Essai comparatif. Le Kia Sportage 2022 défie le Peugeot 3008

Dans un segment des SUV compacts très disputé, le Kia Sportage fait partie des valeurs sûres. Sans révolutionner la catégorie, il a construit sa réputation sur son allure statutaire, sur sa technologie et sur son bon rapport entre prix et prestations. Sa cinquième génération, qui repart d'une feuille blanche, se donne les moyens de consolider ses acquis. Peut-être moins extraverti que son cousin Hyundai Tucson, avec qui il partage sa plate-forme N3, le Sportage en impose tout de même par sa proue rondouillarde et ses flancs musclés. Le SUV coréen n'oublie aucune des dernières technologies à la mode et répond à toutes les envies en matière de motorisation. Il est en effet possible de choisir entre traction et transmission intégrale, essence hybride, hybride rechargeable, mais aussi diesel comme sur notre modèle d'essai.

Sûr de sa force, le Peugeot 3008 deuxième du nom regarde avec amusement ce nouveau venu. Celui qui a renouvelé le genre à sa sortie fin 2016 a vu ses concurrents s'échiner à le suivre ou à le copier. Mais tous ou presque se sont cassé les dents sur cette icône qui s'est offert un restylage en janvier 2021 et reste de loin le SUV compact préféré des Français. Voila le Sportage prévenu pour ce match en version diesel (136 ch pour le Kia ; 130 ch pour le 3008) et boîte automatique.
 

Prix Kia Sportage

Décliné en quatre finitions, le Kia Sportage diesel est disponible à partir de 33 790 € (Motion). Dans sa déclinaison haut de gamme GT-Line Premium, notre version d'essai porte l'addition à 43 290 €. À ce prix, la présentation sportive est valorisante et la dotation ultra-complète au niveau du style (jantes de 19 pouces) ou des équipements d'agrément (sono premium Harman Kardon). Les aides à la conduite, qui abondent, peuvent également compter sur la présence d'un avertissement de sécurité de sortie du véhicule et de détection de trafic arrière (voir tableau en page 2). Le Sportage GT-Line Premium limite ses suppléments à la peinture métallisée (650 €) et au toit noir (400 €). En outre, contrairement au 3008, il peut adopter une transmission 4 x 4 (+ 2 000 €).
 

Prix Peugeot 3008

Avec un prix d'appel fixé à 37 550 € avec la finition Active Pack, le Peugeot 3008 Blue HDi 130 n'est pas aussi accessible que le Sportage. Facturé 42 250 € dans notre version d'essai GT, il est certes 1 040 € moins cher que son rival mais aussi moins bien doté de série puisque caméra à 360°, hayon motorisé, sièges électriques et chauffants et jantes en alliage de 19 pouces figurent au rayon des options (voir tableau). Le Sportage affiche donc le meilleur rapport prix/équipement face au français, qui paye là ses hausses de prix successives depuis quelques mois. Pour enfoncer le clou, le coréen ajoute sa fameuse garantie de 7 ans ou 150 000 km.
 

À conduire

Plus de quatre ans après sa sortie, le i-cockpit du Peugeot 3008 continue de faire son effet avec son atmosphère confinée. La sellerie enveloppante et le petit volant que certains trouveront implanté trop bas apportent une touche de sportivité inédite dans la catégorie. La direction très douce à basse vitesse et l'amortissement prévenant, malgré les légères percussions engendrées par les roues de 19 pouces, font merveille en utilisation urbaine. Installé plus haut, le conducteur du Sportage domine davantage la circulation, comme à bord de la majorité de ses concurrents. Cette ergonomie plus classique et le capot plongeant s'apprécient en ville, même si les sièges manquent un peu de maintien. En revanche, sa direction moins douce et son gabarit plus imposant ne rendent pas le SUV de Kia aussi alerte que son rival dans le flot de circulation, et les trépidations à basse vitesse apparaissent un peu plus marquées qu'à bord du Peugeot. Il faut dire que les jantes de 19 pouces n'arrangent rien !

Dans un segment des SUV compacts où les hybrides rechargeables deviennent une tendance lourde, le diesel conserve une meilleure sobriété sur longs trajets. À l'usage, le 1.6 l CRDi coréen se montre un peu plus consistant que le 1.5 l Blue HDi tricolore, qui souffre d'un léger creux à bas régimes. Certes, la boîte automatique à convertisseur du Peugeot permet de lisser ce défaut, mais elle se montre à la fois moins rapide et moins réactive que l'unité à double embrayage du Kia.

La mécanique du Sportage prend donc l'avantage en ville et met en avant son hybridation légère 48 V, qui rend son système Stop & Start plus discret. Ce dernier engendre un frein moteur plus marqué au lever de pied de l'accélérateur ou un mode roue libre qui coupe le moteur une fois le mode Eco activé. En sortant des agglomérations, les deux rivaux délivrent des prestations largement suffisantes, même si la moindre souplesse du bloc Peugeot le rend un peu moins tonique. Le français se rattrape sur autoroute, où sa boîte à huit rapports offre davantage de silence.

Paraissant plus compact que le coréen, le 3008 donne toujours autant de plaisir à son conducteur quand la route se met à tourner. Bien aidé par une direction qui se raffermit avec la vitesse, il se montre communicatif et enjoué. Ses suspensions qui effacent avec tact le relief de la chaussée participent au dynamisme tout en conservant un confort moelleux. Le nouveau Sportage n'offre pas un toucher de route aussi raffiné, ni la même saveur, mais il se montre parfaitement sûr en toutes circonstances et suffisamment précis pour suivre le rythme. Seul son amortissement un peu moins subtil et un équilibre à peine moins agile souffrent de la comparaison.
 

À vivre

Avec sa grande dalle tactile de 12,3 pouces entièrement personnalisable en guise de bloc d'instrumentation et son écran central de même taille, le Kia Sportage fait sa révolution numérique. Empruntée au SUV électrique Kia EV6, la présentation ultra-moderne, les matériaux valorisants malgré certaines touches laquées un peu clinquantes et la qualité de fabrication soignée rendent son habitacle statutaire. La disparition des Commodo classiques ne facilite pas l'ergonomie générale, mais un bandeau horizontal tactile niché sur la console centrale permet d'accéder aux divers menus, dont la climatisation. En face, le i-cockpit du 3008 se montre toujours atypique et technologique. En revanche, les graphismes de son bloc d'instrumentation et de son écran tactile de 10 pouces prennent un coup de vieux. Son ergonomie apparaît également un peu confuse en l'absence de réel menu principal.

Il fait bon vivre aux places arrière du Sportage. La banquette ne coulisse pas, mais l'espace aux jambes généreux, les ports USB au dos des sièges avant et les dossiers réglables en inclinaison en font un hôte particulièrement agréable. Si l'espace central souffre d'un tunnel de servitude et d'un dossier ferme, il conserve néanmoins une garde au toit suffisante pour accueillir un grand gabarit. Le 3008 profite de sa banquette fixe au dessin un peu plus creusé pour offrir davantage de maintien aux places arrière, mais l'espace aux jambes est inférieur, et la place du milieu se révèle encore moins agréable que celle du Sportage.

Avec des volumes annoncés à respectivement 526 et 520 l, les coffres des Kia et Peugeot apparaissent comparables. Leurs dimensions sont relativement semblables, et leur double plancher permet d'obtenir un espace de chargement plat. Celui du Sportage n'est en revanche utilisable qu'en position haute puisque sa partie inférieure accueille l'imposante batterie du système hybride 48 V. Un peu plus pratique, le 3008 offre davantage de rangements et un siège passager rabattable en portefeuille pour le transport d'objets longs.

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