Essai Mercedes AMG SLC 43 (2016) : le souffle court
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Essai Mercedes AMG SLC 43 (2016) : le souffle court

Pour son restylage de 2016, le roadster Mercedes SLK prend l'appellation SLC et calme ses ardeurs comme en atteste la version sportive AMG qui troque son gros V8 atmosphérique contre un petit V6 3.0 biturbo.

Par Maxime Fontanier
Publié le Mis à jour le

Accessible à partir de 66 000 € (hors malus) dès avril 2016, le Mercedes SLC 43 AMG affiche un nouveau regard composé de phares à LED adaptatifs.

D.R.

MERCEDES-BENZ SLC 43 367ch AMG 9GTro

  • - Moteur : Essence
  • - Puissance: 25 ch
  • - Lancement : Avril 2016
  • - A partir de 66 000 €
  • - 3000 € de malus.

Lors de son lancement, le premier SLK (type R170) a été critiqué par les amateurs de sportives qui lui reprochaient d’abriter des moteurs quatre cylindres suralimentés alors que les BMW Z3 et Porsche Boxster proposaient des six cylindres. Le roadster coupé cabriolet s’est donc offert un V6 3.2 (SLK 320) atmosphérique de 218 ch puis une version turbocompressé (SLK 32 AMG) de 354 ch. La deuxième et la troisième génération de 2004 (dite R171) et 2011 (R172) ont mis fin à tous les reproches en abritant un gros V8 dans leur version 55 AMG affichant jusqu’à 421 ch. Mais la course à la puissance est terminée. La version restylée du modèle R172 s’appelle désormais SLC et hérite d’un bloc V6 3.0 biturbo de 367 ch dans sa déclinaison 43 AMG.  

 

Prix de la Mercedes AMG SLC 43

Si le plus performant des SLC a perdu deux cylindres, il a aussi sérieusement réduit son tarif. Facturé 66 000 €, le haut de gamme 43 AMG réclame 22 400 € de moins que le précédent modèle 55 AMG. Une belle ristourne, d’autant que le niveau d’équipement de série s’est enrichi avec des phares à LED adaptatifs, un pack d’éclairage intérieur, le freinage automatique d’urgence, un ensemble multimédia modernisé et une caméra de recul. Le coût de la carte grise baisse aussi sensiblement grâce à une puissance fiscale passant de 31 à 25 CV tandis que le malus écologique descend lui aussi de 6 500 € à 3 000 €.

 

Au volant de la Mercedes AMG SLC 43

Disons-le tout de suite, les sensations offertes par la SLC 43 AMG ne sont pas aussi palpitantes qu’avec le modèle 55 AMG. Le V8 5.5 atmosphérique figurait au panthéon des mécaniques thermiques et ne trouvera sans doute jamais de descendant. Le V6 3.0 biturbo de 367 ch parvient certes à afficher des performances comparables (0 à 100 km/h en 4,7 s contre 4,6 s pour le V8) en distillant son couple maxi de 520 Nm dès 2 000 tr/mn (contre 540 Nm à 4 500 tr/mn pour le V8). En mode Sport + avec l’antidérapage ESP partiellement déconnecté (Handling Mode), l’échappement  ouvre ses valves pour chanter à vive voix et libère alors une sonorité fort sympathique avec de jolis crépitements à chaque décélération. Mais la musique n’est pas aussi lyrique et les changements de rapports interviennent beaucoup plus tôt, d’autant que la boîte de vitesses automatique compte désormais 9 rapports (contre 7 avec le V8).

Moins sensationnel que l'ex-55 AMG, le SLC 43 AMG offre toutefois plus de confort au quotidien...

Cette arrivée massive de couple à bas régime comme sur un diesel ne favorise guère l’agrément ni la motricité sur le mouillée malgré la présence d’un autobloquant mécanique. Avec son empattement court, le SLC se montre vif et nécessite une grande finesse pour déconnecter les aides électroniques. Il est toutefois regrettable que cette 43 AMG ne soit pas beaucoup plus légère que la 55 AMG (1 595 kg contre 1 610). Faute d’être aussi sensationnel que le modèle qu’il remplace, le SLC 43 AMG offre davantage de confort au quotidien notamment avec le Pack AMG (3 400 €) qui comprend des suspensions pilotées. Ce système intervient sur la direction, les passages de vitesses et le tarage des amortisseurs selon les cinq modes de conduites proposés (Eco, Confort, Sport, Sport + et Individual). 

 

A bord de la Mercedes AMG SLC 43

Moyennant 2 700 €, la planche de bord et les sièges de la Mercedes SLC 43 AMG se parent entièrement de cuir.

Comme dans la plupart des Mercedes sportives, le roadster SLC 43 AMG offre une ambiance intérieure aussi chic que sportive et profite d’une finition soignée. En revanche, l’ensemble multimédia n’est pas convaincant. Faute de commande tactile, il faut passer par la molette de réglage centrale avec ses deux boutons pour accéder à des menus bizarrement disposés. Quant au système Apple CarPlay, qui s’avère déjà peu convaincant sur les voitures doté d’un écran tactile, il devient ici une vraie calamité.

Les sièges Sport de série en cuir et tissu assurent un maintien correct sans trop oppresser les larges gabarits mais nécessitent de passer par le catalogue des options pour s’accompagner de réglages électriques. Les rangements sont étroits mais assez nombreux et le coffre de 335 litres peut recevoir les bagages de deux personnes… du moins en position capoté. Car une fois replié, le toit rigide et vitré réduit le volume de 100 litres et surtout son accessibilité. Pour optimiser le confort en position cabriolet, Mercedes propose désormais des éléments en plexiglass derrière les appuie-tête (350 €) en plus du chauffage de nuque (500 €). Mais le principal atout de la SLC est de permettre enfin l’ouverture et la fermeture du toit rigide en roulant jusqu’à 40 km/h. Plus de risque de se faire arroser en cas d’averse.

Le coffre du Mercedes SLC perd 100 litres une fois décapoté.
Le pack AMG Agility intègre des étriers de freins rouges.

 

Concurrence de la Mercedes AMG SLC 43

Si le SLK 55 AMG figurait parmi les plus puissants roadsters du marché, le SLC 43 AMG doit faire face à une concurrence plus fournie comme l’Audi TTS roadster S tronic, la BMW Z4 sDrive35is ou la Porsche Boxster S. Avec son quatre cylindres turbo de 310 ch, l’Audi s’avère moins joueuse, un peu moins rapide et se contente d’un toit souple. Elle est toutefois plus légère, plus facile à conduire et profite d’un univers multimédia plus moderne et intuitif pour un tarif moins élevé (64 190 €).

Dotée elle aussi d’un toit rigide rétractable et d’un six cylindres suralimenté (en ligne), la BMW Z4 adopte la même philosophie que celle du SLC pour un tarif similaire (65 300 €). La bavaroise est un peu plus légère (1 525 kg), dotée d’un équipement multimédia plus évolué mais se montre moins joueuse que la Mercedes. Les plus sportifs feront cependant mieux de s’orienter vers la Porsche Boxster S PDK (67 640 €) qui reste la référence tant en termes de précision de conduite, d’agrément mécanique que d’aspect pratique (deux coffres).

 

Bilan essai Mercedes AMG SLC 43

En perdant son K et deux cylindres, le SLC souffle certes fort mais pas longtemps et de manière assez brutale. Un assagissement qui n’enlève rien à son comportement amusant et sa présentation soignée. Si le prix a bien diminué par rapport à la 55 AMG, le coût à l’usage reste très élevé. Quant ses turbos sont sollicités, le V6 boit l’essence avec deux pailles. Durant notre essai sur le mouillé, donc à rythme normal, l’ordinateur de bord affichait 18,5 litres.


On aime

  • La présentation chic et sportive
  • Les crépitements en mode Sport +
  • Le décapotage en roulant

On regrette

  • Le manque d’allonge du moteur
  • L’accès au coffre en mode décapoté
  • L’absence d’écran tactile
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