Essai Citroën C3 Aircross (2021) : la bosse du confort
Le Citroën C3 Aircross passe par la case restylage en 2021. Cette refonte cosmétique est l'occasion de mesurer comment le petit SUV français résiste dans sa version essence automatique à l'assaut de concurrents toujours plus jeunes et fringants.
Le Citroën C3 Aircross arrive en concessions en juin 2021. Il conserve ses moteurs essence et son diesel, mais ne propose aucune version électrifiée.
Adrien Cortesi
CITROEN C3 Aircross PureTech 130 ch Shine EAT6
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 131 ch
- - Lancement : Juin 2021
- - A partir de 25 500 €
- - 260 € de malus.
- Voir la fiche technique
[Mis à jour le 04/10/2021] Quelques mois après le lancement de la version restylée, Citroën revoit la gamme du C3 Aircross. A la clé, une hausse générale des prix de 200 € et la perte de certains équipements en série. La gamme débute depuis le mois d'octobre à partir de 19 050 €.
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Lancé en 2017, le C3 Aircross représentait une petite révolution chez Citroën puisqu’il s’agissait de son tout premier SUV. À l’époque, il jouait parmi les poids lourds de son genre avec ses 4,16 m de long et son équipement technologique poussé. Depuis, le segment a été envahi par de nouveaux représentants qui jouent la surenchère, y compris le cousin Peugeot 2008, plus long de 14 cm et basé sur la nouvelle plate-forme CMP quand le Citroën repose sur l’ancienne base du groupe. Une différence technologique qui limite les évolutions possibles pour le C3 Aircross et qui explique en partie pourquoi il joue le service minimum pour cette refonte d’abord esthétique.

Sa nouvelle face avant marque la différence en jouant sur des traits plus anguleux qui contrastent avec les rondeurs de la première version. Les plus esthètes pourront regretter le choix de faire rentrer du carré dans ces rondeurs replètes, mais le cahier des charges était clair : atténuer son aspect jouet. Pour le reste, point de nouveaux moteurs, de nouvelles technologies ou de trains roulants revus : les modifications se limitent à un écran multimédia plus grand, à une nouvelle console centrale, aux sièges Advanced Comfort et à de nouveaux décors intérieurs et extérieurs. Citroën a-t-il été trop timide ? Le C3 Aircross parvient-il à subsister parmi des concurrents toujours plus jeunes et nombreux ? Réponse dans les paragraphes qui suivent.
Prix Citroën C3 Aircross restylé
Avec la motorisation essence la plus puissante de 130 ch, le C3 Aircross n’est disponible qu’en boîte automatique EAT6. C’est une spécificité face à ses cousins Opel Crossland et Peugeot 2008, également proposés en version boîte manuelle. Pour autant, à 25 500 € en finition Shine, notre modèle d’essai reste moins cher qu’un 2008 PureTech 130 BVM6 Allure (26 100 €) et coûte 1 100 € de moins que l’Opel en version GS Line EAT6. Le Citroën joue clairement la carte du prix sans pour autant proposer d'équipement indigent.
Certes le véhicule fait l’impasse sur l’instrumentation numérique, mais il propose en série la clim auto, la navigation et le freinage automatique d’urgence dans notre finition Shine, qui n’est plus le sommet de la gamme. Il faut en effet opter pour la Shine Pack pour disposer de raffinements tels que l’ouverture mains libres et surtout la banquette coulissante, proposée en option à 300 € sur notre finition. À noter que, dans cette livrée, le C3 Aircross paie sa conception plus ancienne en subissant le malus écologique, heureusement modéré ; le tarif se situe entre 150 et 260 € en fonction de l’équipement.

Au volant
Depuis quelques années, Citroën a remis le confort en tête de ses arguments de vente. C’était déjà le cas lorsque le C3 Aircross est sorti en 2017, et le constructeur n’a pas jugé utile de modifier sa mise au point. Cependant les choses changent tout de même pour le conducteur et les occupants avec l’introduction des sièges Advanced Comfort à mousse spéciale. Du coup la sensation de moelleux est renforcée, et ce SUV peut encore revendiquer d’être le plus confortable de son segment, même lorsqu’on le compare au Peugeot 2008 doté d’une suspension particulièrement souple. Sans être un « tapis volant », il absorbe les pires bosses et trous avec un flegme hydropneumatique.

En revanche, en matière de comportement, Citroën n’est pas parvenu à un compromis aussi brillant que celui de la citadine C3. Le SUV se montre en effet nettement moins agile et même très paresseux en entrée de courbe. Une sensation renforcée par l’absence de ressenti de direction et par une prise de roulis assez nette. Du coup, on préfère bien vite un rythme de promenade coulée, même si le niveau d’adhérence de ses pneumatiques Bridgestone n’est pas en cause. Pour le reste, on retrouve le 1.2 PureTech tel qu’en lui-même : assez sonore en charge, il n’est pas exempt de vibrations à 1 500 tr/min, où la boîte automatique EAT6 (la plate-forme 1 ne permet pas de passer à l’EAT8) affectionne de le faire descendre pour abaisser sa consommation. Toujours énergique, le PureTech 130 fait du C3 Aircross un modèle performant, mais aussi assez gourmand. La consommation monte facilement au-dessus des 7 l/100 km et, même lors de notre parcours d’essai sur route particulièrement favorable, nous avons eu du mal à descendre sous les 6,5 l. Si nous ne croyons pas beaucoup aux mérites de la micro-hybridation en termes de consommation, on ne peut toutefois s’empêcher de penser que Citroën aurait pu faire plus d’efforts en la matière, alors que l’électrification est une réalité chez ses concurrents.
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Dans l’habitacle





Concurrence
Dire que le segment des SUV urbains est encombré relève de la lapalissade. Et c’est bien le problème du C3 Aircross, qui fait face à une véritable armée, y compris au sein de son propre groupe. Stellantis ne lui oppose rien moins que le Peugeot 2008 et son proche cousin l’Opel Crossland déjà cités, mais aussi l’Opel Mokka en dépit de son positionnement un peu plus haut de gamme. Le Renault Captur figure bien évidemment parmi ses rivaux dans sa version TCe 140 EDC. Certes moins moelleux en suspension, il est à la fois plus silencieux et performant et possède un équipement nettement plus moderne pour un coût cependant beaucoup plus élevé : 28 350 € en finition Intens. La liste des SUV urbains devient interminable, d’autant que certains constructeurs en proposent deux : c’est le cas de Hyundai avec le Kona et le Bayon ou de Volkswagen avec les T-Cross et T-Roc. Sans oublier le Nissan Juke, le Skoda Kamiq, le sportif Ford Puma ou le plus baroudeur Jeep Renegade. De quoi friser l’indigestion !
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