Essai Opel Crossland (2021) : du Mokka dans le Crossland

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Une calandre noire pleine alignée sur des feux redessinés et une large entrée d'air inférieure : le nouveau regard du Crossland se voit de loin. En reprenant cette nouvelle identité maison, il veut ressembler au tout nouveau Mokka. Sauf que ce dernier, qui occupe aussi le créneau des SUV urbains, risque vite de devenir fort encombrant avec son style plus aguicheur et son châssis moderne qui lui ouvre les voies de l'électricité.

À peine 7 cm plus long que le nouveau Mokka, le Crossland compte sur son pragmatisme. Sa qualité de vie à bord s'adresse à une clientèle plus familiale, sensible aux aspects pratiques et à un rapport prix-équipement plus serré. Malgré des moteurs inchangés, il profite aussi de ce restylage pour revoir subtilement son châssis. Suffisant pour se faire une place aux côtés d'un Mokka, qui profite de l'effet nouveauté ?
 

Prix Opel Crossland 1.2 Turbo 110

Les tarifs de l'Opel Crossland commencent à 19 950 €, mais il faut alors se contenter d'un simple 1.2 de 83 ch. Avec le 1.2 de 110 ch, le ticket d'entrée est fixé à 21 165 € en finition Edition, qui comprend déjà l'essentiel (voir les équipements en page 3). Disponible à partir de 22 120 €, la version Elegance se montre extérieurement plus valorisante, mais elle facture en option la banquette coulissante et le double fonds de coffre via un Pack Cuir affiché 800 €. La GS Line intègre cette modularité astucieuse en série avec des sièges avant ergonomiques plus confortables, mais l'addition atteint 23 465 €.

Au volant

Tarages des amortisseurs et direction revue : le Crossland revoit subtilement son châssis. Sans égaler les meilleurs SUV urbains, il filtre plutôt bien les aspérités du revêtement à basse vitesse et réserve donc un confort de suspension correct en ville. La douceur de ses commandes, la disponibilité du moteur 1.2 Puretech d'origine PSA et la position dominante sont de précieuses alliées dans la jungle urbaine. Seul bémol, le rayon de braquage moyen (11,2 m) et la vision arrière limitée ne facilitent pas les manœuvres. À moins de dépenser 600 € de plus pour s'offrir une caméra de recul.

Absolument inchangé, le trois-cylindres turbo de 110 ch retransmet toujours quelques vibrations dans les sièges et le pédalier à très bas régimes. Il se montre en revanche plutôt silencieux et efficace à partir de 2 000 tr/min. Son tonus reste largement suffisant pour garder le rythme sur de longs trajets, même si le sixième rapport très long oblige souvent à rétrograder.

Les nouvelles mises à jour technique promettent davantage de stabilité sur autoroute et de précision. Côté pile, le Crossland se montre imperturbable à haute vitesse et serein sur les gros freinages. Côté face, le ressenti artificiel de la direction et son extrême légèreté la rendent peu communicative dès que la route tourne. La conduite manque de saveur et de précision, même si la présence de pneus M+S moins performants que des enveloppes routières classiques y est certainement pour beaucoup. De toute façon, le châssis plutôt paisible préfère un rythme de bon père de famille. Il peut aussi recevoir sur certaines versions le système grip control ici baptisé Intelligrip.

Dans l’habitacle

Concurrence

Le Crossland retrouve beaucoup d'acteurs dans le segment très disputé des crossover urbains. Son plus proche rival, dont il partage les dessous, reste le Citroën C3 Aircross, qui sera prochainement restylé. Avec le même moteur PureTech 110 ch, il met en avant un confort de haut niveau et un prix d'appel agressif de 18 500 €. Le Crossland affronte aussi les deux stars du marché. Le Peugeot 2008 met toujours en avant son style, sa technologie valorisante et son bon rapport confort/comportement. Il facture en revanche ses charmes au prix fort : de 21 950 à 24 050 € avec le trois-cylindres essence PureTech de 100 ch. Pratique et agréable à vivre, le Renault Captur propose un TCe 100 compatible au GPL et disponible à partir de de 21 750 €.
 

Bilan essai Opel Crossland 1.2 Turbo 110

En perdant son X, le Crossland s'offre un restylage à peu de frais qui se voit de suffisamment loin. Il redonne un coup de jeune particulièrement bienvenu à un SUV urbain qui risque tout de même de souffrir de l'arrivée d'un Mokka autrement plus sexy. Avec son habitacle plus vaste, le SUV propose une offre complémentaire, à condition de monter en gamme pour profiter de toutes ses astuces. À défaut de se montrer aussi palpitant que les références du genre, il peut compter sur ses capacités d'accueil et sur son rapport prix/équipement pour se faire une place sur un créneau où la concurrence est particulièrement féroce.

On aime

• La qualité de vie à bord
• L'équipement correct
• La douceur des commandes

On regrette

• Modularité optionnelle ou sur versions
• Le châssis un peu pataud
• La présentation intérieure austère