Essai comparatif. Le Nissan Qashqai 2021 défie le Peugeot 3008
Le Nissan Qashqai a inventé le segment des « crossover » et le Peugeot 3008 est devenu le préféré des Français. Entièrement renouvelé, le japonais vient défier le tricolore tout juste restylé. Un combat des titans de la catégorie des SUV compacts.
La nouvelle génération du Nissan Qashqai revoit tout. Sa version à essence de 140 ch vient s'opposer au Peugeot 3008 PureTech 130 ch.
PEUGEOT 3008 1.2 PureTech 130 ch GT EAT8
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 131 ch
- - Lancement : Novembre 2020
- - A partir de 39 100 €
- - 310 € de malus.
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NISSAN Qashqai 1.3 Mild Hybrid 140 ch Tekna
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 140 ch
- - Lancement : Avril 2021
- - A partir de 35 790 €
- - 260 € de malus.
- Voir la fiche technique
Le statut de référence n’est pas toujours simple à porter. Il impose de remettre constamment en jeu sa couronne et suscite plus d’attentes. Prenez le cas du Nissan Qashqai. La dernière génération de celui qui a créé le segment des crossover et bouleversé le marché à son lancement en 2007 semble avoir été totalement éclipsée par des modèles plus jeunes et pimpants. Elle a pourtant mené une carrière commerciale plus qu’honnête si l’on considère le poids du japonais sur le marché européen.
En France, le Qashqai est cependant tombé sur un os : le Peugeot 3008, qui continue de caracoler largement en tête du segment malgré ses 5 ans d'âge.
Entièrement repensé, basé sur la dernière plate-forme CMF de l’alliance Renault-Nissan et bardé de nouvelles technologies, le Qashqai 2021 espère bien reprendre du terrain sur le français, dont le récent restylage n’a pas révolutionné les prestations. En l’absence de boîte automatique sur le moteur 1.3 TCe 140 ch, nous avons choisi d’opposer son unique version à transmission manuelle à l’une des définitions les plus demandées du 3008, la PureTech 130 ch EAT8.

Prix Nissan Qashqai
Le Nissan Qashqai offre une gamme de motorisations réduite puisqu’elle ne compte pour l’instant que deux versions du 1.3 TCe bien connu chez Renault, associées à une hybridation légère 12V. Celle d’entrée de gamme, la 140 ch, n’est pas disponible avec la transmission automatique, réservée à la version 158 ch, et n’a pas droit au sommet de la gamme Tekna +. La finition Tekna de notre modèle est donc bien la plus huppée disponible. Pour 35 790 € elle offre déjà une dotation très complète, comprenant la navigation, la caméra de recul, une sellerie mixte cuir synthétique/tissu, la conduite semi-autonome ou encore le chargeur à induction. La liste des options est d’ailleurs relativement réduite puisqu’elle se limite au pack Hiver, à la roue de secours temporaire, à la peinture métallisée et à un pack Design dont le principal intérêt est le toit panoramique. Notons enfin que, même avec la transmission manuelle et son hybridation légère, le japonais est bien frappé du malus écologique, situé entre 260 et 400 €.

Prix Peugeot 3008
Fort de son succès, le 3008 ne se brade pas. Dans la version GT à transmission automatique de notre essai, la plus demandée, il est facturé 39 100 €. Si l’on déduit le surcoût de la boîte, qui s’élève à 2 050 €, la différence de tarif avec le Nissan égale 1 260 €. Ce n’est pas rien, même si la dotation GT propose un équipement similaire à celui du japonais en intégrant l’instrumentation numérique, l’ouverture mains libres, le GPS, la conduite semi-autonome et les phares à LED. Il faut mettre la main au porte-monnaie pour disposer du hayon motorisé, tandis que certains équipements proposés par le Qashqai manquent à l’appel comme l’alerte de trafic arrière. Notons toutefois que le SUV tricolore fait un petit effort de plus en termes de présentation en proposant le toit noir contrasté, les jantes biton et de l’Alcantara sur les sièges, la planche de bord et les contre-portes. Malgré sa boîte EAT8, le Peugeot fait jeu égal avec son rival sur le plan du malus, avec 310 € prélevés par l’État sur cette version.
À conduire
Après avoir conduit le Qashqai dans sa version Xtronic, nous étions impatients de mettre à l'épreuve sa boîte manuelle. Débarrassé de la transmission à variation continue, le très réputé 1.3 TCe retrouverait-il un peu d’allant ? Ce n’est malheureusement pas tout à fait le cas. Dotée de rapports très longs, cette boîte met en exergue un temps de réponse du turbo nettement plus marqué que sur les modèles Renault. Pour compenser, il est donc nécessaire de rétrograder relativement souvent, d’autant que le Nissan accuse 84 kg de plus sur la balance que son rival, pourtant équipé d’une boîte automatique. Le système d’hybridation 12V ne change rien à l’affaire, son seul intérêt étant de rendre le Stop & Start beaucoup plus rapide.

Heureusement, le quatre-cylindres conserve ses qualités habituelles de silence et de douceur de fonctionnement. Dépourvu de train arrière multibras dans cette version Tekna à jantes de 18 pouces, le Qashqai a néanmoins confirmé les qualités de confort qu’il avait révélées lors du premier essai. Il ne dépasse certes pas le 3008 sur ce point mais rend une excellente copie en dépit de quelques trépidations à basse vitesse. La différence avec le Peugeot est plus nette en matière de plaisir de conduire. Doté d’une direction moins nette et d’un train avant moins incisif, le japonais est contraint de s’incliner face au maître. Toutefois, personne ne reproche à un tennisman de perdre face à Nadal sur terre battue… Pour le Nissan, la partie était jouée d’avance. Heureusement, il peut mettre en valeur une consommation inférieure de 0,5 l/100 km en moyenne par rapport à celle de son adversaire. Nous avons ainsi relevé une moyenne de 6,9 l/100 km sur notre parcours d’essai mixte. On retrouve là une qualité majeure du quatre-cylindres emprunté à Renault.

Par rapport aux derniers représentants du segment des SUV compacts, nos deux modèles ont le mérite de conserver des dimensions contenues, bien en dessous de 4,50 m. On leur dit merci au moment de stationner sur des places ou dans des garages dont la taille n’est pas extensible. C’est particulièrement vrai pour le 3008. Certes la définition de sa caméra de recul est exécrable en comparaison de celle du Qashqai, mais ses contours sont nets, ce qui le rend très facile à manœuvrer « au rétroviseur », une caractéristique devenue rare aujourd’hui. Pour le reste, on retrouve le Peugeot tel qu’en lui-même, proposant toujours le meilleur rapport agilité/confort de sa catégorie.
Grâce à son petit volant et à sa direction précise, il offre définitivement ce petit plaisir de conduite en plus sans que les passagers aient le moins du monde à s’en plaindre. La qualité de l’amortissement reste en tout point remarquable. On sera un peu moins dithyrambique sur le couple formé par le 1.2 PureTech et l’EAT8. Plus bruyant et vibrant que le quatre-cylindres du Nissan, le trois-cylindres se montre certes un peu plus souple et performant, mais il souffre toujours avec cette transmission de quelques à-coups à basse vitesse et se révèle un peu plus gourmand. Un appétit qu’il faut également mettre sur le compte de la transmission EAT8. Notons enfin que ses aides à la conduite apparaissent à la fois moins intrusives et plus pertinentes dans leur fonctionnement que celles du Nissan.

À vivre
Si nous avions plutôt apprécié la finition du Qashqai en version Tekna +, la comparaison de sa version Tekna avec le 3008 GT tourne clairement à son désavantage. Non seulement le dessin de la planche de bord du Peugeot traverse le temps sans encombre, mais la qualité des matériaux et des assemblages est nettement supérieure à celle du japonais. Celui-ci se caractérise par un style intérieur très conventionnel qui fait appel à du plastique laqué noir pas toujours du meilleur effet, tandis que sa sellerie mixte ne livre pas la même impression de qualité. Avec ses inserts d’Alcantara, ses touches « piano » et ses notes de chrome, celui-ci inspire toujours une réelle sensation de haut de gamme. Le Qashqai se rattrape grâce à la modernité de son système multimédia embarqué, beaucoup plus complet et rapide que le dispositif PSA désormais totalement dépassé. On s’étonne encore que Peugeot n’ait pas jugé bon de l'actualiser à l’occasion du restylage !


de gamme.
À l’arrière, la comparaison tourne à l’avantage du Nissan, qui offre nettement plus d’espace aux jambes, ce qui a toujours constitué le point faible du Peugeot. Les banquettes sont confortables, avec toutefois une place centrale à réserver à des personnes de petite taille. Si le français fait valoir un coffre un peu plus volumineux, cet écart n’est pas décisif avec seulement 16 litres de différence. En revanche son siège avant repliable en tablette est assurément un atout lorsqu’il s’agit de charger des objets longs. Le Nissan réplique par son plancher en deux parties qui permet de compartimenter le coffre. Dans les deux cas, c’est très bien vu !




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