Essai comparatif : la DS4 Puretech 180 défie la Mercedes Classe A 200
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Essai comparatif : la DS4 Puretech 180 défie la Mercedes Classe A 200

La DS 4 modèle 2021 entend enfin se tailler une place au soleil parmi les compactes de luxe. Pour y parvenir, elle doit cependant démontrer ses compétences face à la plus demandée d'entre elles : la Mercedes Classe A. Un duel orchestré en mode 100 % essence.

Par Camille Pinet
Publié le Mis à jour le

Alors que la Mercedes Classe A adopte un profil classique de compacte, la DS 4 2021 se caractérise par sa silhouette semi-haute obtenue grâce à ses grandes roues. Voici le premier match entre ces deux rivales de luxe.

Thomas Antoine

DS DS 4 PureTech 180 Rivoli EAT8

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 180 ch
  • - Lancement : Novembre 2021
  • - A partir de 41 800 €
  • - 650 € de malus.

MERCEDES-BENZ Classe A 200 AMG Line 7G-DCT

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 163 ch
  • - Lancement : Mars 2018
  • - A partir de 39 150 €
  • - 190 € de malus.

Même si l’image de Mercedes est au zénith, tout n’a pas été toujours simple pour le constructeur à l’étoile. Ses tentatives pour briller dans le segment des compactes avec les deux premières générations de Classe A monospaces ont été mises en échec jusqu’en 2012. Le retour à une formule conventionnelle a porté ses fruits pour le troisième opus et surtout pour le quatrième, qui caracole en tête des ventes de son segment en France devant l’Audi A3 et la BMW Série 1. La Mercedes séduit grâce à son style, son intérieur spectaculaire et sa gamme de motorisations étendue. Difficile de trouver un meilleur étalon pour la DS 4.

La DS 4 2021 est plus haute de 7 cm que la Classe A mais plus courte de 4 cm.

La française aussi tente un nouvel essai après avoir échoué avec la première du nom, dérivée de la Citroën C4. Bien qu’elle partage ses dessous avec la Peugeot 308 (lire notre essai comparatif 308 vs DS4), l’auto est cette fois-ci totalement originale et adopte même une stature semi-haute inédite sur le segment. Enfin, elle ne fait plus aucun compromis en matière d’équipement, un enjeu toujours plus crucial dans la catégorie. Toutes les deux témoignent des jeux de go de l'industrie automobile européenne : la Classe A 200 utilise un moteur 1.3 partagé avec Renault, tandis que sa rivale est produite en Allemagne, dans une usine Opel.

 

Prix DS 4

Au premier abord, la DS 4 donne l’impression de se pousser du col avec un tarif de 41 800 € en finition Rivoli, d’autant plus qu’elle subit un malus écologique situé entre 650 et 818 €. Néanmoins, un rapide tour d’horizon de la liste de ses équipements de série montre qu’elle n’a pas grand-chose à craindre de la Mercedes. Dans cette finition haute, tout ou presque est d'origine, depuis la sellerie cuir jusqu’à l’entrée mains libres en passant par les phares adaptatifs. À équipement égal, le différentiel de prix atteint plus de 3 300 € en sa faveur. D’ailleurs, le catalogue d’options est finalement assez limité, même si la PureTech 180 facture la suspension pilotée par caméra 1 100 €, contrairement à la version hybride.

Ce sont finalement les options de personnalisation qui reviennent le plus cher, notre bel intérieur clair avec cuir sur la planche de bord et boiseries sur les contre-portes étant facturé 2 550 € tout de même. Pour être parfaitement complet, soulignons que les amateurs d’ambiances sportives et sombres s'orienteront sans doute vers la finition Performance Line +, qui préfère l’Alcantara noir au cuir.

 

Prix Mercedes Classe A

Une Mercedes moins chère que sa rivale française, voilà qui surprend. Mais nous l’avons dit : le comparatif prix/équipement tourne rapidement à son désavantage, même si elle engendre un malus inférieur. Il faut passer en effet par le catalogue d’options pour bénéficier de l’accès mains libres (400 €), de la sellerie cuir (1 400 €), de l’affichage tête haute (1 200 €) ou de la conduite semi-autonome (1 800 €), tous proposés en série sur la DS 4.

La française a même l’apanage, en série ou en option, d’équipements tout simplement indisponibles sur l'allemande, comme le vitrage feuilleté ou la vision nocturne. En retour, la Mercedes peut bénéficier de la réalité augmentée et d’un choix de coloris intérieurs plus large. Enfin, ajoutons que la finition AMG Line de notre exemplaire implique une présentation sportive aux antipodes de notre DS 4.

 

À conduire

Après avoir longuement essayé la version hybride, prendre le volant de la DS 4 thermique révèle une auto très différente. Son principal atout reste le confort, princier en toutes circonstances, particulièrement avec la suspension pilotée de notre modèle d'essai. Malgré ses grandes roues de même diamètre que le SUV DS 7 Crossback, elle offre une qualité de filtrage remarquable sur les plus mauvaises routes. La française y ajoute un silence de fonctionnement irréprochable, même lorsqu’on appuie franchement sur l’accélérateur. Une manière de rappeler à qui veut la conduire les vraies valeurs du luxe automobile.

La DS 4 2021 fait valoir un confort de haut niveau.

La version thermique y ajoute un tempérament de châssis inattendu. Même si elle prend un peu plus de roulis que la moyenne des compactes, l'auto se révèle amusante à conduire grâce à une direction précise et à un train arrière réactif au lever de pied en appui. Un comportement qui rappelle une certaine Peugeot 308 d’ancienne génération. Son moteur 1.6 n’affiche pas un caractère très enjoué, mais il assure des performances correctes, légèrement meilleures que celles de sa rivale, qui accuse il est vrai un déficit de 17 ch.

Dommage en revanche que ce bloc s'avère aussi gourmand. Avec 7,5 l/100 km en moyenne relevés durant notre essai, il commence à avouer l’âge de ses artères. Par ailleurs, la transmission EAT8 ne se montre pas irréprochable, faisant sentir de nombreuses hésitations, notamment à la décélération. PSA ne semble pas encore parvenir à un accord aussi parfait avec ses moteurs essence qu’avec le diesel 1.5 BlueHDi.

 

Une Classe A faussement dynamique

Dans sa définition AMG Line dotée du Châssis Sport, la Classe A donne au premier abord une impression de dynamisme. Sa direction plus ferme, son roulis maîtrisé et sa suspension beaucoup moins conciliante que celle de la DS 4 laissent imaginer un tempérament très différent. Malheureusement, après quelques virages appuyés, elle ne se révèle pas plus amusante à conduire. Le train avant rend assez vite les armes, provoquant une intervention assez brutale de l’ESP, tandis que l’arrière reste verrouillé au sol. Dès lors, on tolère moins ses suspensions plus fermes, qui manquent de confort. Précisons toutefois que notre exemplaire n'était pas doté de la suspension pilotée optionnelle. La Classe A s’apprécie mieux sans le châssis Sport, même si la finition AMG Line est largement plébiscitée par la clientèle.

En finition AMG Line, la Mercedes Classe A se caractérise par la fermeté de son amortissement.

On s’étonne par ailleurs de découvrir un caractère aussi bavard au petit 1.3 qui, en comparaison avec le 1.6 PureTech, donne l’impression de s’égosiller lorsqu’on le sollicite un peu trop. En revanche, malgré son manque de progressivité à basse vitesse, la transmission de la Mercedes se montre plus efficace que celle de la DS 4 : plus rapide, elle hésite moins à rétrograder au freinage. Fidèle à lui-même, le 1.3 fait preuve d’une remarquable sobriété. En conduite très coulée, on peut même atteindre 6 l/100 km, avec une moyenne s’établissant à 6,8 l durant notre essai.

 

À vivre

Difficile de comparer deux ambiances aussi différentes que celles distillées par les habitacles de la DS 4 et de la Classe A. La française joue le luxe traditionnel dans sa définition Rivoli et se permet même quelques leçons de choses envers sa rivale. Elle emploie des matériaux nobles sur la plupart des parties visibles, alors que la Mercedes recourt abondamment au plastique laqué sur la console centrale. Soyons justes, la Classe A affiche tout de même un haut niveau de finition, et le design de sa planche de bord est toujours aussi séduisant. En revanche, tout le monde n’est pas obligé de goûter l’ambiance un rien criarde de la finition AMG Line, qui allie surpiqûres rouges et éclairage d’ambiance façon boîte de nuit.

L'intérieur clair avec habillage en cuir de la planche de bord est une option facturée 2 550 € sur la DS 4.
Les matériaux sont moins nobles que sur la DS 4, mais la finition est toujours très léchée sur la Classe A.

Du côté des équipements multimédia, les deux berlines choisissent des philosophies différentes. Le nouveau système de la DS 4 se contrôle grâce à un petit écran situé en bas de console qui appelle un menu de raccourcis configurables. Séduisante sur le principe, cette solution apparaît inutilement complexe à l’usage. Elle nécessite en tout cas de passer de longues minutes de configuration initiale pour en tirer le meilleur. La Mercedes préfère un pavé et des boutons de volant tactiles pour commander respectivement l’écran central et son système multimédia. Un peu trop sensibles, ils font appel à des menus pas toujours limpides. Dans les deux cas, la perfection numérique n’est pas de mise.

Ce petit écran permet d'appeler un menu de raccourcis sur l'écran central. Inutilement complexe, mais il permettra bientôt d'écrire au doigt.
L'écran est tactile, mais Mercedes conserve ce pavé de commande muni d'un confortable repose-main. Le dispositif est néanmoins un peu trop sensible pour être utilisé en roulant.

À l’arrière, nos rivales ne sont clairement pas les meilleures. L’espace aux jambes manque dans la Mercedes, tandis que son coffre avoue 25 litres de moins que celui de la française. La DS 4 fait certes mieux sur ces points, mais au prix d'une visibilité vers l’arrière médiocre et d'un seuil de chargement beaucoup plus élevé. Les aspects pratiques ne sont pas dans les priorités de ces bourgeoises habituées aux beaux quartiers.

À l'arrière de la DS 4, l'espace aux jambes est correct mais la visibilité périphérique médiocre.
L'espace est compté à l'arrière de la Mercedes Classe A, pourtant plus longue que la DS 4.

Retrouvez le bilan du match et tous les prix, équipements et fiches techniques comparés en page suivante...

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Paulo56 Le 03/11/2021 - 08:20
Aussi moches l'une que l'autre, non merci, vraiment, gardez-les !
philou44260b Le 02/11/2021 - 15:32
Ancien possesseur d'une Classe B Mercedes 163 CV essence (véhicule de fonction) et maintenant possesseur d'une Citroën C4 130 CV essence, je vous laisse deviner ma préférence. Eh bien non, ce n'est pas Mercedes mais bien Citroën avec un moteur bien plus alerte malgré la différence de puissance et un confort nettement meilleur très appréciable sur nos routes souvent mal entretenues et dans nos villages constellés de ralentisseurs. Quant à la consommation je suis plus autour des 5 litres sur route et autoroute que des 6 (pour la Mercedes), ce qui est très bien pour un moteur essence. Comme quoi notre pays n'a pas à rougir de nos voisins ! Quant à la laideur... c'est très subjectif.
DesignerLaptopbags Le 02/11/2021 - 13:59
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