir. La cabine de la DS 4, placée légèrement plus en hauteur, facilite l’accès à bord. La 308, se voulant plus dynamique, nécessite de courber davantage l’échine. En revanche, une fois à bord, la garde au toit est mieux gérée dans la 308 que dans la DS 4. Quant à l’aisance au niveau des jambes, dans les deux cas c’est identique et mieux qu’auparavant pour venir se placer dans la moyenne de la catégorie. À noter que des aérateurs pour les passagers arrière sont bien présents, et les vitres s'ouvrent dans la DS 4 II. Concernant le volume du coffre, cette dernière se montre nettement plus généreuse que la lionne, y compris en version hybride rechargeable. Toutefois son seuil de chargement est bien trop élevé. Clairement, si vous souhaitez plus d’espace et de capacité d’emport chez Peugeot, il faudra vous tourner vers la 308 SW, dont le volume atteint… Encore un peu de patience, cette déclinaison sera présentée mardi 22 juin.
| Habitabilité | Peugeot 308 | DS 4 |
| Largeur aux coudes AV/AR (cm) | 145/140 | 146/142 |
| Garde au toit AV/AR (cm) | 106/94 | 101/92 |
| Espace aux jambes places AR (cm) | 26 | 26 |
| Longueur assise arrière (cm) | 45 | 44 |
| Volume du coffre thermique/PHEV (dm3)* | 412/361 | 430/390 |
| Seuil de chargement (cm) | 71 | 78 |
* Données constructeurs
Moteurs : DS toujours un cran au-dessus
C’est sans doute sous le capot que la différence de positionnement se fait réellement sentir. En effet, en essence, la Peugeot débute avec une motorisation de 110 ch pour culminer à 130 ch. Ce sera la puissance de départ de la DS 4, qui ira jusqu’à 225 ch. Même constat au rayon hybride rechargeable : la gamme de la 308 va de 180 à 225 ch, quand celle de la DS ne dispose que de la version la plus puissante possible pour une traction (225 ch). Côté diesel, le match est équilibré avec une offre commune de 130 ch. Mais ici également la DS 4 se classe un cran au-dessus de la 308 en proposant la transmission automatique de série. C’est d’ailleurs la seule boîte disponible chez DS. Par ailleurs, si aucune version intégrale n’est envisagée sur l’une ou l’autre des autos, la DS 4 peut profiter du système Extended Grip, associé à des pneus M + S, sur sa déclinaison Cross faussement baroudeuse.
Le premium passe par l'équipement…
En termes d’équipements technologiques, DS fait valoir son statut de marque premium. Pour se défendre, la Peugeot dispose d’un cockpit très moderne et peut s’enorgueillir d’une instrumentation plus grande (10” contre 7”). Mais la DS 4 se rattrape par un affichage tête haute de grande taille, dont la Peugeot n’a finalement que faire (elle a des compteurs dits « tête haute »). L’accès et le démarrage mains libres, la caméra 360°, la reconnaissance des panneaux de signalisation, la conduite semi-autonome de niveau 2 ou encore la possibilité de disposer d'optiques matricielles à LED sont au rendez-vous dans les deux voitures. La DS y ajoute la vision de nuit, la suspension prédictive par caméra ou encore l’assistant personnel DS Iris system.
... et par le prix !
Sur le critère prix, un rapide coup d'œil donne l’avantage à la Peugeot, dont la fourchette s’étend de 24 800 à 44 900 €, quand celle de la DS 4 va de 29 200 à 51 500 €. Toutefois, les deux voitures ne débutant pas leur gamme au même niveau de puissance et de boîte, l’écart de prix sur le ticket d’entrée est biaisé. Ainsi avec le PureTech 130 EAT8, on obtient :
- Peugeot 308 Active Pack : 28 200 €
- DS 4 Bastille : 29 200 €
Par ailleurs, l’offre La Première de la DS 4 dispose de presque tous les équipements possibles sur la compacte (hormis le toit ouvrant et la peinture métallisée), mais elle n’a pas vocation à perdurer. Ainsi avec la version hybride rechargeable de 225 ch, on a :
- Peugeot 308 GT Pack : 44 900 €
- DS 4 Rivoli : 48 900 €.
Sur le haut de gamme, la différence est ainsi bien plus notable que sur l’offre de base.
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Bilan : une base, deux philosophies
La lutte est serrée entre les deux modèles. Peugeot joue à fond la carte du style avec un look dynamique assumé, un domaine dans lequel la DS calme quelque peu le jeu pour se faire plus élégante. Une philosophie qui se retrouve également à bord des deux autos : alors que la lionne nous en met plein la vue, sa cousine se fait plus discrète. Cette dernière affirme également son statut de modèle premium en proposant une dotation plus technologique que celle de la 308, ce qui va forcément de pair avec un tarif plus élevé. Reste maintenant à voir quels seront les choix d’Opel pour sa nouvelle Astra, qui disposera des mêmes bases techniques que nos deux françaises…
