Essai DS4 BlueHDi 130 : un diesel à doux prix
Affichée 6 900 € de moins que la version hybride rechargeable et juste 1 000 € de plus que l'essence de base, la DS 4 BlueHDi 130 brandit un argument inattendu : son prix. Reste à savoir si la motorisation diesel colle toujours aux ambitions de la plus chic des compactes françaises...
Disponible depuis le 25 mai 2021 sur le site de DS et son configurateur, la DS 4 débute à peine ses livraisons.
Etienne Rovillé
DS DS 4 BlueHDi 130 Automatique
- - Moteur : Diesel
- - Puissance: 130 ch
- - Lancement : Novembre 2021
- - A partir de 31 600 €
- - Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
La nouvelle DS 4 a beau tapisser son habitacle de cuir bracelet, dégainer ses poignées affleurantes à l’approche du conducteur ou percer l'obscurité de sa caméra infrarouge, elle ne peut se contenter d’une offre hybride rechargeable culminant à 225 ch et 51 800 €. À l’autre bout de la gamme, la chic française sait débuter à 29 600 € (trois-cylindres essence 130 ch et finition Bastille à enjoliveurs) et n’oublie pas sa clientèle favorite : les entreprises, toujours friandes de moteurs s’abreuvant au gazole.

Du diesel, les flottes apprécient toujours les émissions de CO2 contenues (TVS raisonnable), les prix d’achat très inférieurs à ceux de l’hybride rechargeable et les consommations plus raisonnables sur longs trajets, davantage adaptées à l’usage des commerciaux parcourant beaucoup de kilomètres dans la journée (sans possibilité de recharge, donc). Les particuliers pourront aussi s’y intéresser vu le positionnement tarifaire inattendu de cette DS 4 BlueHDi 130.
Une DS4 diesel au prix d'une Peugeot 308
Indisponible en modeste niveau Bastille, la DS4 BlueHDi 130 débute directement en Bastille+ avec jantes de 17 pouces, radars de recul, duo d’écrans intérieurs (7 pouces pour les compteurs, 10 pouces pour l’afficheur central tactile) et connexions Android Auto-Apple CarPlay sans fil. Son prix de départ de 31 600 € grimpe certes rapidement suivant les finitions (34 300 € en Performance Line, 36 800 € en Trocadéro, voire 38 500 € en Rivoli. Voir tous les équipements détaillés en page suivante), mais il se montre étonnamment bien placé face à l’essence de même puissance : 1 000 € supplémentaires à finition équivalente, voire à peine 800 € de plus si l’on intègre le malus 2022 du PureTech 130.

Ce surcoût raisonnable tempère aussi celui de la DS 4 face à ses rivales, et en premier lieu face à sa cousine Peugeot 308, qui impose 2 500 € d’écart entre ses versions PureTech 130 et BlueHDi 130. La 308 diesel EAT8 débute ainsi à 30 700 € en Active Pack, soit juste 900 € de moins que la DS 4 Bastille+ un peu mieux dotée. Le constat demeure face aux rivales premium (Audi A3 30 TDI 116 DSG7, Mercedes A 180d DCT-7), qui démarrent 1 000 € plus haut avec un équipement de série bien moins fourni.
Au volant
Ici à l’essai en version Performance Line+, la DS 4 évoque davantage le sport que l’ultra-chic avec sa calandre noire plutôt que chromée, son habitacle tapissé d’Alcantara noir et ses petits détails dynamiques : insert façon carbone en bas du volant, logos Performance Line sur les dossiers des sièges et multiples surpiqûres rouge et or. Dès les premiers mètres, c’est pourtant le confort qui domine grâce à des selleries moelleuses, à une direction douce et à une suspension qui ne l’est pas moins.
Le fameux système DS Active Scan optionnel, qui s’aide d'une caméra pour anticiper les déformations de la route et adapter la consistance des amortisseurs, survole ainsi la plupart des obstacles façon tapis volant. Sur ce point, notre DS 4 BlueHDi 130 à roues de 19 pouces nous séduit déjà davantage que la PureTech 225 essayée précédemment, dont la monte en 20 pouces amplifiait les trépidations à basse vitesse comme les bruits de suspension sur les bosses. Et dans cette agréable bulle, le BlueHDi 130 ne fait pas tache.

Si le diesel gronde un peu dans certains cas précis (peu après un démarrage à froid ou lors des fortes sollicitations à haut régime), il se montre discret la plupart du temps, contenant bien ses vocalises à vitesse stabilisée comme ses vibrations à faible allure. Même la boîte automatique à huit rapports semble mieux s’accorder à lui qu’aux moteurs essence, évitant les petits à-coups au rétrogradage parfois présents en PureTech 130 et 225. Dommage que la DS 4 n’ait pas récupéré le doux alterno-démarreur inauguré chez PSA voilà… dix ans, qui lisserait encore l’action du système Stop & Start (ici géré par un simple démarreur renforcé) lors des évolutions urbaines.

Cela dit, la DS 4 BlueHDi 130 se déguste plutôt sur longs trajets, où elle dévoile toutes ses qualités de grande voyageuse : comme ses performances, jamais décoiffantes mais toujours suffisantes et servies par un couple généreux de 300 Nm ; comme son châssis sûr et confortable, qui mêle efficacité et moelleux avec maestria à défaut de se montrer très dynamique ; comme son insonorisation efficace des bruits d’air et de roulement, à peine couverts par le ronron du diesel évoluant à seulement 2 100 tr/min en huitième.
La consommation demeure l’ultime point de satisfaction, avec un petit 6,1 l/100 km relevé à 130 km/h sur une autoroute vallonnée qui sollicitait le 1.5 diesel dans les longues rampes. À bon rythme il est d’ailleurs difficile d’excéder 7 l/100 km, quand il faut s’appliquer pour ne pas les dépasser au volant des versions à essence. De quoi rentabiliser rapidement cette version… facturée simplement 18 € de plus par mois en LOA, soit 478 € mensuels (sans apport) pour 4 ans et 40 000 km d’utilisation. À méditer.
À bord




