Essai Mazda CX-60 diesel (2023) : six cylindres sans soif
Avec son inédit moteur Diesel à six cylindres en ligne, le grand SUV Mazda CX-60 affiche un beau tempérament mais aussi des consommations records et un malus réduit au minimum. Pour les amateurs du genre, la proposition est belle.
Essai, prix, équipement et fiche technique : retrouvez notre avis au volant du nouveau Mazda CX-60 diesel en versions D200 et D254.
L'argus
MAZDA CX-60 3.3 e-SKYACTIV D Homura
- - Moteur : Diesel
- - Puissance: 200 ch
- - Lancement : Mars 2022
- - A partir de 55 950 €
- - 210 € de malus.
- Voir la fiche technique
Lancer un grand SUV diesel en 2023, qui plus est à six cylindres, est-ce le bon timing ? Du moins en France, où cette motorisation est menacée d'interdiction dans certaines villes et où le malus (CO2 et poids) plombe les tarifs des grands véhicules thermiques. Oui répond Mazda France, car la marque japonaise s’appuie sur son expertise de motoriste – souvent à contre-courant des tendances – pour proposer un diesel d’une sobriété record sur son nouveau CX-60.
D’ailleurs, ce n’est pas une mais deux motorisations diesel qui arrivent cette année sous le capot du Mazda CX-60, après l’hybride rechargeable proposé au lancement fin 2022. Le D200 délivre 200 ch sur les roues arrière, alors que le D254 grimpe à 254 ch avec une transmission intégrale. En version D200, les chiffres sont remarquables pour un SUV de cette taille au moteur si généreux : 5 l/100 km en consommation WLTP et 130 g/km de CO2 (210 € de malus seulement). À titre de comparaison, un DS 7 quatre cylindres diesel de 130 ch seulement émet 143 g/km de CO2.
Pour parvenir à ces chiffres, le CX-60 se dote du nouveau six-cylindres en ligne Mazda 3.3 e-Skyactiv-D. Adepte du « right sizing », soit l'idée d'ajuster la cylindrée à l’usage pour optimiser le rendement, la marque cube son nouveau moteur à 3 283 cm3. Le travail sur la combustion, avec notamment une forme spécifique de la tête des pistons, la greffe d’une micro-hybridation 48 V et la boîte de vitesses automatique sans convertisseur participent à l’efficience tout en fournissant un couple solide de 450 Nm dès 1 400 tr/min.
Au volant du CX-60 D200
Assis bien en hauteur dans le CX-60, on est devancé par un long capot. Mais on sait pourquoi ! Il en fallait de la place pour loger le six-cylindres en ligne en position longitudinale. Ce dernier est prolongé par la boîte de vitesses, tandis que l’arbre de transmission envoie la puissance aux roues arrière sur cette version D200. Dès la mise en route, le bruit du diesel est bien audible. Et cette sonorité accompagne les évolutions à basse vitesse en ville. La boîte automatique à huit rapports assure un relais en douceur, mais quelques bruits de transmission remontent parfois dans l'habitacle sur notre modèle d’essai. À vitesse stabilisée, la mécanique devient très discrète.
Le SUV Mazda se montre à son aise sur les grands axes, où son large gabarit est plus facile à appréhender et, surtout, où son six-cylindres peut s’exprimer pleinement. Souple en bas du compte-tours, le moteur accompagne ses montées en régime d’une sonorité sourde très évocatrice. Ici, pas de coup pied aux fesses comme dans la version hybride rechargeable avec batterie pleine, mais les 200 ch offrent un poussée longue et solide. La boîte réagit avec à-propos pour monter les rapports, et la micro-hybridation permet quelques coupures du moteur en roulant dans les phases de vitesse stabilisée. Pour les nostalgiques des six-cylindres diesel que la concurrence premium a abandonné (Audi Q5 et Mercedes GLC), ce CX-60 constitue un excellent refuge.
Le châssis n’est pas très dynamique, et le poids se ressent dans les sinuosités. Mais le CX-60 est agréable à conduire quand on le prend pour ce qu’il est : un SUV de standing taillé pour les voyages et la famille. Mazda aurait quand même pu soigner un peu plus l’amortissement. Dans ce type de voiture, on s’attend à un toucher de route en souplesse au profit du confort, ce qui n’est pas le cas ici. La suspension rebondit un peu trop quand la route est déformée, et la prise de roulis s'avère assez marquée. L’installation d’un amortissement piloté aurait jugulé ce phénomène, mais il est indisponible.
Ce CX-60 D200 tient ses promesses côté consommation. Sur notre premier parcours routier de 145 km aux allures conventionnelles, et sans le souci d’éco-conduite, l’ordinateur a affiché un remarquable 5,3 l/100 km. On se croirait au volant d’une compacte diesel ! Sur autoroute à 130 km/h à notre GPS, le débit fut de 7,1 l/100 km. Là, la haute carrure du CX-60 n’aide pas la frugalité, mais le résultat demeure excellent dans son univers de concurrence.
Au volant du CX-60 D254
Facturée 3 600 € de plus que le D200, la motorisation D254 s’accompagne d’une puissance plus forte (254 ch), d’un couple encore plus costaud (550 Nm) et de la transmission intégrale. Cette puissance est un peu plus conventionnelle lorsqu’on fait le choix d’un six-cylindres, et cela se traduit au volant par des reprises un peu plus percutantes. On note d’ailleurs un gain d’une seconde sur l’exercice du 0 à 100 km/h (7,4 s contre 8,4). La conduite est sécurisée par la transmission intégrale non permanente (le train avant est découplé quand il n’y a pas de problème de motricité sur l’arrière), et la consommation demeure à un très bon niveau également.
L’avantage de cette version est de conserver la polyvalence d’un SUV 4 x 4, toujours utile dans certaines régions l’hiver. Et c’est pour le moment cette version qui emporte la majorité des bons de commandes. Enfin, le poids tractable du CX-60 (2 500 kg pour une remorque freinée) va ravir tous les automobilistes qui ont ce besoin et qui sont un peu les oubliés de la transition vers le tout-électrique. Un porte-voiture, un bateau ou un van pour les chevaux derrière une voiture électrique, ça n’ira pas très loin.
À bord du Mazda CX-60

Le dessin de la planche de bord du CX-60 reste dans la veine de celui du CX-5. La finition est bien exécutée, et Mazda propose plusieurs ambiances pour l’habitacle (coloris et matériaux). Ici, une finition Homura avec sellerie en cuir noir et placages aluminium. L'argus

L’écran n’est pas tactile en roulant (de toute façon il est placé trop loin du conducteur). Ce n’est pas pratique, notamment avec Apple CarPlay. L'argus

La console centrale est large. On y trouve les commandes du multimédia, des rangements et la recharge par induction du smartphone (en option dans le pack Ambiance). L'argus

Les sièges avant sont larges et accueillants. Une assise et un dossier un peu plus moelleux auraient été bienvenus. L'argus
Prix et concurrence
Inutile de chercher longtemps, il n’y a pas de concurrent direct au CX-60 D200. Son tarif compétitif, de 50 350 à 57 450 €, finit de convaincre même s'il est préférable de cocher le pack Ambiance pour profiter d'un équipement complet (voir plus bas tous les détails et les tarifs). La version D254 à quatre roues motrices a plus de rivaux à contrer, mais elle se montre aussi très compétitive en prix, consommation, malus et valeur de couple. Dans le tableau comparatif des SUV premium ci-dessous, seul le BMW X3 roule encore avec un six-cylindres diesel comme le Mazda. Les autres se contentent désormais de quatre cylindres. Enfin, rappelons que Mazda garantit tous ses véhicules 6 ans ou 150 000 km depuis le 1er janvier 2023, ajoutant en cela un nouvel argument à ses productions jugées fiables.
Mazda CX-60 | Audi Q5 | BMW X3 | Mercedes GLC | Volvo V60 | |
Version | D254 AWD | 40 TDI quattro | 30d xDrive | 220d 4Matic | B4 2WD |
Prix* | 55 500 € | 57 900 € | 65 800 € | 60 700 € | 59 230 € |
Moteur | 6 cylindres | 4 cylindres | 6 cylindres | 4 cylindres | 4 cylindres |
Puissance | 254 ch | 204 ch | 286 ch | 197 ch | 197 ch |
Couple | 550 Nm | 400 Nm | 650 Nm | 440 Nm | 420 Nm |
CO2* | 136 g/km | 166 g/km | 162 g/km | 136 g/km | 160 g/km |
Malus* | 330 € | 4 543 € | 3 552 € | 330 € | 3 119 € |
* À partir de
Bilan essai Mazda CX-60 Diesel
- Grande carrure et appétit d’oiseau, le Mazda CX-60 fait une belle démonstration avec son nouveau six-cylindres diesel. Preuve qu’avec de l’investissement et du bon sens le moteur thermique est toujours capable de belles performances et d’efficience. Un amortissement plus soigné aurait permis d’associer cette frugalité à un meilleur confort, mais il n’y a pas de quoi bouder le CX-60. Les familles seront heureuses de trouver un grand véhicule thermique qui ne soit pas assommé par le malus, quand les amateurs de SUV de standing seront servis par la prestance du SUV japonais et le tempérament de son moteur. À nos yeux, l’effort financier réclamé par la version D254 en vaut la chandelle.
On aime
- L’agrément et la frugalité du six-cylindres
- Le malus mini sur un grand véhicule thermique
- L’espace à bord et la présentation
On regrette
- Le confort à parfaire et le châssis peu dynamique
- Les aides à la conduite trop intrusives
- L’ergonomie du système multimédia
Fiche technique Mazda CX-60 diesel | ||
D200 2WD | D254 4WD | |
Dimensions et poids | ||
Longueur | 4,75 m | |
Largeur sans rétroviseurs | 1,89 m | |
Hauteur | 1,68 m | |
Empattement | 2,87 m | |
Volume du coffre | 570 à 1 726 l | |
Capacité du réservoir | 58 l | |
Pneus sur modèle d'essai | 235/50 R20 | |
Poids à vide | 1 815 kg | 1 860 kg |
Moteur et performances | ||
Type de moteur | 6 cylindres en ligne. Diesel, turbo | |
Cylindrée | 3 283 cm3 | |
Puissance | 200 à 3 600 tr/min | 254 à 3 750 tr/min |
Couple | 450 Nm à 1 400-3 000 tr/min | 550 à 1 500-2 400 tr/min |
Transmission | aux roues arrière | aux 4 roues* |
Boîte de vitesses | automatique, 8 rapports | |
0 à 100 km/h | 8,4 s | 7,4 s |
Vitesse maximale | 212 km/h | 219 km/h |
Consommation - CO2 - Malus | ||
Mixte WLTP | 5 l/100 km | 5,3 l/100 km |
Rejets de CO2 | 130 g/km | 136 g/km |
Malus CO2- 2023 | à partir de 210 € | à partir de 330 € |
Malus au poids - 2023 | à partir de 150 € | à partir de 600 € |
Puissance fiscale | 11 CV | 15 CV |
Garantie | 6 ans ou 150 000 km | |
Pays de production | Japon |
* non permanent
Prix et équipements Mazda CX-60 Diesel
- Prime-Line : 50 350 € en D200 (indisponible en D254)
Écran multimédia 12,3” avec système de navigation. Apple CarPlay et Android Auto. Climatisation automatique bizone. Compteur numérique. Sellerie en tissu. Régulateur de vitesse. Surveillance des angles morts. Aide au stationnement. Système de maintien de trajectoire. Feux avant et arrière à LED. Banquette 40-20-40. Jantes alliage 18”
- Exclusive-Line : 51 900 € en D200 - 55 500 € en D254
En plus. Affichage tête haute. Accès mains libres. Volant et sièges avant chauffants. Aide au stationnement avant et arrière. Grille de calandre et montants de porte piano black. Jantes alliage 20”
- Homura : 55 950 € en D200 - 59 550 € en D254
En plus. Sellerie cuir noir. Sièges avant électriques et ventilés. Sièges arrière chauffants. Système d'alerte anti-fatigue avec caméra. Fonction de réglage automatique du siège conducteur, de l'affichage tête haute et des rétroviseurs extérieurs par reconnaissance faciale. Contour des vitres, sorties d’échappement, rétroviseurs et calandre peints en noir. Bas de caisse couleur carrosserie.
- Takumi : 57 450 € en D200 - 61 050 € en D254
En plus. Cuir Nappa blanc. Revêtement de la planche de bord en similicuir blanc. Bas de caisse couleur carrosserie. Contour des vitres chromé.
Options
Peinture métallisée : 750 à 1 050 €
Toit ouvrant : 1 400 €
Pack Ambiance (hayon électrique, caméra à 360°, chargeur à induction, système audio Bose 12HP, vitres arrière surteintées et éclairage des rangements) : 2 600 €
Pack Driver Assistance (phares adaptatifs, régulateur adaptatif, rétroviseurs photochromatiques, détection d’obstacle en marche arrière) : 1 800 €