Essai DS4 PureTech 225 Automatique : hybride, moi ? Jamais !
Sacrifié sur la Peugeot 508, jamais envisagé sur le 3008 restylé, non reconduit sur la nouvelle 308, le moteur essence 1.6 PureTech de 225 ch semblait faire partie du passé. Il ressuscite pourtant sur la plus haut de gamme des compactes françaises, la nouvelle DS 4. Idéal ou suranné ?
Après l'essai de l'E-Tense 225, la nouvelle DS4 se laisse conduire en version PureTech 225 à essence, 100 % thermique et 235 kg plus légère.
Thomas Antoine
DS DS 4 PureTech 225 Rivoli
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 225 ch
- - Lancement : Novembre 2021
- - A partir de 44 000 €
- - 898 € de malus.
- Voir la fiche technique
Avec l’arrivée des variantes hybrides rechargeables sur les nouvelles cousines DS 4, Opel Astra et Peugeot 308, on pensait les quatre-cylindres à essence voués aux gémonies chez Stellantis. Mais la compacte DS devient l’exception qui confirme la règle : aux côtés de la déclinaison hybride E-Tense 225, elle reste la seule à commercialiser le « bon vieux » 1.6 PureTech 100 % thermique, disponible avec 180 ch ou 225 ch.

Une bonne nouvelle pour les amateurs de conduite, inquiets devant la fiche technique de la DS4 hybride rechargeable de pointe : 225 ch cumulés certes, mais une encombrante chaîne de traction qui rogne le volume de coffre (de 430 à 390 l), ampute le réservoir de sans-plomb (de 52 à 40 l) et décuple le poids homologué, supérieur de 235 kg à celui de ce PureTech 225. Cela revient à rouler avec trois passagers supplémentaires en permanence… sans profiter des voies réservées au covoiturage, évidemment.
Malus et prix DS4 PureTech 225
Sur les neuf finitions proposées dans la gamme DS 4, notre PureTech 225 ne retient que le haut de l’échelle : Performance Line+ à 42 600 €, Rivoli à 44 400 € (et sa déclinaison Cross pour 600 € de plus), et édition de lancement La Première à 50 100 €. Si la DS 4 hybride rechargeable 225 semble d’abord mieux placée avec un premier prix à 38 600 € en Trocadero, elle s’affiche finalement 1 700 € plus cher à équipement équivalent. Reste à retrancher le bonus de l’hybride (1 000 € jusqu'à mi-2022, sauf si la facture d'achat dépasse 50 000 €) et à ajouter le malus de l’essence (entre 900 et 1 500 €) pour découvrir que nos deux DS 4 se neutralisent finalement côté tarifs !


Sur la planète DS, les écarts entre les finitions concernent autant la dotation (voir cascade d’équipements détaillée en page suivante) que la présentation. La Performance Line+ tapisse ainsi sa planche de bord, sa console centrale et une partie de ses sièges d’Alcantara sombre. La Rivoli préfère les sièges en cuir grainé noir et exige 2 550 € supplémentaires pour que ce revêtement devienne gris galet, recouvre le reste de l’habitacle et enrobe des sièges avant électriques, chauffants, ventilés et massants. Même attirail pour l’ultime option cuir brun nappa à sellerie bracelet, facturée 3 750 € ou présente de série sur la DS 4 La Première. Assez parlé d’ambiance, place maintenant aux sensations…
Au volant
Essayée en finition Rivoli, notre DS 4 PureTech 225 s’équipait en option de la fameuse suspension DS Active Scan inaugurée par le DS 7 Crossback en 2017. Son principe ? Scanner à l’avance le relief de la route grâce à une caméra pour adapter l’amortissement en conséquence. Très efficace sur certains obstacles (quel survol des pavés et coussins berlinois !), plus quelconque sur d’autres (les profondes bouches d’égout remontent plus sèchement à faible allure), cet équipement garantit un confort certain, pas magicien.
Il faut dire que notre DS4 d’essai chaussait ses immenses roues de 20 pouces optionnelles, qui imposent d’ailleurs cette suspension pilotée et amplifient d’autres phénomènes moins reluisants : désagréables « décalages » du train arrière sur les cahots asymétriques en ligne droite et remontées sonores d’amortisseurs au passage des saignées.

C'est dommage car, à ce détail près, la DS 4 essence est plutôt du genre discrète. Les bruits d’air chuchotent à peine sur autoroute. Les pneus s’entendent modérément sur le bitume granuleux. Le 1.6 PureTech contient bien ses vocalises, sauf au-delà de 5 000 tr/min où il n’a plus grand-chose à exhiber. Ses meilleures ressources demeurent dans les plages intermédiaires, qui permettent de reprendre sur un filet de gaz en sortie d’agglomération et de s’insérer sur voies rapides sans la moindre appréhension.
Et la sportivité dans tout ça ? Timorée, l’efficace DS 4 préfère draguer les amateurs de conduite rapide et coulée que les nostalgiques de 308 GTi. Direction peu incisive, sièges sans grand maintien et équilibre systématiquement sous-vireur aux limites d’adhérence n’incitent pas à hausser le rythme sur parcours tortueux, même si notre auto s'y plie sans broncher. Le passage en mode Sport améliore légèrement les choses (et n’impose plus la sonorité artificielle, désactivable) mais verrouille davantage la suspension, qui dégrade pour rien le confort sur mauvaises routes. Il n’existe hélas pas de mode Individual qui permettrait, comme chez Audi, d’isoler les différents réglages de direction, suspension, cartographie moteur et gestion de boîte automatique à huit rapports.

Cette transmission dispose toujours d’un mode Manuel, pas aussi rapide que celui d’une boîte robotisée mais idéal pour contourner certaines erreurs de gestion. On pense aux rétrogradages inutiles dans les longues rampes d’autoroute avec le régulateur de vitesse enclenché, ou aux passages de rapport supérieur trop anticipés créant de petit à-coups au rétrogradage lors des relances.
À l’arrivée, mieux vaut attirer la DS4 PureTech 225 vers son exercice favori : les voyages au long cours. Insonorisation soignée, confort moelleux et relances efficaces transforment cette compacte en routière patentée, peu portée sur la boisson malgré sa mécanique puissante et dénuée d’hybridation (à peine plus de 7,5 l/100 km relevés à 130 km/h stabilisés). C’est enfin sur autoroute que brille son système de conduite semi-autonome en maintenant une position voulue dans la file. Une fonction bien plus pertinente que la simple alerte de sortie de voie, qui impulse un braquage exagéré en entrée de virage au-delà de 70 km/h. À désactiver à chaque démarrage… comme en Peugeot 308 III.
À bord





La concurrence
Si la nouvelle DS 4 vise ouvertement les compactes allemandes du cercle premium, cette version PureTech 225 vendue entre 42 600 et 50 100 € apparaît finalement comme une proposition décalée. Elle est trop puissante face à une BMW 120i de 178 ch (dès 35 500 €) et ne dispose pas de transmission intégrale comme les Audi A3 40 TFSI Quattro de 190 ch (dès 43 690 €) et Mercedes A 250 4Matic de 224 ch (dès 45 250 €). Quant aux BMW 128 ti (265 ch, 47 150 €) et Volkswagen Golf GTI (245 ch, 43 425 €), elles présentent une griffe et un caractère plus sportifs qui tranchent avec la confortable flânerie de la DS 4 PureTech 225. L’exception française, sans doute…
Retrouvez le bilan de l'essai, la fiche technique et tous les prix-équipements-options de la DS4 PureTech 225 en page suivante.