Essai comparatif : le Renault Kangoo 2021 défie le Citroën Berlingo
habillage
banniere_haut

Essai comparatif : le Renault Kangoo 2021 défie le Citroën Berlingo

Ils sont les représentants historiques de la catégorie des ludospaces. À l'occasion de son renouvellement, le Renault Kangoo relance son duel avec le Citroën Berlingo. Un affrontement phare de l'année 2021 dans leurs versions les mieux équipées et les mieux motorisées.

Par Camille Pinet
Publié le Mis à jour le

Le nouveau Renault Kangoo arrive trois ans après son ennemi préféré, le Citroën Berlingo. Fait-il vraiment la différence ?

Thomas Antoine / Ace-Team, ACE - Team

RENAULT Kangoo 1.3 TCe 130 ch Intens

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 131 ch
  • - Lancement : Avril 2021
  • - A partir de 27 900 €
  • - 1074 € de malus.

CITROEN Berlingo M PureTech 130 ch Shine EAT8

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 131 ch
  • - Lancement : Novembre 2020
  • - A partir de 29 500 €
  • - 1276 € de malus.

C’était en 1996 : le Citroën Berlingo inventait l’idée du dérivé d’utilitaire conçu pour les particuliers, à qui il offrait un maximum d’espace pour un usage de loisir. Le Renault Kangoo lui a emboîté le pas quelques mois plus tard en ajoutant au concept une apparence rondouillarde et ludique, bientôt célèbre en France et en Europe. Vingt-cinq ans plus tard, ces deux-là restent les maîtres incontestés de leur discipline, même si le Volkswagen Caddy vient parfois troubler leur affrontement. L’arrivée de la troisième génération de Kangoo en 2021 rebat naturellement les cartes. Il était inévitable de l’opposer à son meilleur ennemi, dans la pleine force de l’âge puisqu’il a été renouvelé en 2018.

Avec le temps, il est amusant de constater que les rôles se sont inversés. Devancé par son nez de Cyrano et doté de lignes un peu sévères, le nouveau Kangoo essaie une nouvelle approche statutaire, comme s’il voulait suivre l’exemple du Volkswagen déjà cité. Au contraire, le Berlingo troisième du nom n’a jamais été aussi enjoué avec ses rondeurs typiquement Citroën, appuyées par ses protections latérales singeant les Airbump de feu la Cactus. Tous les deux se retrouvent pourtant dans le culte du confort et du suréquipement. Le Citroën avait poussé le bouchon très loin dès son lancement, et force est de constater que le Kangoo ne fait que le rattraper. D’ailleurs, dans leurs versions les mieux motorisées, le premier garde l’apanage de la transmission automatique, la seule disponible en version PureTech 130, quand le second n’est proposé pour l’instant qu’en boîte manuelle. 
 

Depuis 1996, le Citroën Berlingo et le Renault Kangoo dominent la catégorie des ludospaces.


Prix Renault Kangoo

Le Renault Kangoo se caractérise par sa gamme de lancement très simple puisqu’elle ne compte que deux finitions, Zen et Intens. En version 130 ch, cette dernière est facturée 27 900 €. Une somme rondelette pour un ludospace, mais le Kangoo reste le plus raisonnable de la bande. Il ne facture pas de transmission automatique et n’a pas été pris de folie des grandeurs comme un certain Volkswagen Caddy, capable de flirter avec les 40 000 € dans ses versions les plus hautes. Bien équipé, le Renault offre notamment en série l’entrée mains libres, la climatisation bizone, les phares à LED, la caméra de recul et surtout la batterie d’aides à la conduite nécessaire pour briller au crash test Euro NCAP : alerte d’angles morts, de fatigue et aide au maintien dans la voie. Pas de miracle en ce qui concerne le malus écologique, qui s’applique inévitablement à cette version essence, sans néanmoins dépasser les 900 €. On s’étonne cependant que cette version à boîte manuelle ne fasse pas nettement mieux que le Berlingo BVA.   
 

Le Renault Kangoo Intens TCe 130 BVM6 est facturé 27 900 €.


Prix Citroën Berlingo

Mille six cents euros de surcoût par rapport au Kangoo pour un modèle à transmission automatique, voilà qui peut paraître raisonnable, d’autant que le Berlingo n’est pas chiche en équipements de confort. Il propose lui aussi la climatisation bizone, une navigation sur un écran 8 pouces tout aussi grand que celui du Kangoo et la caméra de recul. Même s’il facture l’entrée mains libres et ne dispose pas de phares à LED, il offre en échange des équipements pratiques indisponibles ou en option chez son rival, parmi lesquels la lunette ouvrante et les tablettes aviation à l’arrière. La plus grande surprise concerne cependant ses aides à la conduite : malgré son âge, il ne se laisse pas distancer par le Renault car, s’il fait l’impasse sur l’alerte d’angles morts, c’est pour offrir au conducteur l’affichage tête haute.

Le prix du Citroën Berlingo M Shine PureTech 130 EAT8 est de 29 500 €.


À conduire

Par rapport à leurs ancêtres des années 1990, nos deux ludospaces sont devenus franchement obèses, et cela se ressent lorsqu’il s’agit de les stationner dans un garage, même si leur rayon de braquage est excellent. Le Renault Kangoo dépasse cependant la mesure en affichant 9 cm de plus en longueur et 7 cm en largeur que son rival. C’est vraiment trop. Les moteurs de ces deux déménageurs sont bien connus de nos services. Sans surprise, le 1.3 TCe apparaît toujours aussi crémeux sous le capot du Kangoo, même s’il est couplé à une transmission à six rapports plutôt longue et qu’il doit pousser un volume d’air plus important qu’à l’habitude. Sa disponibilité à bas régime est toujours son point fort. Ce moteur fait du Kangoo un ludospace agréable à conduire et plutôt silencieux. Certes, on note quelques bruits d’air au niveau des rétroviseurs, mais le quatre-cylindres ne donne jamais de la voix.

Le nouveau Kangoo essence profite d'une mécanique plutôt silencieuse.

Côté châssis, il rend plutôt une bonne copie grâce à un comportement routier qui mise tout sur la sécurité. Il prend peu de roulis et se révèle raisonnablement agile. En revanche, lorsqu’on arrive à la limite, l’ESP ne fait pas dans la finesse : il coupe tout et freine les roues incriminées brutalement. Voilà qui nous rappelle une certaine Twingo 3 au lancement… Un aspect sécuritaire qui se retrouve au niveau de l’horripilante aide sonore au maintien dans la voie, dont le bip agresse les oreilles et dont on ne peut régler que la sensibilité. Enfin, le confort de suspension se révèle là encore de bon niveau, mais il n’arrive pas à placer la barre au niveau de celui du Berlingo. La faute à un filtrage encore perfectible. Notons enfin son appétit très raisonnable, puisqu’on peut facilement faire descendre la consommation à 6 l/100 km sur route, chiffre qui monte à 8 l/100 km en conduite active.

 

Un Berlingo toujours confortable

Sur le plan des qualités routières, le Berlingo n’a pas vieilli. Il domine d’ailleurs assez nettement le Kangoo au plan du confort en absorbant les routes les plus bosselées avec une indifférence qui fait honneur à l’héritage des Chevrons. En dépit de l’apparente mollesse de son amortissement, il se révèle également remarquablement tenu et accepte sans broncher des traitements qui sortent du domaine de vol attendu d’un ludospace. Le Berlingo propose un niveau d’adhérence remarquable et affronte avec flegme les virages qui se resserrent, les changements d’appui ou les dévers piégeux. Seule la direction un rien paresseuse en entrée de virage et une prise de roulis un peu plus marquée rappellent que l’on n’est pas au volant d’une berline. Le 1.2 PureTech supporte moins bien la comparaison avec le TCe. Il se fait beaucoup plus sonore en toutes circonstances, malgré la propension de la transmission EAT8 à empiler les rapports pour faire tomber le régime. Plutôt à l’aise sur route et autoroute, cette dernière n’est pas exempte d’à-coups à basse vitesse. Sans surprise, le Citroën se révèle également plus gourmand en dépit des consommations annoncées : comptez environ 1 l/100 km de plus que le Renault.

Le Citroën Berlingo offre un excellent niveau d'adhérence.


À vivre

Dernier venu dans l’arène, le Kangoo se devait de jouer Monsieur Plus dans un domaine. Dont acte, c’est lui qui offre le plus gros volume de coffre avec 775 l, soit 177 l de plus que le Berlingo ! Une domination qu’il ne doit qu’à ses 8 cm de longueur de plus. Le Citroën réplique avec sa modularité supérieure. Ses trois sièges séparés à l’arrière basculent tout aussi efficacement dans le plancher pour produire une surface de chargement plane. Le Kangoo ne peut même pas faire valoir un confort de banquette supérieur : on n’y est pas mieux assis que sur les petits sièges du Citroën, qui manquent un peu de longueur d’assise. Toujours à ce chapitre, ce dernier abat un atout décisif avec son siège passager rabattable en tablette en série. Ce dernier permet de disposer d’une longueur de chargement finalement supérieure à celle du Kangoo, qui devrait cependant le rendre disponible en option dans les semaines à venir.

Pas de sièges séparés mais une banquette fractionnable pour le Kangoo 2021.
Trois sièges séparés pour le Citroën Berlingo 2021. Ils se rabattent également dans le plancher.

Assez austère dans sa présentation, le Kangoo parvient tout de même à friser le mauvais goût avec ses habillages en faux bois qui paraissent franchement hors sujet sur un ludospace. Au demeurant, la qualité des matériaux et des assemblages n’inspire pas la critique. Plus en verve, le Berlingo préfère jouer la gaieté grâce à des inserts de couleurs face au passager et à un dessin un peu plus original. Sa finition reste de bon niveau, même si quelques plastiques apparaissent un peu moins flatteurs que ceux du Renault. Ce dernier innove en matière de rangements : on en trouve un imposant au-dessus de la casquette de compteurs intégrant deux prises USB, tandis que la boîte à gants reprend le principe du tiroir façon Captur. Enfin, un support de téléphone portable peut être positionné à gauche ou à droite des compteurs. Là encore, le Berlingo n’est pas en reste, surtout lorsqu’il est équipé de l’option Modutop à 750 €. Celle-ci intègre une arche de rangement translucide sur toute la longueur du pavillon, un coffre en haut du hayon et le toit panoramique. Pour compléter le tout, le ludospace chevronné propose également deux boîtes à gants assez volumineuses et un rangement supplémentaire face au passager. 

La finition est de qualité à bord du Renault Kangoo, tant au niveau des matériaux que des assemblages.
L'ambiance est un peu plus gaie dans le Berlingo mais la finition un peu moins léchée.

 

Tags
Soyez le premier à réagir
Envoi en cours
Hgfkj Le 07/05/2021 - 08:39
Berlingo propose une version plus longue de 7 places, version sans équivalent chez son concurrent.
Nico59552 Le 06/05/2021 - 20:00
Le berlingo peut recevoir la détection des angles morts en option. En tout cas ,celui dont j'ai pris livraison en février en est équipé ! Je l'ai pris en diesel 130ch et transmission manuelle, il est est très agréable à conduire. Quant à la finition, c'est vrai qu'elle n'est pas au niveau d'un touran (mon deuxième véhicule, qui est quand même plus cher à l'achat qu'un berlingo) mais avec le pack xtr, les plastiques du tableau de bord deviennent très corrects.
annemik Le 06/05/2021 - 12:49
Un monospace à la modularité d'une R5 en 2021, il fallait oser. Trop gros, trop cher, pas pratique, je garde mon Touran. C'est comique de voir que Renault n'a jamais compris que certains voyagent à 4 personnes avec skis, body-boards ou vélos dans la voiture, et une porte chacun. Banquette 2/3 1/3, pfff
Voir tous les commentaires (3)