Essai Lada Priora : le charme de l'ancien
Marre des voitures modernes et insipides ? Lada présente sa nouvelle Priora, une compacte abordable qui élève la désuétude automobile au rang d'art majeur. Expérience.
Georges Cousseau

Difficile d'échapper aux « griffes » de la modernité lorsque l'on aime l'authenticité, a fortiori en matière automobile. Aujourd'hui, une banale Twingo allume seule ses phares quand la nuit tombe, actionne ses essuie-glaces en cas de pluie ou corrige la trajectoire manquée de son malhabile conducteur.
Chez Lada, rien de tout cela. Deux vitres électriques, une télécommande d'ouverture des portes et un ordinateur de bord frisent l'opulence dans l'univers Priora, où même la version Luxe (à 10 990 €) offre les sièges chauffants... mais pas l'autoradio.
Fan des années 80
Dès la première approche, la Lada rappelle ce fameux « bon vieux temps » : à l'ouverture de la portière, dont le tintement imite celui de la Peugeot 104. Au réglage du siège, via une frêle tige qu'il faut absolument verrouiller si on veut le caler. Ou simplement à l'odeur de l'habitacle qui fleure tantôt la colle, tantôt le plastique brûlé, selon que l'on actionne ou non le très efficace chauffage.


D'autres plaisirs oubliés apparaissent ensuite à la conduite, car la Priora repose sur la plate-forme de l'ancienne Lada 110 ! Ainsi, malgré la présence d'une direction assistée, la russe conserve une crémaillère très démultipliée, qui oblige à tourner le volant deux fois plus qu'à l'accoutumée. Le freinage dépend de la force du mollet droit, et la commande de boîte, exécrable, bouge au gré des accélérations.
La bonne surprise ? Les performances, inattendues. Grâce à son poids réduit (1 088 kg), la Priora exploite bien son moteur 1.6 à essence : 99 ch, belle souplesse et accélérations vivantes, même si le volume sonore important ou le flou de la tenue de cap au-delà de 110 km/h participent à l'impression de vitesse.
La force de l'âge
Cette nerveuse compacte n'oublie pas de se montrer familiale, avec une banquette moelleuse comme le divan de chez mamie, et un coffre spacieux recouvert d'un hayon très, très lourd. Il faut donc de la «poigne» pour l'ouvrir, au moins autant que pour fermer les portes arrière. Une goutte d'huile sur les charnières pourrait peut-être réparer le problème. Le charme de l'ancien, disions-nous...

Bilan.
Pour qui regrette l'ambiance surannée des voitures d'antan, la Priora existe, à moins de 9 000 €. Pour les autres, qui ont du mal à envisager l'automobile au second degré, mieux vaut se tourner vers Dacia, ou l'occasion.BIEN VU
Tarif ultra-compétitif
Confort de la banquette
Volume et accès du coffre généreux
Performances suffisantes et consommation raisonnable
A REVOIR
Commandes de boîte, de frein, et direction désagréables
Insonorisation bâclée
Comportement routier flou
PRIX/EQUIPEMENT DE SERIE
Base (8 990 €)
Deux airbags. ABS. Ordinateur de bord. Fermeture centralisée par télécommande. Deux vitres électriques. Volant réglable en hauteur. Assise et dossier de banquette rabattable 60/40.
Luxe (10 990 €)
En plus. Peinture métallisée. Climatisation manuelle. Vitres arrière et rétroviseurs extérieurs électriques. Sièges avant chauffants. Phares antibrouillard. Jantes en alliage.
Options (€)
Peinture métallisée : 240. Climatisation : 709. Jantes en alliage : 440.