Essai comparatif : la Hyundai i20 N Line défie la Peugeot 208 GT Pack
Avec un design flatteur souligné d'attributs sportifs, la Hyundai i20 N Line vient chercher la Peugeot 208 GT Pack qui fait référence dans ce domaine. Mais dans les deux cas, le ramage est modeste, avec un petit moteur de 100 ch et une boîte automatique : suffisant pour les sensations ?
Avec leur finition haut de gamme, les Hyundai i20 et Peugeot 208 soignent leur look pour séduire une clientèle plutôt jeune.
ETIENNE ROVILLE
HYUNDAI i20 1.0 T-GDi 100 ch DCT-7 N Line Michel Vaillant DCT-7
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 100 ch
- - Lancement : Avril 2021
- - A partir de 23 600 €
- - Ni bonus ni malus
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PEUGEOT 208 1.2 PureTech 100 ch GT Pack EAT8
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 100 ch
- - Lancement : Novembre 2020
- - A partir de 26 500 €
- - Ni bonus ni malus
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La nouvelle Hyundai i20, sortie fin 2020, s'offre une esthétique sportive dans sa déclinaison N Line. Elle est équipée du petit trois cylindres 1.0 avec une hybridation légère, développant 100 ch. Une puissance modeste en comparaison du modèle sportif badgé N, fort de 204 ch, qui sert d'inspiration esthétique à la N Line. Lancée aux couleurs de Michel Vaillant pour une série limitée aux 500 premiers exemplaires, la N Line n'est cependant pas qu’un simple look sur une base bien sage puisque les suspensions, l’échappement et la direction ont été retouchés pour donner à cette version des atouts supplémentaires.

Rien de tout cela chez Peugeot où la version GT Pack correspond au haut de gamme de la 208, présenté dans un design plus sportif et marqué, mais sans aucune modification technique. Faut-il encore présenter cette référence, avec son titre de Voiture européenne de l’année en 2020 et sa position au sommet des ventes en Europe ? Ici avec le moteur PureTech en version 100 ch assorti de la boîte EAT8, la petite Peugeot continue d’attirer les regards, surtout dans notre version jaune « Faro » qui contraste avec les traits de noir billant qui parsèment la carrosserie.
Prix Hyundai i20

Avec un tarif agressif de 23 600 €, la i20 N Line Michel Vaillant fait fort, d’autant que la dotation est généreuse avec les aides au stationnement, le démarrage sans clé ou les feux LED. Il lui manque en revanche les aides à la conduite réservées au haut de gamme Executive, comme le régulateur adaptatif avec assistance active au suivi de voie ou la surveillance des angles morts, inclus dans la 208. Basée sur le modèle Creative qui est juste en-dessous du haut de gamme, elle ajoute toute une panoplie cosmétique sportive rappelant la « vraie » sportive N, avec ses boucliers et jupes latérales agressifs, jantes 17’’ spécifiques, volant sport et pédalier façon aluminium.
Seules options, la peinture métal (550 €), le toit et les rétroviseurs contrastés noir (400 €) et la navigation avec écran 10,25’’ (990 €) qui équipaient notre voiture d’essai, tout comme le spoiler arrière et les bandes bleu-blanc-rouge en accessoires pour lesquels Hyundai facture 815 €. De quoi faire grimper sérieusement la note et rattraper sa rivale du jour. Enfin, la Hyundai ajoute un atout massue : sa garantie 5 ans.
Prix Peugeot 208

Notre 208 GT Pack constitue de son côté l'offre la plus haute de la petite française, ce qu’elle fait payer au prix fort : 26 500 €. Mais à ce tarif, l’équipement de série est autrement plus complet avec ici la navigation GPS, les équipements de sécurité active qui font défaut à sa rivale et le frein de stationnement électrique. Visuellement, elle joue une partition moins purement sportive mais tout aussi spectaculaire avec ses passages de roues noir brillant, couleur que l’on retrouve en partie sur les boucliers, tandis que le pédalier aluminium et les seuils de porte inox ajoutent des touches de raffinement intérieur. La belle peinture jaune flashy de notre voiture d’essai est proposée sans supplément. Un toit panoramique ou une sellerie cuir sont disponibles en option.
À conduire

Dès le démarrage, on comprend que Hyundai a réservé à cette version une ligne d’échappement spécifique et non une simple double canule de sortie purement cosmétique. Le feulement du 3 cylindres est en mode amplifié, franchement sonore. Un choix qui peut plaire, mais il faut bien en être sûr : ici, pas de valve active à l’échappement pour proposer un mode discret, mieux vaut avoir des voisins tolérants. Mais bizarrement, cette sonorité s’amenuise dès que le moteur prend des tours. Il faut dire que la gestion du bloc coréen aidé d’une hybridation légère 48 volts n’a pas été changée ici et son caractère est loin d’être sportif, avec ses efficientes phases en roues libres.
Un contraste confirmé par la gestion de la boîte à double embrayage à 7 rapports étagés longs, plutôt lente. Résultat, des performances moyennes avec 11,4 s de 0 à 100 km/h mais malgré tout cela, la consommation n’offre pas de résultats spectaculaires, avec 7 l/100 km en ville et 7,8 l/100 km sur autoroute relevés lors de notre essai. À noter, à 130 km/h, les bruits aérodynamiques sont un peu élevés. Le comportement est porté sur l’efficacité et la voiture est franchement rivée au sol, ne laissant pas la place à une mobilité qui pourrait être plus ludique. Les tarages renforcés ici raidissent un peu l’ensemble, générant un confort très acceptable, mais bien ferme qui, là aussi, contraste avec les performances limitées de l’auto. Voilà donc un ensemble de choix un peu étrange, qui manque de cohérence pour en faire la petite sportive modeste, mais amusante, qu’elle aurait pu être dans une autre définition technique.


Là où la Hyundai fait un peu dans l’esbroufe avec son échappement très sonore, la française conserve une partition classique, mais efficace. Son moteur 1.2 PureTech offre une tonalité plus naturelle, qui gagne en vocalises sympathiques en montant dans les tours. Malgré sa cylindrée de 20 % plus importante, sa puissance et son couple sont obtenus à plus hauts régimes, ce qui n’empêche pas une très grande élasticité. Son caractère de trois cylindres est aussi plus affirmé, y compris avec ses vibrations un peu gênantes au ralenti. Cela donne un ensemble plus joyeux à la conduite, bien secondé par la boîte auto à 8 rapports, plus vive.
Question comportement, si la Peugeot 208 ne se montre pas plus joueuse, elle a pour elle une meilleure impression de vivacité, aidée il est vrai par le petit volant du i-Cockpit. Le compromis confort-comportement est remarquable et, malgré un poids comparable autour de 1 100 kilos, elle semble plus légère au volant. On apprécie aussi le confort de sa conduite semi-autonome avec stop and go dans les bouchons, très agréable à l’usage. Côté consommation, malgré l’absence de micro-hybridation et des chiffres d’homologation moins bons, la Peugeot s’en sort mieux sur autoroute à 130 km/h avec juste 6 l/100 km, tandis que sur route, elle est à un niveau proche de sa rivale.
À vivre


Moderne et agréable à l’œil, la planche de bord de la petite coréenne est agrémentée ici de petites touches rouges pour souligner le style sportif de cette version. Son assemblage est sans reproche mais ses plastiques brillants lui donnent parfois un aspect plus bon marché. Cette version cultive des valeurs sûres : le joli volant ne cède pas à la mode des méplats et le levier de sélection de la transmission reste un bon vieux modèle mécanique, comme le frein à main. La position de conduite est bonne, tout comme la visibilité offerte au conducteur. L’instrumentation digitale et le système d’info-divertissement sont ceux de la dernière génération du groupe coréen, modernes, réactifs et graphiquement réussis, mais avec certaines incohérences dans les logiques des menus. On note quelques mesquineries dans les équipements, par exemple, seule la vitre conducteur a droit à une commande séquentielle.




Les passagers arrière de la i20 sont bien mieux lotis qu’à bord de sa rivale française, avec un espace aux jambes sans commune mesure. Même la place du milieu se montre confortable. Côté coffre, l’i20 gagne des points avec un volume de 352 l, soit presque 50 l de mieux que sa rivale, voire près de 90 l si on prend la même méthode de mesure selon la norme VDA. On a déjà tout dit sur le fameux i-Cockpit de la 208 mais une chose est sûre, il fait toujours son petit effet, notamment avec son instrumentation 3D, spectaculaire à défaut d’apporter une meilleure facilité de lecture. La position de conduite est bonne mais, selon les gabarits, le volant pourra venir gêner la vision de l’instrumentation. On retrouve le classique système d’info-divertissement de PSA, daté et souvent agaçant, mais, comme dans la Hyundai, il est facile d’utiliser les fonctions de son smartphone sur l’écran principal grâce à Android Auto ou Apple CarPlay.