Essai Hyundai Ioniq 6 : quelle autonomie réelle pour l'électrique coréenne ?

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Après le Ioniq 5, Hyundai continue de faire le pari de l'originalité pour sa gamme de véhicules électriques en plaçant cette nouvelle Ioniq 6 au sommet de son offre. Si le compère Kia a déjà fait preuve d'une certaine audace avec son vaisseau amiral EV6 au style futuriste plutôt osé, Hyundai emprunte ici une autre voie. Le constructeur laisse de côté les SUV et autres crossover pour oser une berline aux accents de coupé. La marque évoque comme inspiration le style « streamline » popularisé dans les années 1930, ainsi que des modèles comme la Ursaab (Saab 92001 de 1946) ou la Tatra 600 (1947).

Toutefois, difficile de ne pas penser à la première Mercedes CLS (2004) à la vue de ce profil et de cette poupe si particulière. Il n'est d'ailleurs pas sûr que ce style si singulier plaise à la majorité. En revanche, la Ioniq 6 ne manquera pas de faire tourner les têtes ! La coréenne a le mérite de sortir du lot et semble vouloir montrer aux constructeurs généralistes qu'il est possible de faire autre chose que des SUV sur les segments supérieurs.

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Celle qui devient le nouveau haut de gamme de Hyundai repose sur la même plate-forme e-GMP que le Ioniq 5 et profite de ce fait de la technologie 800 V autorisant des recharges très rapides. Elle est disponible en deux versions dotées de la même batterie de 77,4 kWh : une propulsion de 229 ch et une HTRAC à transmission intégrale et deux moteurs (un à l'avant, un à l'arrière) affichant 325 ch. Cette Ioniq 6 a bénéficié d'un gros travail sur le plan aérodynamique et présente la meilleure valeur de Cx de la gamme Hyundai, avec un chiffre de 0,22 et même de 0,21 grâce aux rétros-caméras. Seuls de rares modèles font mieux sur le marché, telle la Mercedes EQS (0,20).

Autonomie et recharge Hyundai Ioniq 6

Avec une consommation annoncée à 14,3 kWh/100 km en cycle mixte WLTP, l'autonomie de la Ioniq 6 culmine à 614 km sur le modèle de 229 ch. À noter que le choix de la finition haute Executive entraîne une baisse significative de l'autonomie (545 km annoncés) à cause des jantes de 20 pouces plus énergivores. Il est heureusement possible de revenir aux jantes de 18 pouces des niveaux Intuitive et Creative via une option négative (– 500 €).

Nous avons soumis cette championne de la sobriété à notre nouveau parcours-test pour voitures électriques. En finition de base Intuitive et par une météo favorable (entre 14 et 16°C), la coréenne a affiché des consommations remarquables : 21,6 kWh/100 km sur autoroute à 130 km/h, et 14,3 kWh sur route soit la consommation annoncée en cycle WLTP. Par cinq degrés de moins, la référence Tesla Model 3 Grande Autonomie n'avait pas fait mieux ! Nul doute que la Hyundai sauverait encore des électrons avec les rétroviseurs par caméra optionnels (+ 15 km d'autonomie annoncés) et la pompe à chaleur (en série dès Creative).

* Valeurs calculées en fonction du pourcentage de batterie consommée (26 % sur route et 33 % sur autoroute ici) et sa capacité utile (77,4 kWh)

Au chapitre recharge, la berline coréenne peut récupérer de 10 à 100 % de batterie en 7 h 10 min en courant alternatif sur une borne 11 kW. Mais c'est surtout sur une borne de charge rapide qu'elle se montrera la plus intéressante grâce à sa technologie 800 V. Hyundai annonce qu'il est possible de récupérer 351 km d'autonomie en seulement 15 minutes, et nous avions pu vérifier cette performance lors de notre premier essai à l'étranger sur une borne Ionity (17 à 88 % de charge en une vingtaine de minutes grâce au pic de puissance à 239 kW).

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Hélas, nous n'avons pu réitérer cette performance sur nos bases habituelles. Notre seconde Ioniq 6 d'essai refusait en effet de débuter sa charge dans trois stations différentes (une Tesla ouverte à tous les modèles et deux Ionity) et plafonnait à 125 kW sur les réseaux Total Energies et Fastned après un très bref pic à 198 kW au tiers de la charge (les deux opérateurs délivrent pourtant 300 kW). Nous réitererons donc la tentative avec un autre modèle : il devrait récupérer de 10 à 80% d'énergie en 18 minutes sur borne rapide de 240 kW, comme nous l'avions vérifié lors du test d'autonomie de la Kia EV6, sa cousine technique.

Au volant de la Hyundai Ioniq 6

La Ioniq 6 a beau se montrer très profilée, elle ne réalise pas de miracles avec ses 4,85 m de long et ses 2 t sur la balance (1 985 kg annoncés). Devant une telle masse et en l'absence de suspension pilotée, l'amortissement a logiquement été réglé plutôt ferme afin de préserver un certain dynamisme dans le comportement. En ville, l'auto a ainsi tendance à retranscrire à ses passagers chaque aspérité de la chaussée. Les choses s'améliorent à plus haute vitesse, avec un confort qui devient honnête et reste servi par l'empattement très long qui « enjambe » les déformations de la route.

Si l'on ressent parfois des ondulations sur certains appuis, la caisse apparaît bien maintenue dans les parties sinueuses et marque là un bel écart avec la nonchalante Ioniq 5. La « 6 » se révèle presque agile au regard de sa belle carrure et sait même se montrer ludique, grâce à ses roues arrière motrices et son antidérapage débrayable. Dommage que la direction se montre globalement trop légère et qu'elle manque cruellement de feeling. Et ce n'est pas le mode Sport, censé réduire l'assistance, qui améliore les choses.

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Ce mode Sport permet en revanche de bénéficier de la totalité de la puissance et ainsi de réaliser que les 229 ch et 350 Nm de cette « petite » version sont largement suffisants (0 à 100 km/h en 7,4 s). Parmi les bons points, notons également la récupération d'énergie au freinage, qui se règle selon cinq niveaux grâce aux palettes situées derrière le volant, comme sur les autres modèles électriques de la marque : mode roue libre en niveau minimum, franche décélération jusqu'à l'arrêt en niveau maximum, sans oublier un mode Auto qui adapte la régénération à la circulation alentour (celui-ci reste tout de même plus doux sur les Volkswagen ID).

Enfin, si Hyundai a eu la bonne idée de conserver une touche sur le volant permettant de désactiver d'une seule pression le Lane Assist, il faudra que les ingénieurs songent à en ajouter une pour s'occuper de l'exaspérante alerte de dépassement de la vitesse autorisée. Cette dernière émet quatre bips dès que l'on dépasse la limitation (même de 1 km/h !) et réclame de fouiller dans les menus de l'écran central pour être réduite au silence… jusqu'au prochain démarrage. Imposé par la réglementation européenne et bientôt obligatoire sur tous les véhicules, ce système de « sécurité » n'aide malheureusement pas l'automobiliste à garder son calme !

À bord de la Ioniq 6 Executive

Passé l'effet de surprise provoqué par le design extérieur, le traitement de l'habitacle de cette Ioniq 6 semble nettement moins surprenant au premier abord. Il faut dire que l'aménagement intérieur se montre très proche de celui de la Ioniq 5. Sans compter que la dalle géante formée par les deux écrans de 12,3 pouces, dédiés à l'instrumentation numérique et au système multimédia, est un gimmick aujourd'hui largement vu chez de nombreux constructeurs.

Malgré le fait que l'on soit dans une berline, la position de conduite étonne en étant relativement haute. Par rapport au SUV Ioniq 5, la planche de bord très horizontale est ici rejointe en son milieu par une console centrale qui accueille divers rangements, des prises USB ainsi que – chose étonnante – les commandes de lève-vitres. À noter que de nombreux matériaux « éco-responsables » ont été utilisés, à l'image des divers plastiques de type PET fabriqués à partir de canne à sucre ou de bouteilles recyclées, du fil issu de filets de pêche recyclés, mais aussi de la peinture réalisée avec des graines de colza et du maïs ou avec des pigments de charbon de bambou pour la carrosserie. Si le rendu de certaines surfaces se révèle très réussi, comme c'est le cas des contre-portes, d'autres matériaux semblent assez sensibles aux rayures et pourraient ne pas très bien vieillir. Les assemblages apparaissent quoi qu'il en soit réalisés avec rigueur.

Ici photographiée en finition haute Executive, la planche de bord s'inspire du Ioniq 5. Les assemblages sont sérieux mais certains matériaux se rayent facilement. DR

Le traitement des contre-portes se montre particulièrement original par le choix des surfaces et des matériaux. DR

Au centre de ce volant au dessin très original, pas de logo Hyundai mais quatre petits carrés de LED qui s'éclairent différemment en fonction des situations. DR

Les places arrière offrent un très grand espace au niveau des jambes, mais la garde au toit se montre plus limitée et risque de faire défaut aux plus grands. DR

Par rapport à la taille de la voiture, le volume de coffre n'est pas très généreux avec seulement 401 l annoncés, soit la capacité d'une soute de Renault Mégane. DR

Le grand empattement de 2,95 m se montre forcément très favorable aux places arrière, avec un espace au niveau des genoux particulièrement généreux. Pour autant, les grands gabarits ne seront pas tous très à l'aise sur cette banquette : la garde au toit demeure assez limitée et la chute prononcée du pavillon oblige à se tordre le cou pour éviter de se cogner à l'entrée ou la sortie de l'auto. De même, malgré sa grande taille, cette berline n'est pas particulièrement bien dotée côté volume de chargement avec un coffre affichant seulement 401 l de capacité. Celui-ci ne s'avère pas non plus très pratique en raison de l'absence d'un hayon et de sa faible hauteur. Heureusement, la banquette rabattable en deux parties permet tout de même de charger de longs objets, tandis que les câbles de recharge peuvent être rangés dans le petit coffre avant de 45 l.

Prix et Concurrence

Certes, avec un premier prix de 52 200 € en finition Intuitive, cette originale Ioniq 6 n'apparaît pas spécialement donnée et ne peut bénéficier d'aucun bonus. Mais elle réclame au final seulement 1 000 € de plus que la Ioniq 5 à motorisation égale. En Intuitive, la dotation de série se montre plutôt complète (double écran de 12,3 pouces, régulateur adaptatif intelligent, caméra de recul…). Toutefois, il faudra viser les finitions supérieures pour bénéficier d'équipements dernier cri, comme les feux Matrix LED et le chauffage par pompe à chaleur sur le niveau Creative, ou le stationnement à distance et le chargeur inversé sur Executive. Sur cette finition haute, l'addition grimpe à 61 300 €, tandis que la version HTRAC, disponible uniquement en Executive, réclame encore 3 900 € de plus.

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Si l'on excepte les modèles très haut de gamme comme les Mercedes EQE, Audi e-tron GT ou Porsche Taycan, le segment des berlines électriques demeure assez restreint. La principale concurrente de cette Ioniq 6 sera bien évidemment la Tesla Model 3, bien que celle-ci soit un peu moins grande. Avec un premier prix redescendu à 44 990 € l'américaine se montre plus accessible, et elle bénéficie en plus du bonus de 5 000 €.

Citons aussi la BMW i4, qui présente des niveaux de puissance et des tarifs un peu plus élevés que la coréenne, avec un premier prix de 57 550 € en version eDrive35 de 286 ch au confort supérieur. On peut également mentionner le Kia EV6 qui, malgré son look typé crossover, n'affiche que 5 cm de plus en hauteur et joue lui aussi la carte de la singularité (52 990 € en version 229 ch).

Équipement de série Ioniq 6

Ioniq 6 Intuitive

• Feux et essuie-glaces automatiques
• Caméra de recul
• Chargeur embarqué triphasé 11 kW
• Climatisation automatique bizone
• Accès mains libres et démarrage sans clé
• Coffre mains libres intelligent
• Compatibilité Apple CarPlay et Android Auto
• Compteurs numériques 12,3 pouces
• Système multimédia avec écran tactile 12,3 pouces
• Feux de route intelligents
• Jantes alliage de 18 pouces
• Reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse
• Régulateur de vitesse adaptatif intelligent
• Sièges avant et volant chauffants
• Système de navigation Europe

Ioniq 6 Creative

En plus.

• Chargeur sans fil pour smartphone
• Feux avant Matrix LED intelligents
• Assistance active à la conduite sur autoroute avec changement de voie
• Sellerie cuir
• Siège conducteur réglable électriquement
• Sièges arrière chauffants
• Sièges avant ventilés
• Système de chauffage par pompe à chaleur

Ioniq 6 Executive

En plus.

• Affichage tête haute
• Affichage caméra des angles morts
• Aide au stationnement avant et arrière
• Caméra 360°
• Chargeur inversé (V2L)
• Stationnement à distance via télécommande
• Jantes alliage de 20 pouces
• Pédalier façon aluminium
• Poignées de porte affleurantes
• Sièges avant multi-confort inclinables à mémoire
• Système audio premium Bose
• Toit ouvrant avec plafonnier à LED

Options

Peinture métallisée : 690 €
Peinture mate : 990 €
Rétroviseurs extérieurs caméra : 1 200 €
Câble de recharge Type 2 : 509 €
Toit ouvrant (sur Creative) : 750 €
Adaptateur V2L pour charge inversée (sur Intuitive et Creative) : 399 €