Essai Mercedes-AMG GT 63 S coupé 4 portes : supercar en robe du soir

Inutile d’exhumer les brochures Mercedes plus ou moins jaunies : V8 6.2 du sublime SLS, V12 6.9 du terrifiant CLK GTR, V12 6.0 biturbo de la dernière S 65 AMG, aucun n’atteint les 639 ch du V8 4.0 biturbo de notre Mercedes-AMG-GT-coupé-4-portes-63-S-4Matic+ (à nos souhaits). C’est dire l’escalade à la puissance chez les marques premiums, au moins égale à l’explosion du nombre de carrosseries : trois modèles chez Mercedes en 1996, vingt-six en 2018.

“La gamme Mercedes ? Trois modèles en 1996, vingt-six en 2018 !“

Cela dit, cette nouvelle GT 4 portes (on la fait court) n’est pas exactement une Mercedes-AMG GT allongée. Plutôt une proche cousine de la Mercedes CLS, lancée six mois plus tôt : même planche de bord, même pavillon en fuite, mêmes vitrages sans encadrements, même coque ici nantie d’éléments en alu. Et une différence d’empattement (et de largeur de voies) juste due aux ancrages d’amortisseurs revus. L’ultime évolution concerne l’abandon de la malle de coffre au profit d’un hayon… qui aurait donc justifié une appellation « cinq portes » et non « quatre ».

Comme pour compliquer encore son positionnement, la Mercedes-AMG GT coupé 4 portes ne se limite pas au V8 évoqué, et descend plus bas en puissance : six cylindres en ligne de 435 ch pour le GT 53 et de 367 ch pour le GT 43… qui existe aussi dans la gamme CLS sous l’appellation 450 (lire notre essai). Plus qu’une cousine, une jumelle !

Pour les amateurs d’anecdotes, ajoutons que le marché français n’a pas retenu la version GT 63 sans « S » (mue par le V8 biturbo « dégonflé » à 585 ch), et que les GT 43 et 53 disposent du système d’hybridation légère EQ Boost : un petit moteur électrique de 22 ch et 250 Nm assiste leur six cylindres à bas régimes, pour accroître sa souplesse et réduire sa consommation. Insuffisant hélas pour échapper au maxi-malus, pointé à 10 500 € sur toutes les versions de GT 4 portes. Mais, assez parlé de sujets fâcheux…

Pour ce premier test de la Mercedes-AMG GT coupé 4 portes, nous tenterons de dompter sa version de pointe 63 S, pas seulement plus puissante que les GT 43 et GT 53. Les disques avant passent de 360 à 390 mm de diamètre et sont montés sur bol. La suspension pilotée accueille des ressorts pneumatiques à trois chambres. Les roues arrière deviennent directrices, en braquant à l’opposé des avant sous 100 km/h (1,3° maxi) et dans le même sens au-delà (0,5° maxi).

La boîte auto neuf rapports troque son convertisseur par un embrayage humide, alors qu’un différentiel actif s’invite sur l’essieu arrière. Quant à la transmission intégrale 4Matic+, elle dispose du mode Drift inauguré par la Classe E 63 S (relire notre essai), qui transforme cette intégrale de 900 Nm en simple propulsion. Un cocktail explosif à tester sur les luisantes routes marocaines… Comme dirait Josiane Balasko dans Les bronzés font du ski (ma culture cinématographique est infinie) : j’y vais mais j’ai peur.