Essai longue durée. 5000 km au volant de la nouvelle Seat Leon
Lancée mi-2020, la nouvelle génération de Seat Leon ne s'est jamais autant approchée de ses cousines Audi A3 et Volkswagen Golf en matière de prestations. Rien de tel qu'un voyage entre Paris et les Balkans pour le confirmer dans des conditions diverses et variées...
Lancée mi-2020, la nouvelle génération de Seat Leon ne s'est jamais autant approchée de ses cousines Audi A3 et Volkswagen Golf en matière de prestations. Rien de tel qu'un voyage entre Paris et les Balkans pour le confirmer dans des conditions diverses et variées...
SEAT Leon 2.0 TDI 150 FR DSG7
- - Moteur : Diesel
- - Puissance: 150 ch
- - Lancement : Juin 2020
- - A partir de 35 690 €
- - Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
5 000 km parcourus, cinq frontières traversées, 96 heures passées au volant… ou le bilan express de cet essai de Seat Leon. Un format idéal pour juger en profondeur la nouvelle compacte espagnole qui, dès son premier essai en version essence, nous avait particulièrement séduits. Son tour de force ? Offrir des équipements technologiques, un agrément de conduite et une présentation générale du niveau des cousines Audi A3 Sportback et Volkswagen Golf 8, renouvelées au même moment et vendues bien plus cher. Restait à savoir si cette première impression demeurait, au quotidien et dans des situations plus extrêmes.
Notre road-trip européen a relié Paris au parc naturel de Skadar au Monténégro, à 2 000 km de là. L’occasion de traverser l’Italie du Nord, une partie de la Slovénie, la Croatie (via Dubrovnik en photo ci-dessus), quelques kilomètres en Bosnie-Herzégovine et enfin, le Monténégro. De quoi multiplier les conditions de roulage, et se ravir les mirettes au travers d’une Europe toujours variée, souvent sublime. Vous êtes sur le point de vous offrir une Leon ? Retrouvez ci-dessous tout ce qu’un trajet de 5 000 km nous a permis d’apprécier… et de moins apprécier au quotidien. Vous préférez les images ? Cliquez sur le lien de notre diaporama ci-dessous, qui illustre les moments clés et anecdotes de notre essai longue durée :
>>> Découvrez notre road-trip en images <<<
Notre Leon d’essai
Pour avaler 5 000 km en moins de 15 jours, nous avons retenu la Seat Leon des gros rouleurs : une version 2.0 TDI 150 ch, associée d’office à la boîte robotisée DSG à double embrayage et sept rapports. Un attelage qui propulse le tarif à 30 790 € minimum en Style, et à 35 690 € dans cette finition FR aux atours dynamiques : jantes 18’’ Terramar, volant et sièges Sport, fausses canules d'échappement dans le bouclier. Mais pas de liste d’options longue comme le bras, comme c’est souvent le cas sur les véhicules d’essai.
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Ici, pas de toit ouvrant panoramique (1 080 €), pas d’amortissement pilotée ni de direction progressive (665 €), et un Pack Drive Assist « L » (avec surveillance d’angle mort, régulateur adaptatif, aide au maintien dans la voie, feu de route automatiques et reconnaissance des panneaux à 690 €) mais pas « XL » avec Travel Assist qui autorise une conduite semi-autonome. Maintenant le tour du propriétaire effectué, mettons les voiles !
1. Ce qu’on a apprécié
L’habitacle accueillant
Sans même retenir la carrosserie break Sportstourer de 4,64 m et 620 l de coffre, la Leon à cinq portes montre un joli sens de l’accueil : position de conduite facile à trouver grâce à la belle amplitude de réglages du siège et du volant, rangements nombreux autour des passagers avant (grands bacs de porte et sous l’accoudoir, profond vide poche en pied de console, boîte à gants suffisante), espace aux jambes supérieur à celui d’une Golf à l’arrière (l’empattement est supérieur de 7 cm). Et un coffre de 380 l, dont l’absence de plancher amovible dérange moins pour loger les bagages d’un road-trip que pour chiner des meubles dans les brocantes.
Le TDI 150 performant, et incroyablement sobre
Si le diesel n’a plus vraiment la cote, il n’a peut-être jamais été aussi recommandable… Hormis à froid ou lors des fortes accélérations, le 2.0 TDI 150 n’élève jamais trop la voix, reste très discret sur autoroute, offre des performances percutantes de 1 700 tr/min à la zone rouge (malgré une boîte DSG un peu paresseuse, voir plus bas). Et s’est contenté d’une consommation incroyablement basse : 5,0 l aux 100 km à l’ordinateur de bord après 5 000 km, soit 5,4 l en réel sans jamais pratiquer d’écoconduite.
Le parcours était certes favorable avec peu de bouchons (les centres-villes italiens sont interdits aux voitures en journée) et beaucoup de routes secondaires sévèrement limitées (ah, les sublimes -mais frustrantes- routes côtières croates…). Notre record de sobriété fut d’ailleurs atteint en Croatie avec 4,3 l aux 100 km, soit 1 100 km parcourus avec un seul plein malgré le réservoir de seulement 45 l ! La Leon e-Hybrid 204 ch aimerait en dire autant sur long trajet...
L’éclairage d’ambiance bien calibré
C’est l’avantage d’un essai longue durée : rouler dans des conditions variées, et notamment de nuit. Avec son discret bandeau lumineux entourant la planche de bord et les hauts de portière, la Leon évite l’effet « discothèque » de certaines rivales et y intègre d’ailleurs les voyants de surveillance d’angle mort (les différentes teintes se règlent facilement depuis l’écran tactile).
Les oiseaux de nuit apprécieront aussi l’inscription « Hola! » projetée au sol au déverrouillage des portes, qui n’a pas manqué d’intriguer nos amis italiens…
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2. Ce qu’on a aimé... en partie
La boîte DSG
Programmée pour ravir les cycles d’homologation, la gestion de boîte robotisée adore conserver le TDI sous 1 500 tr/min... à une plage où il n’est pas tout à fait réveillé. Au quotidien, l’ensemble génère donc une fausse impression de paresse puis, lors d’un besoin de puissance, un petit temps mort suivi d’un rétrogradage un rien brutal.
Sur le chemin du retour par la route des grandes Alpes (et ses cols culminant à 2 800 m d’altitude !), mieux valait donc basculer en mode Sport ou mieux encore, en mode Manuel pour fluidifier les relances en sortie d’épingle. La douceur et la rapidité de la transmission font alors d’autant plus regretter sa gestion de « grand-père » en mode Auto… Evoquons enfin le système Stop & Start, aussi agréable à la coupure du moteur (en douceur sous 6 km/h, autorisant un freinage dégressif) qu’un peu lent et bruyant au redémarrage.
Le confort et le comportement routier
Plutôt efficace en virages, imperturbables lors de manœuvres d’urgence, la Leon ne délivre pas non plus de folles sensations dans les cols alpins. Avec son moteur diesel (130 kg plus lourd que la version essence de même puissance) et sa direction classique (et non la « progressive », de plus en plus directe au fil du braquage), notre Leon d’essai ne présentait pas le soupçon d’agilité offert par la version à essence.
Même remarque concernant le confort, plus quelconque sans la suspension pilotée optionnelle : très correct sur route et autoroute, il manquait de moelleux en ville. Les dos-d’âne remontent assez sèchement dans les vertèbres, et les plaques d’égout génèrent des mouvements transversaux importants. Une tendance aussi due aux roues de 18 pouces et leurs pneus à flancs bas.
La présentation intérieure moderne
Terminé, la planche de bord massive -et un rien austère- de la Leon précédente. Place à un environnement épuré, où trône un grand écran tactile de 10’’ (de série en FR) qui regroupe la totalité des fonctions comme la navigation, les connexions Android Auto et Apple CarPlay et même la ventilation dont les molettes physiques de réglages disparaissent. Après quasiment 100 heures d’utilisation, nous continuions de pester contre le manque de précision des réglages de température intérieure, qui imposent de quitter la route des yeux, même avec l’habitude (à fortiori vu les écarts de météo rencontrés en seulement 15 jours : 5° C au petit matin dans les Alpes, près de 40° C dans les parcs monténégrins en pleine journée !).

En revanche, nous avons pris le temps de personnaliser « nos » raccourcis présents sur les pages d’accueil (à faire défiler d’un glissement d’index), facilitant les accès aux différentes fonctions au quotidien (ce qui est aussi faisable au niveau des compteurs, tantôt sobres, tantôt saturés d’infos selon les goûts de chacun). Conseil : laisser en raccourci la déconnexion de l’insupportable alerte de sortie de voie, à désactiver après chaque démarrage, législation oblige… S’il est aussi possible de le faire au volant, l’opération modifie alors le mode d’affichage des compteurs et oblige à les faire défiler pour retrouver son préféré. Moderne, mais parfois ardue, cette Leon !
3. Ce qui nous a agacés…
L’alerte de sortie de voie
Comme évoqué au paragraphe précédent, le Lane Assist, qui agit sur la direction et/ou lance un bip d’alerte si la voiture déborde de sa file, agacera le plus stoïque des conducteurs… et pas seulement s’il « coupe » légèrement les virages sur petite route déserte. Sur autoroute ainsi, le système lui impose de rouler en plein centre de sa file (même si l’on ne mord pas la ligne continue), au risque de subir un message d’alerte, un bip strident, puis un coup de frein si l’on n’obéit pas assez vite !
Pour les gros rouleurs, mieux vaut cocher le pack Drive Assist XL dont le système se montre plus élaboré et maintient de lui-même l'auto au milieu de la voie. Reste un régulateur de vitesse adaptatif tout aussi donneur de leçons, adoptant une allure (très) réduite à l’approche des ronds-points, voire dans des courbes peu marquées. Une fonction heureusement désactivable pour les réfractaires à l’autorité…
La réception radio
Avec ses neuf haut-parleurs, son caisson de basse logé dans la roue de secours et son ampli de 340 W, le système audio Beats (de série en FR) assure une plaisante retranscription de ses morceaux préférés. Mais nous ne disposions pas de « playlist » de 100 heures, et avons donc souvent basculé sur la radio lors de cet essai longue durée. Correcte en région parisienne, la réception s’est rapidement dégradée au fil du parcours, sur le mode FM (grésillements) comme sur le mode DAB (coupure pure et simple). Ce dernier mode capte les radios numériques avec une meilleure qualité de son que la bande FM mais les stations restent rares hors des grandes villes, voire inexistantes dans certains pays étrangers.
L’éclairage
Si elle a soigné son ambiance lumineuse à bord, la Leon a moins pensé à l’essentiel : l’efficacité de ses phares. Pourtant garnis d’ampoules 100 % LED (contrairement aux modèles « EcoLED » des finitions de base), les feux manquaient de portée sur les routes non éclairées du Monténégro, à fortiori sur route sinueuse où l’absence de fonction pivotante s’est faite sentir.
La commutation automatique des feux de route (Light Assist) agit aussi avec un léger temps de retard, privant parfois le conducteur des pleins phares quand ils pourraient s’activer et/ou en ne les coupant pas assez vite au désespoir d’autres usagers éblouis. Sur ce point, les cousines Audi A3 et Volkswagen Golf font mieux quand elles embarquent leur feux Matrix LED, plus efficaces dans ces situations particulières.
Bilan de l’essai longue durée Seat Leon
Accueillante, confortable sur route, silencieuse sur autoroute, incroyablement sobre partout, la nouvelle Leon 2.0 TDI 150 DSG FR s'est révélée comme une talentueuse routière : une polyvalence inédite que les familles pourront encore renforcer en optant pour la carrosserie break Sportstourer. Reste à prévoir une période d'adaptation pour maîtriser ses multiples configurations d'écrans (compteurs et interface GPS-multimédia), et ne pas hésiter à cocher des options pour bonifier encore l'agrément de conduite : suspension pilotée pour adoucir le confort à basse vitesse ; Pack Drive Assist "XL" pour remplacer l'insupportable aide au maintien dans la voie par un système plus évolué de conduite semi-autonome sur voie rapide. Proposés sur les Audi A3 et Volkswagen Golf 8, les feux Matrix LED sont en revanche indisponibles chez Seat : il fallait bien conserver une (petite) notion de hiérarchie... que cette nouvelle Leon fait déjà voler en éclats.
A LIRE. Essai comparatif : la Leon défie la Renault Mégane