Essai MG4 Luxury : notre avis sur la compacte électrique bon marché

La menace chinoise se précise pour l’industrie automobile européenne, dont on attend encore la réaction. Au Mondial de Paris 2022, de nouvelles marques emboîtent le pas de MG, qui ne s’endort pas sur ses lauriers. Loin de là. Le constructeur entend en effet proposer une gamme de dix modèles entièrement renouvelés d’ici à 2025, dont la compacte MG4 est la première représentante.

Ce nouveau modèle de 4,29 m de long inaugure en effet une plate-forme 100 % électrique modulable, qui peut recevoir plusieurs types de batteries et un ou deux moteurs électriques. Il se caractérise également par des liaisons au sol assez évoluées, et notamment un train arrière à cinq bras. La MG4 peut recevoir deux types de batteries extra-fines avec des chimies différenciées. La petite de 51 kWh renferme le mélange lithium-fer-phosphate (LFP), alors que la grande de 64 kWh est composée de nickel-manganèse-cobalt (NMC).

En dépit de ces nouveautés qui placent sur le papier l'auto chinoise au niveau des électriques les plus avancées du marché, la nouvelle MG4 électrique continue à casser les prix. Elle se fait également remarquer par son choix de coloris vifs et son esthétique qui suscite des commentaires contrastés, surtout les modèles Luxury dotés d’un aileron spectaculaire.

Vue de près, l’auto révèle cependant une qualité perçue nettement inférieure à celles des SUV de la marque : les ZS et Marvel R. On remarque des traces de moulure sur le plastique transparent à l’arrière qui se révèle particulièrement sensible aux rayures, tandis que la très épaisse custode est camouflée par un panneau en plastique monté sur joints pour donner l'illusion d'un vitrage.
 

Prix de la MG4

C’est évidemment sur la question du prix qu’une nouvelle MG est attendue. Le moins que l’on puisse dire, c'est que la MG4 ne déçoit pas sur ce plan. Sa gamme démarre à 28 990 € pour la version Standard à petite batterie et 170 ch de puissance, soit 22 990 € avec le bonus de 6 000 € offert par l’État aux particuliers. C’est 5 000 € de moins que le ZS EV premier prix ! La promesse de la voiture électrique au prix d’une thermique est donc tenue, et même mieux que cela. Car le tarif de base des compactes européennes thermiques est en général plus élevé en raison des augmentations « décomplexées » que leur ont infligées leurs constructeurs ces derniers mois.

Pour accéder à la MG Comfort avec batterie de 64 kWh et puissance de 204 ch de puissance, il faut ajouter 4 000 €. Un surcoût qui n’a rien d’anodin, les équipements supplémentaires se limitant au volant en cuir, au chargeur embarqué de 11 kW, aux jantes de 17 pouces et à la calandre à volets actifs, tandis que ces accumulateurs s’annoncent moins durables dans le temps : ils ont été testés pour subir 3 000 cycles de recharge contre 7 000 pour ceux du modèle d’accès. Enfin, notre modèle haut de gamme Luxury propose moyennant une allonge de 2 000 € de nombreux équipements supplémentaires et une apparence plus léchée grâce à un toit contrasté noir et un spoiler arrière voyant en deux parties qui coûte cependant 15 km d’autonomie WLTP.
 

Autonomie et recharge de la MG4

Nous nous attendions à de gros progrès en termes de consommation de la part de la MG4 compte tenu de son aérodynamique plus fine et de sa technologie plus avancée que celles des MG ZS et MG5. La déception pointe lors de cette première prise en mains, puisque nous avons constaté environ 16 kWh/100 km sur route à rythme paisible et 24 kW/h/100 km sur autoroute à 130 km/h compteur stabilisé. Dès lors, il faut s’attendre à une autonomie réelle de 400 km sur route et à 266 km sur autoroute. Pas un record dans la catégorie, mais cela permet au véhicule de se situer dans la moyenne.

Nous referons le test de la MG4 sur notre parcours dédié à l'autonomie des voitures électriques, d'ailleurs déjà expérimenté avec la MG4 Standard dans cet essai. Cependant, il est déjà un domaine où cette nouvelle MG réalise des progrès sensibles, c’est celui de la vitesse de recharge. Nous avons en effet expérimenté un cycle de 15 % à 85 % sur une borne Ionity. La voiture encaisse une puissance en sortie de borne située entre 140 et 144 kW, supérieurs aux 135 kW annoncés par la marque, même en retirant les 2 kW de perte liés aux câbles.

Mieux encore, elle maintient ce rythme jusqu’à 58 %, ce qui permet de récupérer 30 kWh en 13 minutes. La puissance baisse nettement à 110 kW à partir de 60 % pour s’effondrer à 68 kW à 70 %, puis 59 kW à 80 %, ce qui reste néanmoins dans la norme. Au total, nous avons récupéré 44,5 kWh en 28 minutes. Des performances supérieures à ce que propose une Renault Mégane E-Tech ou une Citroën ë-C4. En ce qui concerne la recharge sur Wallbox, MG annonce 6 h 30 de 10 à 100 % grâce à son chargeur 11 kW, de série sur la finition Luxury. 

Au volant de la MG4

Sur le papier, la MG4 annonce des caractéristiques alléchantes pour un amateur de conduite : répartition des masses équilibrée entre l’avant et l’arrière, roues arrière motrices et centre de gravité bas grâce à la silhouette de compacte, qui n’a pas besoin d’être surélevée comme le break MG5. Dont acte. Au volant, la MG4 se montre infiniment plus dynamique que les autres modèles de la gamme, tant du point de vue des performances que du châssis. En dépit d’une direction surassistée qui manque de retours d’informations, elle fait preuve d’une agilité remarquable et révèle même une certaine nervosité du train arrière, amusante pour les amateurs.

Rien que l’ESP ne puisse compenser sur le sec, mais nous sommes curieux de mettre à l’épreuve le modèle sous la pluie. Du côté de la suspension, la compacte chinoise révèle un double visage. La qualité de filtrage, excellente sur les petites irrégularités, profite pleinement du format réduit des jantes proposées (17 pouces au maximum), mais sur les grosses compressions elle souffre d'une fermeté excessive, surtout à l'arrière. Il faut y voir le produit d'un compromis ressort-amortisseur encore perfectible.

Si l’insonorisation des bruits de roulement se révèle excellente, on ne peut pas en dire autant des bruits d’airs, très présents sur autoroute… et variables selon les exemplaires essayés. Enfin, MG ne maîtrise toujours pas les aides à la conduite. Le système semi-autonome apparaît carrément dangereux sur autoroute, étant incapable de gérer les zones de travaux et corrigeant trop brutalement les trajectoires. Il ralentit également sans raison valable dans les courbes sur autoroute et manque de finesse. S’y ajoute une ergonomie très contestable de ses commandes, avec l’utilisation d’acronymes obscurs pour ses différents modes de régulation. Pour être complet, signalons enfin que les trois modes de conduite proposés, censés agir sur la direction, le freinage et l’accélération, offrent des différences très ténues.

Dans l’habitacle de la MG4 Luxury

C’est compliqué de faire simple, et le parti pris minimaliste voulu par les concepteurs de la MG4, sans doute pour s’inspirer des Tesla et Vokswagen ID, se révèle être un échec. La MG4 abandonne le bouton Stop & Start et démarre en mettant le pied sur le frein. Mais le temps de mise en route est parfois long, si bien que l’on insiste sur le bouton rotatif du sélecteur de vitesse sans comprendre pourquoi la voiture ne démarre pas.

Plus ennuyeux, l’ergonomie des commandes souffre systématiquement de l’absence de signalétique visuelle. Basée sur des petits joysticks du volant, elle conduit à des hésitations permanentes pour afficher les fonctions, tandis que le régulateur de vitesse peut facilement être réenclenché par erreur. Le plus irritant est le bouton de climatisation, qui appelle un écran de contrôle plutôt mal conçu… et qui disparaît avant même que l’on ait eu le temps d’ajuster quoi que ce soit. Il faut donc cliquer plusieurs fois sur le menu principal pour accéder durablement aux réglages. Ubuesque ! Une gymnastique est également requise pour accéder aux modes de conduite, tandis que la caméra panoramique s’affiche automatiquement à basse vitesse, cachant toutes les fonctionnalités sans nécessité (un défaut partagé avec d'autres modèles).

Autre erreur, le rangement pour téléphone portable à rebords trop fins. Même s’il est revêtu de caoutchouc, il ne retient pas les téléphones qui y sont posés lors des virages serrés ou dans les ronds-points. L'un des gros points faibles de la MG4 est sa finition en très net recul par rapport à celle du ZS et à des années-lumière de celle d’une Renault Mégane E-Tech. La qualité des plastiques de la planche de bord et des contre-portes, durs et faciles à rayer, apparaît en effet médiocre. Il en va de même pour la sellerie mixte, dont la partie en cuir synthétique évoque le vinyle de pacotille. Enfin, des poignées de maintien au plafond pour les passagers auraient été appréciées. Le MG4 se rattrape grâce à son rapport encombrement/habitabilité satisfaisant. L’espace à l’arrière se révèle très correct, y compris pour de grands adultes, et les passagers n’ont pas besoin de voyager genoux remontés à cause de la batterie sous le plancher. Le coffre apparaît, lui aussi, plutôt logeable avec 363 l.
 

Concurrence

Compte tenu du prix de la MG4, ce paragraphe n’a pas d’objet, sinon pour constater le gouffre qui le sépare de ses rivales. Elle se compare en effet directement à la Volkswagen ID.3 de même puissance : certes, l’allemande offre des aides à la conduite plus efficace et un habitacle mieux conçu, mais sa version Pro Performance Active d'accès est facturée 10 000 € de plus ! C’est à peu près le même constat pour ses concurrentes françaises. Le différentiel s’établit à 5 210 € face à la Renault Mégane EV60 220 ch Équilibre, certes beaucoup mieux finie mais moins bien équipée et dont la puissance de charge est nettement inférieure.

Face à la Citroën ë-C4 en finition d’accès Live, l'écart se limite à 2 760 €, mais la batterie de cette dernière est plus petite, moins puissante de 68 ch et supporte des recharges beaucoup moins véloces. Il faut donc aller explorer les segments inférieurs pour trouver des modèles aux tarifs approchants mais beaucoup moins habitables, puissants et équipés, comme la Peugeot e-208, affichée à 32 600 € en finition d’accès Like.
 

Bilan essai MG4

Par rapport aux premiers modèles MG lancés sur le marché français, la MG4 révèle des progrès évidents en matière d’agrément de conduite et de vitesse de recharge, qui la placent dans ces domaines parmi les meilleures de la catégorie, tandis que son habitabilité se révèle satisfaisante. De quoi donner à ses acheteurs l’impression de réaliser une belle affaire. Mais ils devront composer avec des lacunes : finition médiocre, aides à la conduite dépassées et ergonomie à revoir. Pour autant, son prix record tue le match d’emblée avec ses rivales, alors que nous n’avons essayé que la version la plus haut de gamme, moins compétitive. 

On aime

•  Prix très compétitif     
• Recharge rapide efficace   
• Agrément de conduite 

On regrette

•  Finition médiocre 
• Ergonomie à revoir entièrement     
• Bruits d’air à haute vitesse 

Fiche technique MG4

Prix et équipements MG4

MG4 Standard 51 kWh : 28 990 €
 

• Accès mains libres
• Capteur de stationnement arrière
• Chargeur 7 kW
• Connectivité AppleCarPlay Android Auto
• Instrumentation numérique 7 pouces
• Écran tactile 10,25 pouces
• Phares à LED
• Régulateur adaptatif
• Sellerie tissu
• Système V2L
• Volant réglable en hauteur et en profondeur  

MG4 Confort 64 kWh : 32 990 €

• Calandre à volets actifs
• Chargeur 11 kW
• Jantes de 17 pouces
• Vitrage arrière surteinté
• Volant cuir

MG4 Luxury 64 kWh : 34 990 €

• Conduite semi-autonome
• 4 vitres électriques avec impulsion
• Pompe à chaleur
• Rétroviseur photochromatique
• Sellerie simili-cuir
• Sièges et volant chauffants
• Toit contrasté noir et aileron

Option

• Peinture métallisée : 650 €