Essai Dacia Sandero SCe 65 (2023) : que vaut la voiture la moins chère du marché ?
Proposée à partir de 11 490 €, la plus modeste des Sandero reçoit le moteur essence SCe 65, qui permet de tirer les prix vers le bas. Peu prisée de la clientèle, qui plébiscite les moteurs TCe et GPL, cette version représente pourtant l’ADN de Dacia. Son tarif suffit-il à la rendre recommandable ?
Prix, essai, fiche technique : retrouvez notre avis au volant de la Dacia Sandero SCe 65, modèle 2023.
Alexandre Krassovsky
DACIA Sandero 1.0 SCe Expression
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 65 ch
- - Lancement : Novembre 2022
- - A partir de 13 400 €
- - Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
Qu’il semble loin le temps où Dacia proposait des modèles sous la barre des 10 000 € ! Une tradition établie depuis la présentation fracassante de la première Logan, en 2005, qui remuait le landernau automobile avec son ticket d’entrée à 7 500 € ! Il n’y a pourtant pas si longtemps, la Sandero de troisième génération démarrait en version Access à 8 890 €, une finition à la présentation austère et à l’équipement assez chiche, qui n’aura compté chez nous que pour 2 % environ des ventes du modèle.
Mais l’inflation est passée par là, tout comme le marketing de Dacia, qui a décidé de purement et simplement supprimer les modèles d’entrée de gamme. Cela n’a pas empêché le moteur SCe 65 de continuer sa carrière dans l’ombre des plus puissants TCe 90 et Eco-G 100 (GPL). Contrairement à une idée tenace, le SCe 65 n’est pas la version atmosphérique de ces moteurs. S’il partage la même architecture à trois cylindres et affiche la même cylindrée de 999 cm3, cette dernière est obtenue différemment. En outre, l’alésage est plus modeste (71 mm contre 72,2 mm) et la course un peu plus importante (84,1 mm contre 81,34 mm pour les TCe 90 et 110 et Eco-G 100). Un choix censé favoriser le couple.
Ce moteur à injection indirecte, baptisé B4D, n’est d’ailleurs pas nouveau en soi puisqu’il est apparu fin 2016 lors du restylage de la Sandero 2. Il revendiquait alors 73 ch. Avec les normes Euro 6 apparues entre-temps et l’adoption d’un filtre à particules, sa puissance est tombée à 65 ch à 6 300 tr/min, tandis que le couple de 95 Nm est obtenu à 3 600 tr/min. Une fiche technique bien timide qui rebute encore aujourd’hui une partie de la clientèle. À raison ?
Au volant de la Dacia Sandero SCe 65
Un peu plus lourde que la Sandero 2 et amputée de quelques chevaux, la Sandero SCe 65 offre sur le papier des performances bien ternes : il lui faut 37,7 s pour parcourir le kilomètre départ arrêté, 16,7 s pour atteindre 100 km/h, et sa vitesse maximale plafonne à 158 km/h. Pourtant, la bonne surprise arrive dès les premiers tours de roue. Grâce à sa démultiplication très courte – une qualité en voie de disparition sur les automobiles modernes –, la petite Dacia offre en effet une réelle vivacité en conduite urbaine et périurbaine.
Bien entendu, on n’est pas collé au siège et le moteur, assez linéaire, semble attendre désespérément l’aide d’un turbo pour s’exprimer un peu. Malgré tout, la Sandero n’est jamais larguée dans la circulation, et à aucun moment de notre essai nous n’avons eu l’impression d’être sous-motorisés. Après des années passées à essayer une production automobile majoritairement convertie au turbocompresseur ou aidée par l’hybridation électrique, il faut presque se réhabituer au caractère de l’atmosphérique sans craindre ni de monter dans les tours ni de jouer de la boîte de vitesses.
Par chance, la commande des cinq rapports est correctement guidée, bien qu’accrocheuse à froid. Toujours à froid, on déplore aussi des cognements et irrégularités à très bas régimes, plus marqués que sur les TCe. Mais cette petite mécanique est volontaire, presque pétillante, et offre même une souplesse inattendue à partir de 2 000 tr/min, permettant d’enclencher le dernier rapport dès 50 km/h. Autre bonne surprise, prendre les voies rapides et l’autoroute n’a rien d’un calvaire tant que le relief reste assez plat. Les 130 km/h légaux sont facilement atteints et maintenus. Seul le niveau sonore dû au régime élevé (environ 4 200 tours à cette vitesse !) rappelle que cette Sandero n’est pas vraiment taillée pour les grands axes.
Les reprises sont en retrait des versions turbo mais pas indigentes pour autant. Ainsi, le 80-120 km/h en quatrième est effectué dans les mêmes temps qu’avec une Sandero Stepway TCe 90… en cinquième. Là encore, il ne faudra pas hésiter à tomber un rapport pour dépasser, mais l’exercice se fera sans danger. La mécanique ne met pas à mal le comportement routier, toujours neutre et sain à défaut d’être dynamique. La Sandero classique offre un meilleur compromis d’amortissement que la version Stepway surélevée, un confort plus moelleux et un roulis mieux maîtrisé, ainsi qu’un aérodynamisme plus favorable.
Cela se ressent sur la consommation, qui nous a agréablement surpris, avec une moyenne vérifiée de 6,1 l/100 km sur un parcours varié comprenant des embouteillages, de la circulation urbaine, des petites routes, de la voie rapide et même de l’autoroute. C’est dans ce dernier exercice que l'appétit de l'auto sera le plus élevé avec 6,8 l/100, mais le bilan est finalement assez favorable pour un moteur n’embarquant aucune technologie moderne susceptible de contenir sa gourmandise.
À bord de la Sandero Expression
Comme sa grande sœur la baroudeuse Stepway, la Sandero arbore fièrement le nouveau logo Dacia sur sa calandre inédite. Avec le proéminent « Dacia » sur le hayon, ce sont à peu près les seuls changements visibles à l’extérieur. L’habitacle reste globalement le même s'il l'on excepte un nouveau centre de volant, mais aussi quelques évolutions de matières et de couleurs qui relèvent plus du détail que du chambardement. Tant mieux, car l’intérieur n’a pas encore besoin d’un lifting, le design plus moderne de cette génération et la qualité d’assemblage n’appelant aucune critique particulière compte tenu du chèque à signer.
On préférera cependant la version Expression qui, outre le revêtement textile plus valorisant de la planche de bord, offre le réglage en hauteur et en profondeur du volant. Il permet de trouver une meilleure position de conduite qu’à bord de l’Essential, où seul le réglage en hauteur est possible. L’habitabilité demeure un point fort de la petite Dacia, qui accueille ses passagers avant et arrière avec générosité malgré une modularité des plus basique. Les 328 l du coffre n’ont pas à rougir, même face à des modèles plus grands. Toutefois, le plancher à deux niveaux est aujourd’hui l'apanage de la version Stepway, ce qui empêche de disposer d’une surface plane de chargement, l’assise restant fixe et non partitionnée.

Pas de révolution à bord si ce n’est le nouveau cache d’airbag au centre du volant et l’interface de l’écran tactile. Le plastique dur est omniprésent, mais la planche de bord s'avère plutôt séduisante, surtout rapporté au tarif. Alexandre Krassovsky

La climatisation manuelle est en option sur la finition Essential. Sur Expression, elle est de série, et l’on peut opter pour une commande automatique contre 250 €. Alexandre Krassovsky

L’allumage automatique des essuie-glaces est de série sur la version Expression, mais le détecteur de pluie manque parfois d’acuité. Alexandre Krassovsky

L’instrumentation est identique sur toute la gamme, y compris l’afficheur TFT au centre, de série dès la finition Essential, tout comme l’ordinateur de bord. Alexandre Krassovsky
Traditionnelle réserve à bord des Dacia, le niveau sonore est ici surtout mis à mal par les vocalises de la mécanique, souvent sollicitée. Cependant les bruits d’air sont logiquement moins présents qu’à bord d’une Stepway, au gréage « SUV » plus pénalisant, entre la hauteur majorée et la présence des barres de toit. À revoir, en revanche, le compresseur de climatisation car ce dernier provoque de sensibles à-coups sur le moteur lorsqu’il se déclenche. Et il absorbe au passage quelques chevaux, qui ne sont déjà pas bien nombreux !
Prix et concurrence Dacia Sandero SCe 65
En l’absence de la version Access, supprimée en 2021, la gamme Sandero démarre aujourd’hui à 11 490 € en finition Essential. Cela reste peu dans l’absolu, mais cette version était encore facturée 9 990 € il y a un an. L’équipement s'avère relativement complet même s’il manque la climatisation, disponible en option pour 900 €. On retrouve en revanche de série le régulateur-limiteur de vitesse, l’astucieux système Media Control qui transforme votre smartphone en écran multimédia au sein de la planche de bord, des phares à LED (feux de jour et de croisement), des vitres électriques avant et la fermeture centralisée.
La version Expression est plus généreuse puisqu’elle ajoute la climatisation manuelle, les rétroviseurs électriques, les vitres électriques arrière, l’écran 8’’ Media Display avec réplication smartphone, le radar de recul ou encore l’allumage automatique des essuie-glaces. Son tarif est de 13 400 €, lui aussi en hausse de plus de 1 400 € par rapport à celui affiché début 2022. Bardé de toutes les options disponibles (carte mains libres, frein de parking électrique, navigation, caméra de recul, détecteur d’angle mort, clim auto et peinture métal), notre exemplaire d’essai réclamait 15 500 €, un budget qui reste sans concurrence à ce niveau d’équipement.
Peut-être plus que les autres modèles du constructeur, cette Sandero n’a en face d’elle aucune concurrente dans sa catégorie des citadines de 4 m. Sa cousine Clio démarre à 17 800 € avec le même moteur, la Skoda Fabia 1.0 MPi 65 réclame 17 370 €, et la Citroën C3 PureTech 83 ne s’échangera pas à moins de 16 590 €. Il faut descendre dans le segment A, celui des micro-citadines, pour trouver des tarifs approchants avec une Fiat Panda Hybrid 70 à 13 600 €, une Hyundai i10 1.0 67 ch à 12 940 €, une Kia Picanto à 12 790 € ou une Suzuki Swift 1.2 à partir de 13 190 €. Mais aucune n’offrira le même espace intérieur ni le même volume de coffre, sans parler de l’équipement à tarif égal.
C’est finalement la version TCe 90 de la même Sandero qui fera le plus hésiter, avec un surcoût de 1 300 € par rapport au SCe 65, mais également davantage de polyvalence, une plus grande aisance en charge, sur autoroute et en montagne, ainsi qu'une consommation à peine plus importante. Les gros rouleurs, eux, se tourneront sans conteste vers l’Eco-G 100, au tarif plus élevé de 2 050 € en Expression (2 460 € en Essential) mais au coût d’usage bien plus faible grâce à un GPL moitié moins cher à la pompe.
Bilan essai Dacia Sandero SCe 65
- Malgré des performances modestes, la Sandero SCe 65 remplit le contrat et reste fidèle à l’ADN de la marque, de plus en plus bousculé par la nouvelle stratégie commerciale de Dacia. Sa conduite est plus agréable qu’attendu, et elle se tire honorablement de la plupart des situations. Sans offrir le grand frisson, le constructeur roumain permet d’acquérir un véhicule moderne et sûr, garanti trois ans, à un tarif sans réelle concurrence. Une auto sans fioriture mais avec l’essentiel et sans trop de compromis. Bref, la promesse initiale de Dacia, qui entendait voici presque vingt ans proposer du neuf au prix de l’occasion !
On aime
- Mécanique volontaire
- Rapport prix/prestations
- Consommation
- Philosophie Dacia respectée
On regrette
- Reprises timides en 5e
- Irrégularités à très bas régimes
- À-coups du compresseur de clim
- Niveau sonore sur autoroute
Fiche technique Dacia Sandero SCe 65 | |
Dimensions et poids | |
Longueur | 4,09 m |
Largeur sans rétroviseurs | 1,85 m |
Hauteur | 1,50 m |
Empattement | 2,60 m |
Volume du coffre | 328 l |
Capacité du réservoir | 50 l |
Pneus sur modèle d'essai | 195/55 R16 |
Poids à vide | 1 015 kg |
Moteur et performances | |
Type de moteur | 3 cylindres essence |
Cylindrée | 999 cm3 |
Puissance | 65 ch à 6 300 tr/min |
Couple | 95 Nm à 3 600 tr/min |
Transmission | aux roues avant |
Boîte de vitesses | manuelle à 5 rapports |
0 à 100 km/h | 16,7 s |
Vitesse maximale | 158 km/h |
Consommation - CO2 - Malus |
|
Mixte WLTP | 5,3 l/100 km |
Rejets de CO2 | 120 g/km |
Malus CO2 - 2023 | aucun |
Malus au poids - 2023 | aucun |
Puissance fiscale | 4 CV |
Garantie | 3 ans ou 100 000 km |
Pays de production | Roumanie et Maroc |
Prix et équipement Dacia Sandero SCe 65
- Essential : 11 490 €
En série. Ordinateur de bord. Volant réglable en hauteur. Allumage automatique des feux. Vitres électriques AV. Fermeture centralisée. Media Control avec support intégré. Régulateur-limiteur de vitesse. Prise USB. Feux de jour et de croisement à LED. Rétroviseurs et poignées noires. Jantes tôle 15” + enjoliveurs
- Expression : 13 400 €
En plus d’Essential. Allumage automatique des essuie-glaces. Climatisation manuelle. Media Display (écran tactile 8”, Android Auto et Apple Car Play). 2 prises USB. Radar de recul. Volant réglable en hauteur et en profondeur. Vitres électriques arrière. Rétroviseurs et poignées ton caisse. Jantes tôle 16” + enjoliveurs
Options
Peinture métallisée : 550 €
Jantes alliage 16” Amaris : 250 € sur Expression
Pack Confort (carte mains libres, frein à main électrique, console haute avec accoudoir) : 400 € sur Expression
Pack Navigation (Media Nav, cartographie Europe) : 400 € sur Expression
Pack City (caméra de recul, radars AV/AR, détecteur d’angle mort) : 500 € sur Expression
Pack Techno (Media Display, aide au parking arrière) : 500 € sur Essential
Climatisation manuelle : 900 € sur Essential
Climatisation automatique : 250 € sur Expression
Roue de secours : 200 €