Voitures à l'essai : DS DS 4 vs Peugeot 308
DS DS 4 PureTech 130 Automatique Performance Line + | |
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38 000 €
230 € de malus
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Peugeot 308 PureTech 130 EAT8 GT Pack | |
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35 250 €
125 € de malus
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Page 1Match DS 4 vs Peugeot 308
Quand la nouvelle Peugeot 308 GT Pack embarque de série un système de conduite semi-autonome, des feux Matrix LED, des caméras haute résolution à 360° ou des sièges massants, que reste-t-il à la dernière DS 4, censée incarner la plus haute marche du luxe à la française ? D’autres singularités pardi ! La DS est ainsi la seule à balader ses poignées affleurantes, qui se déploient à l’approche du porteur de la clef. Elle se réserve aussi la fameuse suspension pilotée DS Active Scan (une caméra lit la route pour anticiper les bosses), le système de vision nocturne (une optique infrarouge détecte les piétons avant l'œil humain), l’affichage tête haute (projeté sur le pare-brise, comme à bord des modèles premium), les sièges avant ventilés ou le hayon motorisé mains libres.
La DS se vante enfin de sa fabrication allemande (elle est assemblée à Rüsselsheim quand la Peugeot reste en France, migrant de Sochaux à Mulhouse), mais nos deux cousines germaines partagent bien la même plate-forme et certaines motorisations. Pour les confronter, nous n’avons pas retenu leur version hybride rechargeable de 225 ch, très onéreuse, ni leur diesel de 130 ch, boudé par les particuliers, mais leur autre moteur commun : le petit 1.2 PureTech 130 à boîte automatique. En effet, la DS 4 ne s'abaisse pas aux PureTech 110 et 130 BVM, et la 308 ne grimpe pas jusqu'aux 1.6 PureTech 180 et 225. Ce n’est d'ailleurs pas plus mal pour contenir les tarifs, déjà intimidants pour des compactes à trois cylindres…
Prix DS 4 vs Peugeot 308
Afin de mieux riposter aux assauts de sa chic cousine, la Peugeot 308 PureTech 130 se présente en finition haute GT Pack affichée à 35 250 €. Pour justifier ce prix, elle inclut d’office la dotation citée en introduction et enrobe ses sièges d’un bel habillage en tissu, similicuir et Alcantara. Seules options disponibles ? La sellerie cuir à 1 700 €, le toit ouvrant à 1 100 € et le pare-brise chauffant à 200 €, que la DS 4 facture le double (400 €). Un premier indice sur son positionnement tarifaire, pompeusement calqué sur la concurrence allemande nommée Audi, BMW et Mercedes.
En niveau Performance Line +, la DS 4 PureTech 130 s’affiche ainsi à 38 000 €, soit 2 750 € de plus que la 308 malgré une dotation finalement moindre. Sièges avant chauffants et massants, caméras de stationnement à 360°, radar de trafic en marche arrière, maintien de position dans la voie, recharge de smartphone par induction, système audio premium, tous sont facturés en supplément chez DS et portent le véritable écart de prix à plus de… 7 000 € en faveur de la 308. Cette dernière se passe certes d’affichage tête haute et embarque des équipements moins évolués, comme le système audio Focal à 10 HP au lieu de 14 (voir tableau comparatif en page suivante), mais ce fossé tarifaire obligera tout de même la DS 4 à montrer une réelle supériorité à l’usage.
À conduire
Garnies du même trois-cylindres à essence de 130 ch relié à la même boîte automatique à huit rapports, nos deux acolytes promettent des sensations mécaniques assez proches. Elles avouent rapidement les mêmes qualités (accélérations vigoureuses sur les premiers rapports, relances très correctes à vide, boîte automatique plutôt réactive) et les mêmes défauts (évolutions urbaines manquant parfois de douceur avec le Stop & Start activé, sonorité grondante à l'accélération) ! Mais, au fil des kilomètres, DS 4 et Peugeot 308 dévoilent finalement des différences marquées.
Sans surprise, la 308 PureTech 130 restera la préférée des amateurs de conduite. Sa suspension contient mieux le roulis, et ses sièges maintiennent davantage le corps en virage. Le petit volant sert toujours l’agilité, en ville comme sur route sinueuse, où la 308 efface les courbes d’un léger coup de cerceau (avec un antidérapage ESP moins autoritaire, ce serait parfait !). À ce tempérament « voiture de sport » la DS 4 oppose un effet… tapis volant. La suspension DS Active Scan optionnelle semble tout survoler sur son passage au-delà de 50 km/h et filtrer davantage les sensations, atténuées aussi par une direction moins directe, des mouvements de caisse plus amples et une position de conduite légèrement surélevée.
Certes un peu plus ferme sur certaines déformations, la 308 n’a toutefois rien d’une compacte inconfortable. Elle reprend même la main sur des points plus inattendus, notamment sur long trajet. Livré de série chez Peugeot et en option chez DS, le système de positionnement dans la file se montre d’abord plus efficace que la simple correction de sortie de voie, à désactiver au démarrage sur les deux modèles (sur route tortueuse, elle génère d’agaçantes réactions dans le volant à l’approche d’un virage).
La Peugeot 308 est aussi apparue plus sobre lors de notre parcours autoroutier vallonné, avec une consommation de 8,2 l aux 100 km à l’ordinateur de bord, soit un demi-litre de moins que la DS à 130 km/h. À cette allure, enfin, la 308 s’est curieusement montrée plus silencieuse grâce à une meilleure maîtrise des bruits d’air au niveau des rétroviseurs. Notre DS 4 d’essai disposait pourtant du vitrage latéral feuilleté optionnel à 250 €, livré de série en 308. Comme quoi…
À vivre
Assez différentes à conduire, les dernières compactes du groupe Stellantis prolongent leurs écarts à l’épreuve du quotidien. En DS 4, les passagers avant s’assoient face à une planche de bord massive soufflant le chaud (Alcantara omniprésent, grilles de ventilation « invisibles ») et le froid (instrumentation numérique de 7 pouces seulement, ambiance très sombre). L’écran central de 10 pouces est identique à celui de la 308, mais il accueille un petit pavé tactile supplémentaire entre les sièges qui participe à l’ambiance haut de gamme.
S’il permet d'appeler ou de configurer six fonctions en raccourci (température d’ambiance ou station de radio préférée, par exemple), son intérêt s'arrête là puisqu'il oblige à utiliser l’écran classique pour poursuivre la navigation dans les menus. De plus, il demeure très imprécis quand il s'agit d'agrandir ou réduire la carte du GPS, ou de reconnaître un caractère dessiné à l'index (récompense offerte à celle ou celui qui arrivera à enregistrer un E !). L’ergonomie souffre aussi de commandes curieusement positionnées, comme les poignées de porte trop basses ou les commandes de lève-vitre trop hautes. Ici, le design a clairement primé sur l’ergonomie.
Changement de décor à bord d’une 308 aux lignes intérieures bien plus acérées. Quelques détails trahissent le niveau de gamme inférieur (pas de moquette dans les bacs de porte, pare-soleil non enrobés de tissu), mais l’ensemble dégage tout de même une bonne impression de qualité, servie par les inserts façon aluminium et les multiples surpiqûres colorées du niveau GT Pack. Libérée du fameux pavé tactile entre les sièges, l’interface du système d’info-divertissement est finalement plus facile à utiliser puisque les six raccourcis personnalisables prennent place directement sous l’écran, lui-même situé plus près du conducteur.
Comme en DS 4, mieux vaut bien prendre le temps de configurer ses pages d’accueil et ses raccourcis pour éviter de trop quitter la route des yeux en roulant car la ventilation reste privée de commandes physiques (sauf pour le recyclage d’air) et l’agaçante correction de sortie de voie exige quatre pressions pour pouvoir être désactivée. Les rangements, nombreux, spacieux et un poil plus accessibles, ne compensent toutefois pas l'éternel débat autour du i-Cockpit. Si les compteurs à effet 3D et affichages multiples respirent la modernité, ils restent cachés par le haut du volant dans certaines positions de conduite. Le souci ne touchera pas tout le monde : seulement ceux qui roulent avec le siège au plus bas et le gouvernail au plus haut.
Restons en 308 pour évoquer son espace arrière, en léger progrès depuis la génération précédente mais toujours loin d’égaler les références du segment, Seat Leon et Volkswagen Golf en tête. Accès à bord et espace aux jambes n’ont donc rien de très généreux, alors que le dessin de la banquette ne garantit pas une position reposante sur long trajet avec son dossier vertical et son assise un peu courte et ferme. La DS 4 l’imite hélas sur ce point comme en matière de chargement.
Malgré leur belle capacité d’emport (412 l pour la 308, 430 l pour la DS 4), les deux cousines affichent les mêmes lacunes en matière de modularité en refusant le double plancher, si pratique. Ici, point d’aire plane de chargement dossiers repliés, ni de rangement inférieur pour caler les petits objets. Contrairement à la 308, la DS 4 profite d’un seuil partiellement couvert d’aluminium. Dommage qu'il soit perché encore 5 cm plus haut. Les familles feront mieux de cocher la 308 SW chez Peugeot et le… DS 7 Crossback chez DS, la DS 4 ne disposant pas de déclinaison break. Pas assez premium, sans doute !
Retrouvez le bilan du match DS4 vs 308 et les prix, équipements et fiches techniques comparés en page suivante...
Votre pseudo a le juste mot. Des suiveurs. Il en est également ainsi des génies du triangle du pouvoir parisien, là où la médiocrité crasse hausse du col.
"GT Pack" et 130ch BVA... C'est un peu comme une appellation Gourmet chez McDo. De l'esbrouffe pour un moteur quelconque. Et pas mieux pour la DS qui veut se la jouer premium. Le tout à prix indécent. Du temps de la 308 II, la GT c'était en 205ch ou 225ch, avec aussi une GTI 270ch pour rêver. Ah, j'oubliais, tenue de route quelconque de série. Ca en est fini des Peugeot aux tenues de routes au-dessus du lot. Pas assez vendeur pour Tavares, sans doute. Juste essayer de copier vag, en suiveur.
+ de 35 k€ pour un 1.2 l. 3 cylindres, c'est du délire ! Expérience 308 de loc : position de conduite contrainte et suspension "bondissante" en ville (c'est là que le confort de suspension se juge, sur route et autoroute il n'y a quasiment plus de différence), quelle déception.