Essai Peugeot 308 hybride : les vraies consommations
La Peugeot 308 accueille pour la première fois une motorisation hybride rechargeable. L'attractivité de cette version est réelle pour des raisons fiscales, mais qu'en est-il de ses consommations, de son autonomie électrique et de son agrément ?
Nous avons effectué trois parcours types (route, autoroute et ville) avec la nouvelle Peugeot 308 Hybrid 180 pour connaître ses consommations.
Thomas Antoine
PEUGEOT 308 Hybrid 180 GT
- - Moteur : Hybride
- - Puissance: 180 ch
- - Lancement : Octobre 2021
- - A partir de 41 400 €
- - 1000 € de bonus.
- Voir la fiche technique
Avec la nouvelle 308, Peugeot a considérablement réduit le nombre de versions à moteur thermique : un seul diesel (130 ch) et deux essence (110 et 130 ch). Cette offre peau de chagrin a pour but de mettre en avant les nouvelles déclinaisons hybrides rechargeables, dont les très bas rejets de CO2 à l’homologation (24 g/km) permettent au constructeur d’abaisser la moyenne des émissions de sa gamme, aux entreprises d’éviter certaines taxes et aux particuliers de toucher le bonus écologique de 1 000 € (valable jusqu’en juin 2022).
Mais une fois passés les cadeaux fiscaux, auxquels on peut ajouter la carte grise gratuite (sauf dans deux régions), qu’en est-il de l’agrément et de la consommation de la 308 hybride ? Pour cela, nous avons testé une version de 180 ch sur trois parcours différents. Cette déclinaison Hybrid 180 est disponible sur toutes les finitions à un prix de départ de 36 800 € et jusqu’à 41 400 € pour notre version d’essai en GT (voir le détail des prix et des équipements en page suivante).
Le tarif de cette 308 Hybrid 180 est 7 400 € plus élevé que celui de la version PureTech 130 EAT8 (bonus déduit) à finition égale. Un écart de prix impossible à rentabiliser pour le particulier. L'hybride est certes plus puissante que son équivalent thermique, mais aussi plus lourde (+ 314 kg), dotée d’un coffre plus étriqué (361 l contre 412 l) et d’un réservoir plus petit (40 l contre 52 l). Des différences qu'il faut connaître avant de se lancer dans le choix de l’hybride rechargeable (PHEV).
Côté technique, la 308 s'appuie sur une chaîne de traction qui se compose ici d’un quatre-cylindres essence de 150 ch, d’un moteur électrique de 110 ch, d'une boîte automatique à huit rapports et d’une batterie de 12,4 kWh. C'est la même technologie que celle des 508 et 3008, mais avec une capacité de batterie légèrement supérieure.
Le test de l’autonomie électrique
Le constructeur annonce une autonomie mixte WLTP de 60 km en roulage électrique. Lors de notre test dédié aux hybrides rechargeables (parcours composé de routes limitées à 70, 90 et 110 km/h + traversées de petites villes), la 308 Hybrid a parcouru 44 km avant de ranimer son moteur thermique. C’est en dessous de la promesse faite par Peugeot, mais largement suffisant pour la majorité des trajets journaliers. La contrainte vient évidemment de la recharge quotidienne, et c’est cette fréquence qui détermine tout l’intérêt de la technologie PHEV. Il est préférable de disposer d’une solution de charge à domicile pour maîtriser le coût de l’énergie et éviter les déconvenues sur les bornes publiques. Sur une prise domestique, comptez 7 heures pour obtenir une charge complète. Cela correspond à une nuit. Inutile donc de s'embarrasser d’une installation plus puissante.
Consommation 308 hybride sur route
La nouvelle 308 a conservé presque tous les talents du modèle précédent avec un châssis efficace et précis. En dépit de son embonpoint, cette version Hybrid 180 demeure agile et restitue un bon confort. Dommage que l’agrément de conduite soit écorné par le freinage inconsistant, surtout lors d’un besoin de fort ralentissement. Sur ce point, Peugeot n’a pas trouvé la bonne gestion dans la transition entre freinage régénératif et par friction. Les phases de relais entre les moteurs essence et électrique se révèlent fluides, et les relances sont toniques à l’écrasement de l’accélérateur, qui met en action les deux moteurs (180 ch et surtout 360 Nm de couple). Notre trajet routier avec la batterie vide (elle ne l’est jamais entièrement) dans le respect des vitesses légales (70, 90 et 110 km/h) s’est soldé par une consommation de 6,4 l/100 km finalement assez proche de celle de la version PureTech 130 EAT8.
Consommation 308 hybride sur autoroute
Impériale de stabilité et silencieuse sur le ruban de l’autoroute, la 308 donne envie de voyager loin. On regrette que l’assistant de maintien dans la voie réagisse parfois avec brutalité, et on finit par le couper. Mais l'opération n'est pas évidente puisqu'elle réclame quatre actions sur l’écran tactile en comptant le retour à l’affichage initial. Monsieur Peugeot, merci de faire plus simple la prochaine fois. Après 150 km d’autoroute avec la batterie au plus bas dès le départ, la consommation s’est stabilisée à 7,3 l/100 km. Si c’est loin de ce qu’est capable de faire la version diesel, cela reste raisonnable. Heureusement, car le petit réservoir de 40 l limite le rayon d’action par rapport à la version thermique. Et ne comptez pas faire le plein de watts sur l’autoroute car la 308 n’est pas dotée d’un chargeur rapide, comme la quasi-majorité des hybrides rechargeables.
Consommation 308 hybride en ville
Après un trajet de 44 km en ville, nous avons relevé une consommation de 8,2 l/100 km. Un résultat décevant car c’est en milieu urbain qu’il est souhaitable de réduire les émissions. Et c’est sur ce type de trajet que les hybrides sont en général performants, comme nous avons pu l'observer avec les hybrides Toyota et Renault (A lire : La Peugeot 308 Hybrid défie la Renault Mégane E-Tech). Pourtant, la 308 s’élance toujours sur la force électrique, et le moteur thermique prend le relais vers 20-25 km/h selon l’enfoncement de la pédale d’accélérateur. Ce test a aussi été réalisé avec la batterie au plus bas. Il démontre que, pour tirer la quintessence d’un PHEV – c’est-à-dire pour rouler en mode zéro émission sur le lieu de déplacement –, il faut charger chaque jour son véhicule si les déplacements sont quotidiens.
