Essai comparatif. Que vaut la Toyota Corolla Hybride 140 face à la Peugeot 308 PureTech 130 ?
habillage
banniere_haut

Essai comparatif. Que vaut la Toyota Corolla Hybride 140 face à la Peugeot 308 PureTech 130 ?

Seconde berline compacte la plus vendue en Europe, la Toyota Corolla vient de passer par la case restylage et elle porte la puissance de son moteur hybride à 140 ch. Voilà désormais la Peugeot 308 1.2 Puretech 130 à portée de tir de l’hybride japonaise !

Par Thierry Réaubourg
Publié le

Prix, fiche technique et essais comparés : retrouvez notre match entre la Toyota Corolla hybride 2023 et la Peugeot 308 PureTech.

Etienne Rovillé

PEUGEOT 308 1.2 PureTech GT EAT8

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 130 ch
  • - Lancement : Juin 2021
  • - A partir de 36 320 €
  • - Ni bonus ni malus

TOYOTA Corolla 1.8 Hybride Collection

  • - Moteur : Hybride
  • - Puissance: 140 ch
  • - Lancement : Avril 2023
  • - A partir de 38 750 €
  • - Ni bonus ni malus

La Corolla ? Une poule aux œufs d’or pour Toyota. Sur le marché européen en particulier, puisque la nipponne s’y classe au second rang de sa catégorie, derrière l’indétrônable Volkswagen Golf. Un succès que cette berline compacte doit à ses motorisations « full hybride » (non rechargeables, donc), qu’elle est l’une des seules à proposer au sein du segment C, en compagnie de la Honda Civic. A l’heure où le sans plomb atteint des niveaux records à la pompe, ce choix technique fait évidemment figure d’argument massue ! Même si Toyota n’y va pas avec le dos de la cuillère côté tarifs… Ceux-ci ont en effet explosés depuis le lancement de cette 12e génération en 2019 : 7 300 € de hausse ! Dont 1 000 € le 3 mai dernier, venus s’ajouter aux 1 900 € d’augmentation relevés lors du lancement de la version restylée, en début d’année…

Media Image
Image

Pour ce comparatif, la Corolla et la 308 ont sorti leur plus belle finition : Collection sur la Toyota et GT sur la Peugeot. Les prix s'en ressentent.

Etienne Rovillé

Le remaniement esthétique de la Corolla est si discret qu’il faut plisser les yeux pour apercevoir les changements. Nouvelle grille de calandre, jantes inédites, signature lumineuse légèrement revue, instrumentation 100 % numérique et écran central élargi (10,5 pouces) : voilà à quoi se résument les évolutions. Les ingénieurs japonais ont surtout portés leurs efforts sur la partie électrique (il s’agit de la 5e génération du système hybride Toyota), avec une nouvelle batterie lithium-ion de 1,5 kWh (0,8 kWh utiles), un moteur synchrone porté à 94 ch sur la Corolla 1.8 et une puissance cumulée dorénavant à 140 ch au lieu de 122 auparavant. Cette motorisation d’entrée de gamme s’accaparant un bon 75 % du « mix », sa principale rivale française n’est autre que la Peugeot 308 1.2 PureTech EAT8 (130 ch), meilleure vente de sa catégorie dans l’hexagone. Pas d’hybridation au crédit de la lionne, mais des prestations parfaitement comparables dans leur ensemble. Un comparatif s’imposait donc.

Au volant des Corolla 1.8 Hybride et 308 1.2 PureTech

Le petit volant de la Peugeot s'avère toujours aussi sympa à manier lorsque la route serpente. Un régal d’agilité et de précision, cette 308, même si elle ne se montre pas aussi incisive et agile que sa devancière, dont les talents n’ont jamais été égalés depuis. Cette 3e génération est en revanche plus douillette, exception faite de quelques sèches remontées sur certaines saignées, à mettre sur le compte des roues de 18 pouces. Même constat aux commandes de la Corolla, qui ne bénéficie cependant pas de d’une direction aussi finement calibrée, ni aussi informative que celle de la sochalienne. Mais son châssis reste agile et rigoureux en toutes circonstances, à l’instar de son freinage, et c’est bien là l’essentiel.

Media Image
Image

L’hybridation de la Corolla fait des merveille en ville, où sa consommation ne dépasse jamais les 5 l/100 km.

Etienne Rovillé

Media Image
Image

Confortablement suspendue, la Corolla souffre hélas d’une boîte CVT s’échinant à emballer le moteur.

Etienne Rovillé

Avec sa très fluide transmission à variation continue et la possibilité d’atteindre 50, voire 60 km/h – avec le pied léger – avant que le 4 cylindres se manifeste : la japonaise s’avère particulièrement reposante en agglomération. Et très économique, puisque l’ordinateur de bord affiche rarement plus de 5 l/100 km. Privée de coup de pouce électrique, la 308 peine à descendre sous la barre des 7 l/100 km dans les mêmes conditions. On se plaindra davantage de sa boîte EAT8, suffisamment réactive, mais génératrice de désagréables à-coups à faible allure. Ceux-ci s’estompent heureusement à mesure que le rythme de conduite augmente.

C’est d’ailleurs une fois tourné le dos aux vicissitudes de la circulation urbaine que la 308 sort le grand jeu… Portée par les excellentes aptitudes à bas et moyens régimes de son 1.2 turbo, la franc-comtoise s’insère sur voie rapide comme une fleur, digère côtes et faux-plats sans s’essouffler et ne crache pas davantage ses poumons lorsqu’il s’agit de doubler un convoi de caravanes sur une départementale. Le tout sans s’égosiller, même lorsqu’on flirte avec la zone rouge. Appréciable !

Media Image
Image

Plus gourmande que sa rivale en ville, la 308 reprend l’avantage sur l’autoroute (1/2 litre de moins en moyenne).

Etienne Rovillé

Media Image
Image

Direction précise et amortissement douillet : la 308 est un régal à mener. Dommage que le volant cache en partie les compteurs !

Etienne Rovillé

Malgré sa plus confortable cylindrée et d’incontestables progrès par rapport au précédent modèle de 122 ch (2 s de gagnées sur le 0 à 100 km/h : pas négligeable !), la Corolla n’apparait pas aussi dégourdie que sa rivale. Les 140 ch comme la valeur de couple maximale du moteur thermique se cachent en effet dans la seconde moitié du compte-tours, faute de suralimentation. On comprend mieux pourquoi la boîte à variation continue s’obstine à emballer le 1.8 lorsqu’on appuie un peu trop vigoureusement sur le champignon… Même si Toyota continue de vanter l’efficience énergétique (avérée) de ce type de transmission, ces fréquents éclats de voix du 4-cylindres fatiguent à la longue, en dépit d’indéniables progrès en matière d’insonorisation.

Media Image
Image

Plus agréable en ville, la Corolla cède du terrain à la 308 sur la route.

Etienne Rovillé

Attention aussi à la consommation sur autoroute, où l’hybridation ne lui est plus d’une grande utilité. Sur un parcours d’une soixantaine de kilomètres à 130 km/h de moyenne, notre Corolla a réclamé 6,7 l/100 km de sans plomb, contre 6,3 l pour la Peugeot 308. Dernier grief : des aides à la conduite trop intrusives. Car même sans avoir activé le régulateur adaptatif, la voiture utilise son GPS et ses capteurs afin d’adapter sa vitesse à l’environnement (en approchant d’un rond point ou de la voiture qui précède, par exemple), afin d’optimiser la régénération de la batterie. Déroutant, remuant (hésitations du système) et surtout « galère » à désactiver !

A bord des Corolla et 308

Vêtues de leurs plus beaux habits (Collection chez Toyota, GT chez Peugeot), nos berlines ne manquent pas de prestance. A leurs finitions et dotations sérieuses, proche de celles offertes par certaines marques premium (sièges sport en cuir et/ou Alcantara, planche de bord soulignée de surpiqûres, éclairage d’ambiance personnalisable), s’ajoute en outre un joli bagage numérique, qui réclame un certain temps d’adaptation. La Corolla, moins avant-gardiste, a le mérite de proposer une instrumentation parfaitement lisible.

Les automobilistes les plus conservateurs peuvent notamment y afficher des compteurs « à l’ancienne » et le volant ne vient pas cacher les informations affichées au bas de l’écran, contrairement à celui de la 308. Le fameux i-Cockpit de cette dernière, en 3D oblige en effet à conduire avec le volant au ras des cuisses si l’on veut apercevoir l’intégralité de l’écran, fouillis et mal hiérarchisé par ailleurs, quelle que soit l’option d’affichage choisie. La tablette centrale tactile de la lionne (10 pouces) apparait revanche nettement mieux intégrée à la planche de bord (esthétiquement très réussie), alors que celle de sa rivale (10,5 pouces) se dresse comme une pelle sur d’un tas de sable…

Las, dans un cas comme dans l’autre, l’ergonomie de leur système d’info-divertissement mérite un carton jaune… Ainsi, même si la 308 propose un bandeau personnalisable permettant de programmer six raccourcis (« i-Toggles » pour les intimes), il faut toujours effectuer trois opérations pour désactiver l’envahissante aide active au maintien dans la voie, laquelle se remet automatiquement en branle à chaque fois que l’on démarre la voiture. Agaçant, à l’image des innombrables acronymes utilisés chez Toyota pour désigner certaines fonctionnalités, complexes à identifier et paramétrer. Les ingénieurs en charge de ces usines à gaz se sont-ils jamais servis de leurs systèmes ?

Nos deux belligérantes se marquent également à la culotte au chapitre habitabilité. Dans la médiocrité là encore, avec un accès à la banquette imposant quelques contorsions (ouvertures étroites, faible garde au toit) et un espace confiné à l’arrière, notamment au niveau des genoux. La 308 bénéficie par contre d’un coffre un plus volumineux (412 l, contre 361 l au crédit de la Corolla). Ni plancher ajustable en hauteur en revanche, ni surface de chargement plane pour le coup, qu’elle que soit l’adresse. Attention également à la découpe arrondie de leur seuil de chargement, pouvant interdire l’insertion de certains objets volumineux, qu’une Volkswagen Golf ou une Renault Mégane, plus carrées, engloutissent sans broncher…

Prix Toyota Corolla 1.8 Hybride et Peugeot 308 1.2 PureTech

Si la lionne n’est pas réputée bon marché, que dire de sa rivale japonaise ? Comptez en effet 32 400 € pour la Corolla d’entrée de gamme (1.8 Hybride 140 Active), contre 31 420 € pour la 308 1.2 PureTech 130 en finition Active Pack (29 420 €, même, lorsqu’on se passe de la boîte automatique). Nos versions haut de gamme – Collection chez Toyota, GT chez Peugeot – culminent quant à elles à 38 750 € et 36 320 € ! L’hybridation de la japonaise lui permet bien sûr de justifier en partie cet écart de 2 430 €. La Corolla retrouve néanmoins sa compétitivité grâce à la remise de 2 000 € que Toyota accorde actuellement à sa berline électrifiée.

Sa dotation de série s’avère par ailleurs plus fournie : affichage tête haute, système hifi JBL (850 € l’installation Focal chez Peugeot), sièges avant chauffants (200 € dans le camp adverse), conduite semi-autonome (200 € encore à Sochaux) et peinture métallisée (quel que soit le coloris), alors que la lionne facture cette dernière entre 650 € et 850 €, exception faite du vert Olivine. Les projecteurs Matrix LED font quant à eux partie de nombreux équipements communs aux deux voitures, à l’instar des jantes de 18 pouces, de la sellerie cuir/Alcantara, du régulateur de vitesse adaptatif ou des détecteurs d’angles morts.

Media Image
Image

La Corolla coûte presque 2 500 € de plus que la 308 à niveau de finition comparable. Mais elle offre davantage d’équipements.

Etienne Rovillé

Notre choix : Peugeot 308

  • Les évolutions techniques introduites à l’occasion de son restylage permettent à la Corolla 1.8 Hybride de progresser sensiblement aux chapitres performances et agrément. Sa grande douceur de conduite comme la richesse de son équipement s’ajoutent à la liste de ses points forts, à l’instar de sa frugalité en ville comme sur routes secondaires. La poussée de fièvre subie par ses tarifs diminue hélas la compétitivité de la japonaise face à une Peugeot 308 1.2 PureTech dont la consommation n’a finalement rien d’effrayante dans l’absolu, même privée d’hybridation. Une lionne tout aussi décevante que la Toyota au sujet de l’habitabilité, mais qui tire avantage d’une mécanique plus vivante, d’une transmission moins laborieuse, d’un compromis confort/tenue de route un peu plus abouti comme d’une présentation intérieure à la fois plus moderne et sexy.

Toyota Corolla

Peugeot 308

Prix et fiche technique

Marque modèle Peugeot 308 Toyota Corolla
Version 1.3 PureTech 130 1.8 Hybride 140
Finition GT Collection
Prix (€) 36 320 38 750
Puissance fiscale (CV) 7 5
Rejets CO2 (g/km) 133 106
Malus 2023 (€) 260 aucun
Malus au poids (€) aucun aucun 
Garantie voiture 2 ans - km illimités 3 ans ou 100 000 km
Dimensions
Longueur (m) 4,37 4,37
Largeur sans rétroviseurs (m) 1,85 1,79
Hauteur (m) 1,44 1,46
Empattement (m) 2,67 2,64
Volume de coffre (l) 412 361
Capacité du réservoir (l) 52 43
Pneus sur modèle d'essai 225/40 R18 225/40 R18
Poids à vide (kg) 1 291 1 285
Fiche technique
Moteur essence, 3 cyl. turbo essence, 4 cylindres
Cylindrée (cm3) 1 199 1 798
Puissance (ch à tr/min) 130 à 5 500 98 + 40 élec.
Couple (Nm à tr/min) 230 à 1 750 142 à 3 600 + 185 élec.
Capacité batterie (kWh) - puissance élec. (ch) 1,5 - 94
Transmission aux roues avant aux roues avant
Boîte de vitesses auto, 8 rapports auto, variateur
Performance et consommation
 0 à 100 km/h (s) 9,7 9,1
Vitesse maximale (km/h) 210 180
Conso. mixte WLTP (l/100 km) 5,7 4,4

Equipements de série et en commun

ABS + AFU + ESP, aide au stationnement AV/AR (avec détection piétons/cyclistes en marche AR), alerte de changement de voie avec avertisseur d'angles morts, allumage auto. des phares et essuie-glaces, caméra de recul, codes/phares automatiques, clé mains libres, clim' auto. bizone, freinage d'urgence automatique, GPS, instrumentation numérique (3D sur 308), jantes alliage 18 pouces, phares leds matriciels, reconnaissance des panneaux de signalisation, régulateur de vitesse adaptatif, rétroviseurs électriques, dégivrants et rabattables électriquement, rétroviseur intérieur électrochrome, sellerie cuir/Alcantara, vitres AV/AR électriques, vitres AR surteintées, volant réglable en hauteur et en profondeur, volant chauffant. 

Equipements différenciants et options

Marque modèle Peugeot 308 Toyota Corolla
Affichage tête haute non disponible série
Chargeur smartphone à induction 100 € série
Conduite semi-autonome 200 € série
Pare-brise chauffant 200 € non disponible
Peinture métallisée 650 € série
Sièges avant chauffants 200 € série
Sièges avant électriques chauffants/massants 1 000 € non disponible
Système hifi premium 850 € (Focal) série (JBL)
Sellerie cuir 2 900 €* sans surcoût
Toit ouvrant panoramique 1 100 € 1 100 €

*Avec sièges électriques chauffants et massants certifiés AGR.

Tags
Soyez le premier à réagir
Envoi en cours
Toyotiste Le 23/05/2023 - 10:50
Avec CHR 2L pour atteindre 6L c'est vrai faut pas mal de démarrage et de petits trajets, c'est là que l'on consomme 1L de plus, mais c'est beaucoup mieux que 7,5L, voir 8L avec mon ancien Scénic 2L DCI.
Patapon Le 23/05/2023 - 10:42
L'auteur de l'article ne sait pas que la Toyota Corolla ne possède pas de boîte cvt. La Corolla possède une transmission e-cvt. Il n'y a pas du tout de boîte de vitesse et c'est un train epicycloïdal qui assure la transmission ainsi qu'une courroie l'aide d'une courroie. C'est sur qu'avec de tels pros du journalisme Peugeot ne peut que gagner avec son 3 pattes que tout le monde s'arrache.
Patapon Le 23/05/2023 - 10:27
Bonjour, je possède une Corolla 184h et je viens de faire un aller et retour région centre/Vosges. Au total 600 km d'autoroute et autant sur place. Verdict: 5,21 litres de moyenne et sur l'autoroute 6,21 litres. Régulateur à 135 kmh. Sachant que l'autoroute à partir de Sens ce sont un peu les montagnes russeset je ne parle pas du périple sur place. Comme il est dit plus haut il faut se servir de l'électronique qui est à notre disposition. Je précise que mes moyennes sont calculées par règle de trois.
Voir tous les commentaires (16)