Essai Abarth 500e : que vaut la première Abarth électrique ?
Alors que les petites sportives disparaissent les unes après les autres, Abarth tente de conjuguer la formule au futur avec sa nouvelle 500e électrique. Une occasion de plus de jauger si le plaisir de conduite survivra à la transition énergétique.
Prix, fiche technique et avis : retrouvez toutes nos infos dans cet essai de l'Abarth 500e.
Abarth
ABARTH 500 e 155ch Scorpionissima
- - Moteur : Electrique
- - Puissance: 155 ch
- - Lancement : Janvier 2023
- - A partir de 43 000 €
- - 5000 € de bonus.
- Voir la fiche technique
L’ironie n’aura échappé à personne, pas même aux gens d’Abarth. C’est un ancien fabricant de pots d’échappement accessoires qui se lance parmi les premiers dans l’aventure de la petite sportive « zéro émission ». Une initiative qui soulève évidemment une question cruciale pour l’amateur : sans bruit ni changement de vitesse, une électrique peut-elle offrir une expérience de conduite digne des illustres GTI ? Si la formulation a de quoi faire lever au ciel les yeux de plus d’un converti aux électrons, elle se révèle pourtant particulièrement pertinente pour la remplaçante de l’Abarth 695. L’intérêt de cette dernière ne réside ni dans son efficacité sportive ni dans ses performances pures, mais bien dans son expérience de conduite ponctuée par les pétarades outrancières de son échappement et l’effet turbo marqué de son petit moteur thermique. Autant de sensations « riches » a priori condamnées par le moteur électrique de 155 ch et la batterie de 42 kWh de la nouvelle 500e. Autant dire que nous avons pris son volant avec autant de curiosité que d’appréhension même si, sur le plan du style, l'essentiel est sauvé : tout comme la Fiat 500 dont elle dérive, l'Abarth reste reconnaissable entre mille.
Autonomie et recharge de l'Abarth 500e
Par rapport à la Fiat 500e, l'Abarth électrique recourt à la même batterie mais a fait l’objet d’optimisations, notamment au niveau de son électronique de puissance. C'est ce qui lui permet de développer 38 ch et 15 Nm de plus. S'il nous a été impossible d’évaluer l’autonomie réelle du modèle sur notre parcours d’essai particulièrement minuté, nous avons tout de même pu relever une consommation de 21 kWh/100 km sur un tracé alternant enchaînements de virages, voies rapides à 110 km/h et traversées de villages. Des chiffres qui ne semblent donc pas exploser par rapport à ceux de la Fiat « classique », mais nous espérons pouvoir affiner ces données sur un essai plus long. Quoi qu’il en soit, Abarth annonce 253 km d’autonomie WLTP contre 320 km pour sa sœur. Voilà qui en fait un modèle résolument urbain, d’autant que la puissance maximale de recharge rapide reste fixée à 85 kW. Les temps de charge sont donc logiquement identiques, avec 35 minutes pour passer de 0 à 80 %. Sur les longs trajets, les arrêts seront donc fréquents et relativement longs.
Au volant de l'Abarth 500e
Tordons d’emblée le cou au débat sur les performances. Si le service de communication d’Abarth s’échine à inventer des critères de comparaison farfelus pour valoriser sa nouveauté, il ne fait pourtant aucun doute que la 500e est à la fois moins véloce en accélération et en vitesse de pointe que sa devancière thermique. La différence s’établit même à 0,3 s au 0 à 100 km/h et à 70 km/h par rapport à la 695 ! Pas question donc d’espérer réaliser un chrono sur le circuit du Mans, la belle préférant les tracés courts et très sinueux. C’est justement l’exercice que la marque nous a courageusement proposé sous une pluie battante : réaliser des tours sur une partie de sa piste d’essais de Balocco au volant d’une 695 thermique puis de la 500e. L’occasion de se remémorer combien la précédente mouture souffre de son empattement trop court, de son centre de gravité élevé et d’une position de conduite anti-sportive. Dotée de voies plus larges, d’un empattement plus long et de train roulants bien plus évolués, la nouveauté n’a aucun mal à faire oublier l’ancien modèle dans ces conditions. Elle offre enfin un amortissement efficace, ainsi qu'un comportement routier rigoureux et prévisible bien que résolument sous-vireur. À moins d’affectionner le rodéo, on ne peut que saluer ces progrès, qui font presque oublier le surpoids de 270 kg.
Sur route, l’auto révèle le confort surprenant de ses suspensions. Elle continue aussi à dispenser quelques sensations sportives grâce à des accélérations vigoureuses à basse vitesse, à une direction directe et précise, ainsi qu'à un niveau d’adhérence satisfaisant, même si le couple immédiat de l'électrique passe mal sur le mouillé. Par ailleurs, son format réduit et sa masse encore acceptable lui permettent d'afficher des qualités d’agilité rares dans le monde des électriques. Reste la question épineuse des sensations. La réponse linéaire du moteur qui s’étouffe quelque peu après 100 km/h et l’absence de changement de rapport appauvrissent clairement l’expérience de conduite par rapport à la thermique, et ce, quel que soit le mode de conduite sélectionné parmi les trois proposés : Turismo, Scorpion Street et Scorpion Track. Ce dernier est le seul à désactiver la fonction de conduite « mono pédale», qui permet de freiner en relâchant l'accélérateur.
Pour ajouter à l’expérience, Abarth a donc ajouté un simulateur sonore reproduisant le bruit de l’échappement « Record Monza ». Au ralenti, l’illusion est presque parfaite. Mais en mouvement la sonorité un peu monocorde qui varie avec la vitesse finit rapidement par agacer, d’autant qu’on ne peut lui couper la voix que par un menu du tableau de bord accessible uniquement à l’arrêt. Malgré tout, la démarche paraît intéressante et mériterait peut-être d'être poussée jusqu’au bout. On se prend à imaginer un mode « thermique » qui simulerait les changements de rapport et une réponse non linéaire du moteur. C’est une des perspectives que la démarche d’Abarth et les nombreuses possibilités de pilotage offertes par le moteur électrique semblent ouvrir. Quitte à vivre dans un monde « digital », pourquoi ne pas en exploiter les possibilités jusqu'au bout ?
À bord de l’Abarth 500e

La planche de bord est bien entendu celle de la Fiat 500, habillée d'Alcantara sur les finitions Turismo et Scorpionissima. Abarth

Les sièges intégraux sont de série sur toutes les 500e, mais la sellerie cuir/Alcantara est réservée aux finitions Turismo et Scorpionissima. Abarth
Prix et concurrence de l’Abarth 500e
Après avoir annoncé le tarif stratosphérique de l’édition de lancement Scorpionissima à 43 000 € pour la « berline », Abarth a révélé des ambitions un peu moins élitistes pour le modèle de base. Ce dernier est en effet disponible à partir de 36 900 €, soit 3 500 € de moins que la 500 La Prima dotée de la même batterie de 42 kWh. Un tarif soigneusement étudié pour se situer, bonus de 5 000 € inclus, au niveau de l’Abarth 695, qui reste au catalogue jusqu’en 2024 au prix de base de 32 000 €. Celle-ci doit s’acquitter d’un malus de 3 552 € mais elle peut se targuer d’être la dernière de son genre, ce qui pourrait profiter à sa valeur résiduelle. Le terrain des citadines sportives est par ailleurs pratiquement vierge, la valeureuse Ford Fiesta ayant été retirée du catalogue. Ne subsistent que la Volkswagen Polo GTI et la Suzuki Swift Sport de 129 ch seulement mais proposée au prix record de 22 850 € et frappée d’un tout petit malus de 100 €. L’Abarth 500e a précédé ses concurrentes directes : en attendant l’arrivée de l'Alpine A290 en 2024, la plus proche sera la nouvelle Mini Electric Cooper E. Plus puissante avec ses 184 ch, elle sera dotée d’une batterie de 40,7 kWh très proche de celle de l’Abarth. Ses prix ne sont évidemment pas encore connus, puisque sa présentation officielle est annoncée pour l’automne.
Bilan essai Abarth 500e
- Par rapport à la version thermique qu’elle remplacera à terme, l’Abarth 500e apparaît beaucoup plus moderne grâce à un châssis enfin équilibré et à une dotation technologique à la page. Sur le plan des sensations, elle ne fait certainement pas oublier la 695 mais montre que tout espoir n’est pas perdu pour l’amateur de conduite sportive. Reste un rapport prix/prestation discutable pour un modèle qui restera cantonné à la ville en raison de son autonomie limitée.
On aime
- Châssis enfin équilibré
- Style séduisant
- Agilité
On regrette
- Sensations sportives diluées
- Prix élevé
- Autonomie limitée
Fiche technique Abarth 500e | |
Dimensions et poids | |
Longueur | 3,67 m |
Largeur sans rétroviseurs | 1,68 m |
Hauteur | 1,52 m |
Empattement | 2,32 m |
Volume du coffre | 185 l |
Pneus sur modèle d'essai | 205/40 R18 |
Poids à vide | 1 335 kg |
Puissance et performance | |
Type de moteur | synchrone à aimant permanent |
Puissance | 114 kW (155 ch) |
Couple | 235 Nm |
Transmission | aux roues avant |
Boîte de vitesses | réducteur |
0 à 100 km/h | 7 s |
Vitesse maximale | 155 km/h |
Batterie, autonomie et consommation | |
Type de batterie | lithium-ion |
Capacité brute - utile de la batterie | 42 kWh - 37,3 kWh |
Puissance du chargeur AC - DC | 11 kW - 85 kW |
Consommation mixte WLTP | 17 kWh |
Autonomie mixte WLTP | 253 km |
Temps de charge de 10 à 80 % | |
- Prise domestique 13 A | 15 h 15 |
- Borne AC 11 kW | 4 h 15 |
- Borne DC > 100 kW | 35 min |
Bonus et garantie | |
Bonus 2023 | 5 000 € |
Puissance fiscale | 3 CV |
Garantie voiture | 2 ans - km illimité |
Garantie batterie | 8 ans - 160 000 km |
Pays de production | Italie |
Prix et équipement Abarth 500e Berline
Abarth 500e : 36 900 €
- Batterie 42 kWh
- Boucliers et logos spécifiques Abarth
- Écran central tactile de 10,25 pouces
- Instrumentation numérique de 7 pouces
- Jantes alliage de 17 pouces
- Sièges sport intégraux
- Sellerie tissu sérigraphiée
Abarth 500e Pack : 38 900 €
En plus :
- Caméra de recul
- Capteurs de stationnement à 360 degrés
- Chargeur de smartphone à induction
- Commutation feux de route/feux de croisement
- Détecteur d’angles morts
- Ouverture sans clé côté conducteur
- Rétroviseur intérieur photochromatique
- Rétroviseurs extérieurs chauffants
- Vitres avant électriques impulsionnelles
Abarth 500e Turismo : 40 900 €
En plus :
- Jantes alliage de 18 pouces
- Conduite semi-autonome
- Régulateur adaptatif
- Sellerie en Alcantara
- Sièges chauffants
- Volant cuir et Alcantara
Abarth 500e Scorpionissima (lancement) : 43 000 €
- Caméra à 360 degrés
- Système de sonorisation échappement
- Système audio premium JBL
Options :
- Peinture métallisée : 850 €
- Cable de recharge mode 2 : 300 €
- Pack Sound avec sonorisation et système audio JBL : 1 500 €, série sur Scorpionissima.