Essai Opel Corsa-e : au volant de la première Opel 100 % électrique
Pour la première fois en sept générations et 38 ans de carrière, l'Opel Corsa se nourrit d'électricité. Et il convient d'admettre que ça lui va plutôt bien.
L'Opel Corsa électrique est disponible depuis ce mois de mars 2020 dans les concessions. Prix de départ : 30 650 €, hors bonus de 6 000 €.
OPEL Corsa Affaires Corsa-e 136ch Elegance
- - Moteur : Electrique
- - Puissance: 136 ch
- - Lancement : Octobre 2019
- - A partir de 32 650 €
- - 6000 € de bonus.
- Voir la fiche technique
L’Opel Corsa-e cultive sa différence avec la nouvelle Peugeot e-208, qui lui a donné sa plateforme et son moteur électrique développant jusqu'à 136 ch. Dans ses ventes, pas sûr que la proportion de cette version « zéro émission » soit très forte, alors que la Corsa arrive à un moment clé, sur un marché déstabilisé par les bonus/malus à géométrie variable et la crise sanitaire du coronavirus.

Opel - comme Peugeot - annonce néanmoins une proposrtion de 15 % de ses ventes en électrique, alors que la voiture arrivait en concessions le week-end dernier. Mais ce chiffre intègre les immatriculations de véhicules de démonstration qui accompagnent toujours un lancement commercial... En tout état de cause, la Corsa-e, est désormais disponible, après les versions thermiques lancées au cours des derniers mois.
Extérieurement, rien ne distingue une Corsa électrique d'une thermique, hormis le badge "e". Les dimensions sont identiques, à l'extérieur comme à l'intérieur, même après l'insertion des batteries dans le plancher. Comme les autres Corsa, cette électrique est fabriquée sur les mêmes chaînes que les autres versions, dans l'usine historique du modèle, à Saragosse (Espagne).
Prix Opel Corsa-e
Pour rouler dans cette petite polyvalente électrique, il vous faudra signer un bon de commande de minimum 30 650 €. Avec le bonus de 6 000 € et la prime à la conversion si vous êtes éligibles, l'addition peut passer sous la barre des 20 000 €. Le principe de la location longue durée est aussi à envisager : à partir de 189 €/mois, après un premier loyer d'un minimum de 1 750 € bonus déduit et qui peut augmenter selon là aussi vos critères fiscaux. Le faible coût d'entretien et la facture d'électricité acceptable (surtout si vous rechargez au bureau...) sont à prendre en compte.

La gamme de la Corsa-e est plus courte qu'en thermique, avec seulement deux niveaux de finition - Edition ou Elegance - plus une version dédiée aux entreprises (Edition Business) avec quelques équipements spécifiques. La dotation de série est bonne, et la liste des options est assez contenue (pas de roue de secours disponible, en revanche, sur cette version), organisée autour des incontournables telle que la peinture métallisée, ou alors de différents packs.
Au volant de la Corsa électrique

Même si l'univers est différent, impossible de ne pas faire le rapprochement avec la Peugeot e-208. Certaines pièces, comme le levier de vitesses, sont communes. En revanche, l'i-Cockpit est ici remplacé par un poste de conduite beaucoup plus conventionnel, avec un volant de taille normale. L'ensemble est homogène, plutôt triste mais la qualité est au rendez-vous. Seul le bloc d'instrumentation, bien que digital, arbore un design du siècle dernier.
Dans la circulation urbaine, on se prend vite au jeu. Profiter du couple maximal (260 Nm) dès le démarrage est amusant. Le frein moteur est assez léger au lever de pied, du même niveau qu'à bord d'un véhicule thermique. En revanche, on peut le faire doubler d'intensité en passer le levier de vitesses sur B, qui veut dire "Brake" et bénéficier d'une régénération plus importante. En ville, en anticipant les ralentissements, on ne touche presque pas aux freins sauf pour s'arrêter réellement. Ce qui amène à dire que conduire une électrique est amusant ! En outre, Il existe trois modes de conduite qui font varier la puissance du moteur (et donc l'autonomie) : Eco (82 ch), Confort (109 ch) et Sport (136 ch).
Sortis de la ville, nous passons en mode Normal, et le regain de puissance se ressent immédiatement. Le confort aussi surprend : non seulement la sellerie est bien dessinée, mais l'amortissement est bon. Il absorbe bien les petites irrégularités, se joue des pavés, bien assisté par des suspensions qui maintiennent les mouvements de caisse en virage.

Dès lors, comme pour la version thermique, il semble que la Corsa-e, qui a choisi des réglages différents de ceux de la e-208, est plus dynamique. Servie par des voies avant et arrière élargies, ayant opté pour un train avant de GS Line (version non disponible en électrique), elle trouve le bon réglage entre confort et efficacité, parvenant même à faire oublier le poids de ses batteries - plus de 300 kg, tout de même - de manière plus efficace que la Peugeot. L'élève aurait-il dépassé le maître, tout du moins sur cette partie ? Il sera intéressant de faire un comparatif poussé entre les deux voitures.
Sur autoroute, le mode Sport permet de doubler facilement, mais son nom est un peu usurpé. 136 ch pour mouvoir plus de 1 500 kg n'ont jamais permis de faire une véritable sportive, même si le moteur électrique, disponible à bas régime, autorise un joli 0 à 100 km/h en 8,1 s. On notera par ailleurs que l'insonorisation est bonne, ce qui n'est pas simple lorsqu'on traite l'habitacle d'un véhicule électrique, avec des bruits de roulement et aérodynamiques qui se font davantage entendre.


Un mot sur la consommation, qui nous a agréablement surpris. Sur le papier, la voiture est homologuée à 17 kWh/100 km en cycle mixte WLTP. Lors de nos essais, nous sommes montés à plus de 19 kWh sur route et autoroute, mais sommes restés nettement en-dessous de 17 kWh en ville, grâce aux modes ECO et B, qui ne grèvent pas le plaisir de conduite. Dès lors, même si l'autonomie annoncée à 330 km peut paraître élevée, il relève de nos calculs que 280 à 300 km, notamment en zone urbaine, est une distance réaliste. Avec la bonne infrastructure de recharge, cela rend la Corsa-e plus attractive.
Dans l'habitacle la Corsa-e





Concurrence
Sa meilleur ennemie est bien entendu sa proche cousine, la Peugeot e-208, qui dispose de la même technologie enveloppée autrement avec un tarif voisin et une image de marque supérieure sur le marché français - alors que c'est l'inverse en Allemagne. Dans le groupe PSA, la Corsa-e est aussi challengée par le DS 3 Crossback E-Tense lui aussi construit sur la même plateforme technique CMP, mais qui s'envole côté tarif.
Chez Mini, la version Cooper SE vient aussi se positionner comme une alternative. Mais la vraie menace, pour la petite électrique germanique, s'appelle plutôt Renault Zoé qui arrive avec 390 km d'autonomie et ses tarifs agressifs.
Bilan Opel Corsa-e
La proposition est plutôt bonne, avec tout ce qu'il faut de confort et d'équipement. L'autonomie pour le quotidien n'est plus vraiment la question, mais plutôt la capacité de recharger rapidement dans le cas de trajets longue distance. La Corsa-e apparaît donc comme un bon véhicule citadin, et joue plutôt bien une partition qui semble écrite pour elle. Il faut quand même accepter - et être en mesure - de débourser a minima 24 000 € une fois le bonus déduit pour une seconde voiture qui deviendra plus complexe à utiliser quand il s'agira de partir en week-end ou en vacances.
A LIRE. Quelle voiture électrique choisir en 2020 ?

On aime
La proposition globale
La conduite, agréable
Le comportement routier
On regrette
Le compteur, d’un autre temps
L’accès aux places arrière, un peu serré
La difficulté de recharge, qui pose question sur long trajet