Essai Lexus RZ : j’ai testé son volant révolutionnaire !
Le nouveau SUV Lexus RZ 450e se dote d’un volant digne d'une commande d'avion, un peu similaire au Yoke de la Tesla Model S. À la différence de l’américaine, le japonais accompagne cet équipement d’une technologie dédiée. Mais il faudra être patient pour mettre la main dessus.
Prix, fiche technique et essai. Retrouvez notre avis sur le SUV électrique Lexus RZ 450e.
Lexus
LEXUS RZ 450e Luxe
- - Puissance: 313 ch
- - Lancement : Mars 2023
- - A partir de 75 500 €
- - Ni bonus ni malus
Après l’UX électrique qui n’a réveillé personne, le RZ est le deuxième véhicule « zéro émission » de Lexus. Cette fois, la marque haut de gamme de Toyota avance un modèle entièrement dédié à la propulsion électrique. Le RZ repose en effet sur la plate-forme e-TNGA déjà employée par le Toyota bZ4X. Lexus l'a toutefois aménagée selon ses spécificités avec la transmission intégrale Direct4 et une puissance cumulée de 313 ch. Fort d'un grand gabarit de 4,81 m et d'un style aiguisé, le nouveau venu se glisse sur l’échiquier des SUV premium électriques familiaux à un tarif haut perché (minimum 75 500 €).
Avant même son lancement, le Lexus RZ a fait le buzz avec son volant en forme de papillon qu’on a plus l’habitude de voir dans le cockpit d’un avion que sur la planche de bord d'une voiture. C’est un moyen de capter l’attention des amateurs de nouvelles technologies. Mais inutile de s’emballer : le RZ démarre sa commercialisation en mars 2023 avec un volant rond, une colonne de direction et une crémaillère conventionnelle. Le volant papillon avec la technologie One Motion Grip (une commande électronique remplace la liaison mécanique) ne sera disponible qu’en 2025. Mais on n’allait tout de même pas attendre pour donner notre avis sur ce SUV et sur son drôle de volant.
Au volant du Lexus RZ
Prendre le taureau par les cornes, c’est un peu l’impression que l’on a lorsqu’on pose les deux mains sur le volant du RZ. En fait, ce sont surtout les ingénieurs de Lexus qui ont dû suer sang et eau pour mettre au point cette technologie. Car on ne remplace pas un volant par une commande type aviation sans adaptation majeure. Pour garder les deux mains toujours au même endroit, il faut qu’il y ait moins d’un tour de volant de butée à butée, sinon c’est la galère dans les manœuvres et les épingles. En témoigne la Tesla Model S Plaid, qui a fait les choses à moitié avec son volant Yoke.
Lexus a beaucoup mieux travaillé le sujet puisqu’il y a 300 degrés de butée à butée quand le RZ est équipé du volant papillon. Il faut dire que ce dernier s’accompagne d’une direction électronique et non plus mécanique (la colonne de direction est retirée), ainsi que de la technologie One Motion Grip. C’est donc un moteur électrique monté sur la crémaillère qui commande cette dernière en fonction des mouvements du volant via une double commande électronique pour des raisons d’homologation et de sécurité.
Ce dispositif s’accompagne d’une démultiplication variable selon la vitesse, et ce réglage subtil est une belle prise de tête pour les ingénieurs. Ceux d'Infiniti qui avaient installé un dispositif de direction « by wire » sur la berline Q50 il y a dix ans s’étaient pris les pieds dans le tapis. La démultiplication continue selon la vitesse menait à des situations surprenantes comme celle de devoir « débraquer » dans certains virages où l’on perd de la vitesse (typiquement une bretelle de sortie d’autoroute). Le Lexus RZ évite cet écueil grâce à une temporisation de cette démultiplication indexée sur la vitesse.
Et dans la vraie vie, ça donne quoi ? Le plus surprenant s'observe à basse vitesse, car le braquage est rapide et fort à la moindre impulsion. Attention donc à ne pas accrocher le trottoir ou le poteau situés à l’intérieur du virage lorsque l’on manœuvre dans un parking ! Dès les allures classiques en ville, on retrouve une sensation plus naturelle. Néanmoins, la direction reste vive, au point qu’on a l’impression de guider un kart dans les ronds-points (sauf que le RZ n’en est pas un…).
Aux allures routières, la commande devient naturelle. Le ressenti du travail des roues avant est correct et aucune vibration ne vient perturber la direction. On apprécie aussi la vision excellente vers le combiné d’instrumentation et on se prend même pour le commandant d’un vaisseau spatial… même s'il n’y a aucune commande de lance-roquette à portée de pouce. On trouve en revanche des aménagements spécifiques sur le volant, comme les molettes pour les phares et les essuie-glaces, les petites palettes qui commandent la régénération ou encore les Commodo qui sont solidaires du volant.
Et ce RZ dans tout cela ? On l’a dit, le volant papillon ne sera disponible qu'en 2025 car Lexus considère qu’il y a encore du travail de mise au point à faire. Il est vrai que certaines conditions réclament des ajustements. Ainsi, nous avons parfois été surpris par un braquage intempestif à basse vitesse après un freinage important. Mais, que ce soit avec ce volant ou le cerceau classique, le RZ offre les mêmes sensations, celles d’un SUV électrique peu dynamique qu’il est préférable de mener aux allures classiques.
Le SUV nippon ne manque pourtant pas de répondant avec ses deux moteurs électriques (204 ch à l’avant et 109 ch à l’arrière) pour une puissance totale de 313 ch. L’ensemble autorise des accélérations de très bonne sportive (0 à 100 km/h en 5,2 s) en liaison avec les quatre roues motrices du système Direct4. Si ce dernier fonctionne avec une répartition du couple entre l’avant et l’arrière de 60/40 au démarrage, il est également capable d’envoyer jusqu’à 80 % du couple sur un seul essieu en cas de besoin.
Mais cela ne suffit pas au premium RZ pour sortir du lot et se distinguer face aux modèles grand public qui offrent des prestations de conduite comparables. Le risque avec l’électrique est de lisser les différences entre les catégories, et le RZ n’y échappe pas. Il pourrait en outre revoir sa suspension qui ne filtre pas assez les aspérités de route, que ce soit avec les roues de 18 pouces ou de 20 pouces. À ce niveau de gamme et de prix, on s’attendait à disposer d’un amortissement piloté pour y remédier, mais Lexus fait étonnamment l’impasse.
Autonomie et recharge Lexus RZ
La batterie Panasonic du RZ 450e affiche une capacité brute de 71,4 kWh. La marque prend une grosse marge de manœuvre et exploite seulement 64 kWh de capacité nette. D’où une autonomie pas si extra que cela à l'ordinateur de bord. Celle-ci est homologuée à 435 km avec les roues de 18 pouces et à 404 km avec les roues de 20 pouces. Lexus et Toyota pour le bZ4X ont annoncé que cette réserve de batterie serait un peu revue à la baisse pour être plus proche de ce que propose la concurrence.
Notre test uniquement sur route s’est soldé par une consommation de 21,5 kWh/100 km avec un modèle en 18 pouces, loin des 17 kWh/100 km de l’homologation et de ce que fait la concurrence sur ce type de parcours. Il ne faudra donc guère espérer plus de 300 km d’autonomie sur route. Côté recharge, c’est du classique : les valeurs sont les mêmes que celles du Toyota bZ4X, équipé de la même architecture électrique en 355 V. On profite donc d’un chargeur de 11 kW en courant alternatif et d’une puissance de charge de 150 kW en courant continu (DC) sur les bornes rapides.
Pour cette dernière valeur, c’est ce que propose un Volkswagen ID.5 GTX. Mais une Kia EV6 ou une Tesla Model Y font nettement mieux. À noter que Lexus limite le nombre de charges rapides sur 24 heures afin de préserver la batterie, mais cette règle devrait changer car elle ne convient pas aux longs déplacements. Pour les voyages justement, ce sera la grande aventure… ou bien préférerez-vous l’assistance d’une appli dédiée. Car, en dépit de son prix coquet, le RZ ne propose pas de planificateur de voyage comme on en trouve chez Tesla.
À bord du Lexus RZ
Avec son gabarit qui le situe entre un NX et le nouveau RX, le RZ n’est pas avare en espace à bord. On respire aux places avant, on peut étendre les jambes aux places arrière, et la garde au toit se montre toujours généreuse. Seul bémol, l’assise de banquette est trop proche du plancher, ce qui induit une installation avec les genoux trop haut. Ce défaut, partagé avec de nombreux modèles électriques, est lié à la présence des batteries dans le plancher.

Aucune voiture ne propose un volant de ce type avec une technologie adéquate pour un usage sans contrainte. Mais il faudra attendre 2025 pour disposer de cet équipement sur le RZ. Lexus

En attendant, le RZ fera dans le classique avec un volant rond ! La présentation est de bonne facture mais sans l’éclat que l’on trouve à bord des autres Lexus. Lexus

Bel écran, Apple CarPlay sans fil, Android Auto et commandes faciles d’accès pour le poste de conduite du RZ. Lexus

Avec le volant papillon, l’instrumentation est placée un peu plus haut et s'avère très lisible. Lexus
Le confort des sièges à l’avant est sans reproche. Les passagers font face à un mobilier qui donne la priorité au grand écran tactile de 14 pouces offrant une belle qualité graphique et une bonne réactivité. On regrette cependant de ne pouvoir afficher deux fenêtres à la fois, ce qui aurait facilité les manipulations. Soulignons enfin la présence d’un chauffage radiant au niveau des jambes, bien moins gourmand en énergie électrique que le chauffage classique, qui est maintenu.
La finition est correcte mais franchement pas éblouissante pour une marque premium comme Lexus, qui nous avait habitués à mieux. Le bloc compteur est par exemple peu valorisant, et l'on note que sa position change avec l'apparition du volant papillon : dans ce cas, il est installé un peu plus haut au profit de la lecture des informations.
Prix et concurrence
Le Lexus RZ est proposé à partir de 75 500 € en finition Luxe à l'équipement très généreux et il pointe à 85 000 € en Executive avec une dotation haut de gamme (système audio Mark Levinson, toit panoramique occultant, jantes de 20 pouces… Voir la liste complète plus bas). C’est très cher, mais Lexus France compte surtout sur des formules de location pour conquérir 150 clients, principalement des professionnels.
L’objectif de vente est peu ambitieux, mais Lexus sait que son RZ n’est pas le mieux disant de sa catégorie. La comparaison voulue par la marque avec le Mercedes EQC n’est pas valable. Ce dernier a été lancé en 2019, sa techno est dépassée, et il ne se vend pas. Le BMW iX3 ne fait pas non plus d'étincelles au plan commercial, mais il est comparable au RZ par son tarif compris entre 74 200 et 83 200 € (avec un équipement un peu moins généreux).
Par ailleurs, le constat est dur pour le RZ face au Tesla Model Y Grande Autonomie. L’américain est 20 000 € moins cher, affiche une meilleure autonomie, charge plus vite et profite de l’écosystème Tesla. Alors, même s'il est moins confortable et sans grand raffinement, le choix est vite fait. Le Lexus est également en difficulté face au Kia EV6 GT. Avec 325 ch, quatre roues motrices, une batterie de 77,7 kWh, une puissance de charge de 240 kW et un prix de 64 940 € en GT Line, le coréen au style spectaculaire est bien plus pertinent. Même le Volkswagen ID.5 GTX (299 ch, batterie de 77 kW, quatre roues motrices et 64 900 €) représente une alternative plus crédible dans ce segment des SUV électriques.
Bilan essai Lexus RZ
- En dehors de la curiosité induite par son volant papillon (indisponible avant 2025), le Lexus RZ ne se démarque pas dans son univers de concurrence. Il affiche un prix très (trop) premium sans offrir plus que des modèles de marques moins huppées, tels que les Kia EV6, Tesla Model Y et VW ID.5 GTX. Pour le moment, chez Lexus, il est préférable de se tourner vers le NX ( hybride ou hybride rechargeable), qui exprime bien mieux le savoir-faire maison.
On aime
- Expérience de conduite du volant papillon
- Habitabilité et multimédia
- Équipement princier
On regrette
- Tarifs et prestations par rapport à la concurrence
- Consommation qui semble élevée
- Pas de planificateur de trajet ni d’amortissement piloté
Fiche technique Lexus RZ 450e | |
Dimensions et poids | |
Longueur | 4,81 m |
Largeur sans rétroviseurs | 1,90 m |
Hauteur | 1,64 m |
Empattement | 2,85 m |
Volume du coffre | 522 l |
Pneus sur modèle d'essai | 235/60 R18 (AV) 255/55 R18 (AR) |
Poids à vide | 2 055 à 2 115 kg |
Puissance et performances | |
Type de moteur | synchrone à aimants permanents |
Moteur avant | 204 ch - 266 Nm |
Moteur arrière | 109 ch - 168 Nm |
Puissance cumulée | 313 ch |
Couple cumulée | nc |
Transmission | aux 4 roues |
Boîte de vitesses | non |
0 à 100 km/h | 5,2 s |
Vitesse maximale | 160 km/h |
Batterie, autonomie et consommation |
|
Type de batterie | lithium-ion |
Capacité brute - utile de la batterie | 71,4 - 64 kWh |
Puissance du chargeur AC - DC | 11 - 150 kW |
Consommation mixte WLTP | 17 (18”) et 18,3 (20”) kWh/100 km |
Autonomie mixte WLTP | 435 (18”) et 404 (20”) km |
Temps de charge | |
- borne AC 11 kW | 6 h 30 (charge complète) |
- borne DC > 100 kW | 30 min (80 %) |
Bonus et garantie | |
Bonus 2023 | aucun |
Puissance fiscale | 10 CV |
Garantie voiture | 3 ans - 100 000 km |
Garantie batterie | 10 ans - 1 000 000 km (70 % de capacité) |
Pays de production | Japon |
Prix et équipement Lexus RZ
- Lexus RZ Luxe : 75 500 €
Équipement de série.
Écran central tactile 14” et système de navigation embarquée. Apple CarPlay sans fil. Android Auto. Système de chauffage à rayonnement et climatisation automatique bizone. Caméras à 360°. Capteurs de stationnement avant et arrière intelligents. Sellerie en cuir synthétique avec sièges avant chauffants. Volant chauffant gainé de cuir. Projecteurs avant à LED simple lentille et feux automatiques (AHB). Jantes alliage 18”.
- Lexus RZ Executive : 85 000 €
En plus de Luxe.
Système audio Mark Levinson. Affichage tête haute. Sellerie Ultrasuede avec sièges chauffants et sièges avant ventilés. Coffre à ouverture et fermeture électriques au pied. Système de stationnement automatique avec fonction mémoire. Toit panoramique occultant. Projecteurs avant à LED à triple lentille et feux adaptatifs. Jantes alliage 20”