Voiture à l'essai : Peugeot 508 SW PureTech 225ch S&S GT EAT8
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À partir de
47 300 € 300 € de malus
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Page 1Essai Peugeot 508 SW GT PureTech 225 : le break nommé désir
Seul le nom est resté, héritage d’un lointain passé. Depuis beau temps, les familles ne les aiment plus, et sont parties voir ailleurs, du côté des monospaces d’abord, puis des SUV. Dès lors, confrontées à l’effondrement du segment (365 000 ventes en France en 2002, 92 000 en 2017), les familiales doivent changer de discours, séduire un autre public, par d’autres qualités : élégance de la ligne, talents dynamiques.
Les coupés quatre portes ont donné le ton, avec leur toit bas et en fuite. La nouvelle Peugeot 508, lancée en octobre 2018, s’inscrit dans cette veine : gabarit compact (4,79 m) pour serrer son poids, 1,40 m sous la toise (6 cm de moins que son aînée), vitres latérales sans encadrement, toit en forte chute à partir du pilier central. La nouvelle 508 SW enfonce le clou. Il l’annonce avec fierté, aucun break ne culmine moins haut que lui : 1,42 m. En comparaison, l’ancienne 508 SW la domine presque d’une demi-tête (1,48 m). Mais Peugeot n’ignore pas qu’un break doit aussi transporter troupes et bagages.

La Peugeot 508 SW a donc soigné l’accueil au rang arrière en étirant son toit et ralentissant sa déclinaison, son volume de coffre en augmentant son gabarit (4,79 m) au bénéfice du porte-à-faux arrière, mais sans rien perdre de la beauté et la fluidité de la berline. Au contraire même. Pour qui aime les toits longs et les silhouettes deux corps, la plus séduisante des 508, c’est le break SW, avec sa face arrière large et puissante.
Prix Peugeot 508 SW PureTech 225
La gamme 508 SW est facturée 1 300 € de plus que la berline et elle démarre à 33 600 € en diesel HDi 130. La version haute essence 225 ch, ici à l’essai, ne vient qu’en finition supérieure GT, à 48 900 €. La série limitée de lancement First Edition (400 unités en France) monte encore le curseur d’un cran : 52 950 €. Comme pour la berline, l’augmentation des tarifs 508 SW n’est donc pas mince d’une génération à l’autre. Certes, l’ancienne 508 SW avait serré ses prix en fin de parcours, mais sa cadette propose désormais un gabarit plus restreint pour un tarif bien plus élevé. A priori, pas la combinaison commerciale idéale…

Heureusement, la 508 GT s’est enrichie dans l’intervalle : suspension pilotée, hayon mains libres, jantes de 19 pouces, sellerie cuir et faux daim, régulateur de distance adaptatif à fonction Stop&Go dans les embouteillages, aide au maintien dans la voie, audio 12 HP. La 508 SW aussi : écran multimédia de 10 pouces, dalle numérique i-Cockpit, vitrage latéral sans encadrement. Mais tout de même, son bond sur l’échelle des tarifs laisse pantois. Quitte à craquer, autant céder à la tentation First Edition. Elle offre au total 5 500 € d’équipements facturés en option en GT, pour un supplément tarifaire de 4 050 €. Plus un superbe plancher de coffre en bois, dont elle gardera l’exclusivité : un futur « collector ».
Au volant de la 508 SW PureTech 225
Conduire trop souvent des SUV éloigne de cette vérité de l’automobile, pourtant aussi immuable que les lois de la gravitation universelle ou la recette de la pipérade : une voiture, objet par nature en mouvement, ne peut prétendre au dynamisme que si elle est légère et basse. Autrement dit, de format coupé, berline ou break. Gabarit court, toit au plus près du sol, allure de break de chasse, la 508 SW promet du plaisir de conduite. Et tient parole, surtout en version 225 ch essence à amortissement piloté.

Les virages ? Elle les efface : direction incisive, train avant collé à la route, train arrière qui suit le mouvement sans broncher, antidérapage qui intervient tard et de manière quasi imperceptible. Les irrégularités du bitume ? Elle les gomme. Les sorties de courbes ? Elle les avale : 7,4 s de 0 à 100 km/h. On n’en attendait pas tant d’un 1.6 essence, il est vrai épaulé par une boîte automatique étonnamment vive dans ses montées de rapports. Petit volant et assise basse ajoutent au ressenti du conducteur, qui fait ainsi corps avec la machine. Pas de bruits d’air intempestifs, péché sonore habituel aux vitres sans encadrement.

On l’a dit, l’augmentation des tarifs de la 508 SW laisse pantois. Même commentaire pour ses qualités routières en déclinaison GT 225 ch. L’équilibre parfait entre efficacité, confort, punch et sobriété. Vous êtes définitivement passé du côté des SUV ? Très bien, à chacun son bonheur. Mais, franchement, vous manquez quelque chose et passez à côté d’un malus qui joue en sourdine : seulement 140 € pour ce puissant break à essence.
A bord de la Peugeot 508 SW PureTech 225



Concurrence Peugeot 508 SW PureTech 225
Pas facile de trouver rivale directe à la 508 SW essence 225 ch. La Volkswagen Passat SW en est restée à une autre conception du break : toit posé haut (1,48 m), grand coffre (650 l). Et le retard pris par le groupe VW dans le passage de ses moteurs aux normes Euro 6d a restreint son offre : plus rien au-dessus de 150 ch en essence. Idem pour l’Audi A4 Avant (4,73 m) en version deux roues motrices. Volvo a tourné le dos aux vastes breaks de charge de son passé : 4,76 m, 1,43 m de haut, et coffre de 529 l pour le Volvo V60. Mais là encore fausse piste. Volvo le clame fort : gamme entièrement essence pour la berline S60. En oubliant de dire que le break V60 pratique la religion inverse : que des diesels !
Le break BMW Série 3 Touring (4,63 m) a six ans et sera bientôt remplacé. Comme Ford Mondeo SW (4,87 m) et Opel Insignia Tourer (4,91 m), la Renault Talisman Estate joue dans la cour des grands : 4,87 m. Dès lors, elle pèse lourd. Son moteur essence 225 ch n’est pas le champion de la sobriété. Verdict du malus : 3 756 €. Autrement dit, éliminée.
Au final, ne reste que la Mercedes Classe C break, petit format (4,70 m), et 184 ch, comme Série 3 Touring, pour la plus puissante de ses propositions essence deux roues motrices. Elle est de coffre plus bref (460 l) et moins vive (7,9 s de 0 à 100 km/h) que la 508 SW. Mais démarre moins haut : 46 000 €. Une Mercedes moins chère qu’une Peugeot… Même si 40 ch les séparent, Les temps ont-ils à ce point changé, ou est-ce la 508 SW qui exagère ?
| Peugeot
| Mercedes
| Renault
| Volkswagen Passat SW |
Longueur | 4,79 m | 4,70 m | 4,87 m | 4,77 m |
Hauteur | 1,42 m | 1,46 m | 1,47 m | 1,48 m |
Empattement | 2,79 m | 2,84 m | 2,81 m | 2,79 m |
Moteur | A essence. 4 cylindres. Turbo | |||
Cylindrée | 1 598 cm3 | 1 497 cm3 | 1 798 cm3 | 1 498 cm3 |
Puissance | 225 ch | 184 ch | 225 ch | 150 ch |
Couple | 300 Nm | 280 Nm | 300 Nm | 250 Nm |
Boîte | BVA 8 | BVA 9 | BVR 7 | BVR 7 |
Poids | 1 505 kg | 1 565 kg | 1 589 kg | 1 540 kg |
Coffre | De 530
| De 460
| De 503
| De 650
|
0-100 km/h | 7,4 s | 7,9 s | 7,5 s | 8,8 s |
Vitesse maxi | 246 km/h | 235 km/h | 234 km/h | 213 km/h |
Consommation mixte* | 5,7 l/100 km | 6,2 l/100 km | 7,2 l/100 km | 5,5 l/100 km |
CO2 | 130 g/km | 136 g/km | 164 g/km | 115 g/km |
Malus 2019 | 140 € | 410 € | 3 756 € | Neutre |
Prix | 47 300 € | De 46 000
| De 37 800
| De 34 980
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(*) Valeur d’homologation.
Bilan essai Peugeot 508 SW PureTech 225

Bon, d’accord, son prix… Une fois cette mauvaise nouvelle digérée, ne reste plus que le meilleur. Les mêmes talents dynamiques que la berline 508, tout en accueillant bien mieux ses passagers arrière. La même beauté, l’élégance en plus, puisqu’une ligne coupé quatre portes qui étire son toit devient naturellement break de chasse. Pas grand-chose à redouter, même avec un moteur essence qui souffle fort, d’un malus dont les SUV, plus hauts, plus lourds, vont maintenant éprouver la colère. D’où cet espoir, revivifié par la Peugeot 508 SW 225 ch : et si les breaks étaient l’avenir de l’automobile à vocation routière ?
On aime
- Sa beauté, à la fois puissante et élancée
- Gros plaisir de conduite en version 225 ch essence, tout petit malus
- Pas le sentiment de confinement au rang arrière ressenti sur la berline
On regrette
- Les prix 508 SW ont trop monté d’une génération à l’autre
- La minceur de la lunette arrière gêne la rétrovision
- Une direction trop fortement assistée, sauf en mode Sport
Tant qu'il n'y aura pas l'éclairage matriciel, qui pour moi n'a rien d'un gadget (pouvoir rouler à 130 de nuit sur autoroute en plein phares en permanence, sinon je suis mal à l'aise), je n'achèterai pas. Dommage, vraiment ! Et puis la décote/valeur résiduelle (même si en progression), par rapport à des prémium à peu près au même tarif (i. e. la Mercedes Classe VC citée...).