Page 1Essai Mercedes Classe A 35 AMG : chic et choc !
La précédente Classe A grimpait plus haut : une version AMG A 45 de 381 ch, venue fin 2015, et alors compacte 4-cylindres la plus puissante au monde. Lancée en juin 2018, la dernière Classe A frappe pour l’instant moins fort : sa nouvelle configuration AMG, baptisée A 35, développe 306 ch. Mais une autre AMG est en approche. Arrivée prévue mi-2019, sous appellation A 45 : environ 400 ch sous le capot !
Mercedes, louable intention, cherche donc à élargir le public de ses versions survitaminées AMG en abaissant leur seuil d’accès. Cette AMG A 35 abaisse aussi le toit de la Classe A : 1,40 m, 2 cm de moins. Et l’étire de 2 cm (4,44 m), avec ses boucliers musculeux. Elle garde sa ligne naturellement dynamique, ainsi que le spectaculaire écran cinémascope de 20,5 pouces qui traverse sa planche de bord mais reste pour moitié en option : 500 € pour la dalle numérique d’instrumentation de 10,25 pouces. Le kit carrosserie AMG évite le piège de l’agressivité tapageuse : calandre à double barre et picots diamantés, inserts chromés qui fendent l’air comme des rasoirs sur les écopes avant, diffuseur arrière à quatre lames verticales. La Classe A devient ainsi belle comme un fauve, dans sa parure AMG A 35.
Prix Mercedes Classe A 35 AMG
Une version AMG posée à 50 000 € et des poussières, ce n’était jamais arrivé ! Pour mémoire, la précédente AMG A 45 débutait 5 000 € plus haut. L’AMG A 35 n’est pourtant pas démunie. Ni en puissance, ni en technologie : transmission intégrale, boîte robotisée à programme de départ automatisé. Non plus qu’en éléments distinctifs portant la griffe du département sportif de Mercedes : volant à méplat en cuir Nappa perforé et surpiqûres rouges, suspensions spécifiques, disques de freins ventilés, jantes de 18 pouces à double branche. A qui veut davantage encore, la série de lancement Edition 1 tend les bras : pack Sport Black, délicieux aileron arrière, jantes de 19 pouces et autres friandises pour 57 800 €.

Diffuseur à quatre lames verticales, sorties d'échappement chromées de 9 cm de diamètre : la Mercedes A 35 AMG est reconnaissable entre toutes vue de l'arrière. Pour qui parvient à la rattraper !
Certes, le malus écologique n’aime pas qu’un modèle sorte du rang, surtout quand il cumule moteur à essence et transmission intégrale. Quand il entend le mot AMG, il sort son artillerie. Mais pour tirer sur l’AMG A 35, il a dégainé un revolver plutôt qu’un bazooka : de 4 253 à 4 673 € d’écotaxe pour 2019, par les temps qui courent, on voit bien pire. Au cours actuel, la précédente AMG A 45 aurait acquitté 5 113 € de pénalité. Que faire de la somme ainsi économisée ? La reverser dans l’achat du pack Aérodynamique (1 900 €), pardi : son aileron arrière, un peu canaille, va tellement bien au teint d’une AMG A 35…
Au volant de la Mercedes AMG A 35

Démarrage à feu doux : c’est à peine si le murmure du nouveau quatre cylindres 2.0 de 306 ch pénètre l’habitacle. Une gentille attention pour préserver la quiétude du voisinage. Mais les jours de colère, il suffit d’enclencher le mode Sport+ : le double échappement à régulation automatique des clapets libère une voix pleine, puissante et rauque, qui crépite joyeusement au rétrogradage, la boîte simulant un double débrayage avec talon-pointe. A l’accélération, la transmission intégrale soulage les roues avant pour les empêcher de s’affoler, les rapports obéissent dans la milliseconde au coup de doigt sur la palette droite du volant. Et souffle la tempête : 4,7 s de 0 à 100 km/h, confirme le chronomètre de la fonction Race Start. Un peu moins bien que l’ancienne AMG A 45 381 ch : 4,2 s. Mais de quoi ressentir une vigoureuse poussée dans les reins, d’ailleurs bien pris dans des sièges enveloppants.

L’AMG A 35 ne prétend toutefois pas au qualificatif de pure sportive. La répartition de son couple le dit bien : jusqu’à 50 % transféré aux roues arrière, pas davantage. Même ESP retardé ou désactivé en mode Sport+ qui raffermit suspensions et direction, elle reste typée traction, et limite ainsi la faculté de faire pivoter son train arrière à l’entrée d’un virage en direction du point de corde, comme sur une vraie bête de course. Ce n’est pas un défaut, c’est un choix, qui lui permet d’être à la fois sportive dans ses montées en régime, d’une agilité sereine à son inscription en courbes, confortable, civilisée et rassurante au quotidien. Le mot « compromis » est souvent accompagné d’une grimace péjorative. Il peut être aussi un art. L’AMG A 35 atteint ce niveau.
Dans l’habitacle de la Mercedes AMG A 35

Le volant AMG à méplat, en cuir Nappa à surpiqûres rouges, ajoute une note sportive à la planche de bord futuriste de la Mercedes Classe A 35 AMG, traversée par son long écran de 20,5 pouces. Mais du coup, ce sont les aérateurs centraux ronds qui paraissent trop gros et appartenir à l'ancien temps.




Concurrence Mercedes Classe A 35 AMG
Le retrait provisoire de la Volkswagen Golf R (310 ch et 4,6 s de 0 à 100 km/h au temps de sa gloire), laisse la Mercedes AMG A 35 face à ses deux rivales habituelles : Audi S3 Sportback et BMW M140i. Gabarit, empattement : l’A 35 AMG est une longue compacte, qui accueille donc mieux les passagers du rang arrière que ses concurrentes allemandes. Elle paie ce choix, à couple égal, par une vivacité très légèrement inférieure à celle de la S3 de 0 à 100 km/h, et surtout un malus supérieur.
La M140i évolue à une autre altitude : 6 cylindres 3.0, 340 ch, tarif et écotaxe en conséquence. De sorte qu’au final, l’AMG A 35 est la moins disante des trois : ce n’est guère fréquent de la part d’une Mercedes, même si le moindre malus de la S3 rétablit un peu la balance. La S3 Sportback a une grande sœur, la RS3 : 5-cylindres 2.5, 400 ch, 4,1 s de 0 à 100 km/h. Mais aussi 62 180 €, et 9 973 € de malus. Il appartiendra à la future AMG A 45 de lui donner la réplique. Pour l’heure, à l’étage inférieur, c’est l’A 35 AMG qui tient la corde : prix plus serré, mieux à même de transporter une petite famille, et performances proches.
| Mercedes
| Audi
| BMW
|
Longueur | 4,44 m | 4,32 m | 4,32 m |
Hauteur | 1,41 m | 1,40 | 1,41 m |
Empattement | 2,73 m | 2,63 m | 2,69 m |
Coffre | De 370
| De 340
| De 360
|
Moteur | Essence. 4 cylindres | Essence.
| |
Cylindrée | 1 991 cm3 | 1 984 cm3 | 2 998 cm3 |
Puissance | 306 ch à 5 800 tr/mn | 310 ch à 5 500 tr/mn | 340 ch à 5 500 tr/mn |
Couple | 400 Nm
| 400 Nm
| 500 Nm
|
Transmission | Aux quatre roues | ||
Boîte de vitesses | BVR 7 | BVR 7 | BVA 8 |
Poids | 1 555 kg | 1 540 kg | 1 615 kg |
0-100 km/h | 4,7 s | 4,6 s | 4,4 s |
Vitesse maxi | 250 km/h | ||
Consommation
| De 7,3 à 7,4 l aux 100 km | 6,5 l
| De 7,9 à 8,0 l
|
CO2 | De 167
| De 150
| 180 g/km |
Malus écologique | De 4 253
| De 2 300
| 7 340 € |
Prix | 50 400 € | 54 960 € | 52 450 € |
(*) en cycle normalisé.
Bilan essai Mercedes A 35 AMG

Enthousiasmante, et finalement rationnelle pour qui peut poser plus de 50 000 € sur la table pour une berline compacte. La nouvelle Mercedes A 35 AMG a certes réduit la voilure pour serrer ses prix, mais garde assez de chevaux sous le pied pour galoper gaillardement. Ligne athlétique sans outrances, traitement intérieur moderne, luxueux et sportif, gabarit accueillant, bel équipement, faculté à passer du mode rageur à un comportement civilisé : la Classe A AMG 2019 met une croix dans toutes les cases, sans rien oublier.
On aime
• Une fois n’est pas coutume chez Mercedes : son prix…
• La beauté de ses traits, épicée par la griffe AMG
• Son double visage, tantôt rageur, tantôt aimable
On regrette
• Que son train arrière ne soit pas un poil plus joueur
• Le revers de son grand gabarit : une S3 est plus sobre
• Gros aérateurs centraux et écran extra long ne font pas bon ménage