Essai Renault Kangoo combispace (2021) : le nouveau maître cube
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Essai Renault Kangoo combispace (2021) : le nouveau maître cube

Plus grand, plus accueillant, plus technologique, mieux présenté, le nouveau Kangoo compte bien redevenir le roi des ludospaces. Les prix suivent l'inflation, d'autant que ses astuces viennent systématiquement en supplément. Découverte.

Publié le Mis à jour le

Le nouveau Renault Kangoo est ici à l'essai en version diesel de 95 ch, dont les prix oscillent entre 25 900 € et 27 400 €. Deux motorisations essence de 100 et 130 ch sont aussi proposées.

Thomas Antoine

RENAULT Kangoo 1.5 Blue dCi 95

  • - Moteur : Diesel
  • - Puissance: 95 ch
  • - Lancement : Juin 2021
  • - A partir de 25 900 €
  • - 240 € de malus.

Qu’il plaise ou non aux maîtres du cubisme, le nouveau Renault Kangoo n’est plus du genre à arrondir ses angles. Quelle gueule ! Plus long de 18 cm et plus large de 9 cm, le Kangoo 2021 assume son physique massif mais n’a pas pour autant séché les séances de design. Regard encadré de crocs lumineux, montants et rétros noirs allongeant visuellement la cabine, et feux arrière singeant des poignées d’amour sont autant d’attachants gimmicks qui le transforment en gentil monstre.

La forme suivant la fonction, le Kangoo 3 présente un inédit sens de l’accueil et l’enrobe d’une technologie tout aussi inconnue de son prédécesseur. Son secret ? Une plate-forme technique empruntée au Scénic 4, permettant un bond virtuel de deux générations. Rappelons que l'opus précédent reposait sur la base du Scénic 2, né en 2003. Le Kangoo 2021 adopte toutefois des trains spécifiques, dont un arrière à barre Panhard idéal pour en réduire l’encombrement et supporter une charge utile supérieure : jusqu’à 2 tonnes aujourd’hui, quand l’ancien plafonnait à 1,65 t.


Extrem, 7 places et électrique à venir

Pour son lancement en juin, le Kangoo 3 se contente d’une gamme courte : deux motorisations essence de 100 et 130 ch, un diesel de 95 ch ici à l’essai, et deux finitions Zen et Intens. Suivront un Blue dCi 75 (associé à une finition d’appel Life aux vitres arrière à compas et boucliers non peints, surtout dédiée aux administrations) et un Blue dCi 115 au mois d’octobre 2021. Ce dernier pourra s’équiper d’une boîte robotisée EDC7 dès février 2022, comme les dCi 95 et TCe 130. Pour l’heure, aucune version hybride ou GPL n’est officiellement prévue. Mais un Kangoo E-Tech 100 % électrique mêlera l'an prochain un moteur de 102 ch à une batterie de 44 kWh.

Portières coulissantes à l'arrière, ouvrantes à 90 degrés à l'avant : le Kangoo reste le champion de l'accès à bord.

 

Suivant les évolutions du Kangoo Van (à l’exception des fameuses portes Sésame sans pied milieu côté droit, réservées à l’utilitaire), le Kangoo combispace commercialisera ensuite une version longue, proche des 4,90 m. Ce Kangoo « Maxi » pourra alors accueillir deux places d’appoint au troisième rang… mais pas avant 2023, l’usine de Maubeuge devant progressivement monter en cadence vu le nombre de déclinaisons (combispace et Van, carrosseries L1 et L2 avec ou sans portes Sésame…). Plus proche de nous car commercialisée cet été, la série Extrem baladera des baguettes de protection en bas des portes et des stickers entourant les passages d’aile pour singer les baroudeurs. Simple coquetterie : la garde au sol stagne à 16,4 cm, tandis que les pneus quatre saisons et l’antipatinage multimode Extented Grip restent en supplément, comme sur les finitions classiques.


Options et prix Kangoo 2021

Détaillés en page suivante (et dans notre article dédié aux prix du Kangoo 3), les tarifs démarrent à 24 900 € en TCe 100 et à 25 900 € en Blue dCi 95 avec la finition Zen. L’ancien Kangoo dCi 95 débutait 2 400 € plus bas, mais l’actuelle dotation de série l’explique rapidement. Climatisation manuelle, radars de recul, écran tactile 8 pouces à interface EasyLink (gérant Android Auto et Apple CarPlay), aide active au maintien dans la voie, freinage d’urgence automatique, surveillance d’angle mort, tout vient d’office. Le Kangoo Intens, 1 500 € plus cher, y ajoute la navigation intégrée, la carte mains libres, la caméra de recul et les radars de stationnement avant et latéraux, mais pas les astuces inédites ou renouvelées par cette génération.

Le nouveau Kangoo Intens est bien équipé.
Les barres de toit modulables coûtent 300 €.

Les barres de toit modulables en galerie sans outil ? 300 €. Les tablettes aviation et poches aumônières au dos des sièges avant ? 100 €. Le pratique support de smartphone, fixable côté gauche ou droit du rangement au-dessus des compteurs ? Encore 100 €. Quant au siège avant droit repliable, portant la longueur de chargement à 2,70 m du hayon à la planche de bord, il viendra ces jours-ci s'ajouter au tarif et sera indispensable pour bénéficier des 3 500 l de capacité d’emport maximale annoncée. Sûr de son coût, le Kangoo doit maintenant faire ses preuves à l’usage. En route !


Au volant

Fini le sentiment de mouvoir un fruste utilitaire. Assise réglable plus près du sol, volant ajustable en hauteur et en profondeur, large accoudoir où le bras droit repose à l’horizontale, le Kangoo 3 évoque davantage une berline même si, assis bas face à cette massive planche de bord, on s’imagine conduire avec un menhir couché sur les genoux. Il est donc préférable de rehausser le siège pour mieux agripper le levier placé en hauteur et appréhender parfaitement les contours de ce beau bébé en ville. Car, avec son 1,92 m de large, notre véhicule est 3 cm plus vaste qu'un Renault Espace !

Le conducteur s’y adapte après quelques kilomètres, comme à la relative fermeté de la pédale d’embrayage et de la direction. Pour le reste, le Kangoo ne se fait guère remarquer. Son diesel évolue sans vibrations ni éclats de voix. Sa suspension absorbe efficacement les cahots urbains, malgré quelques mouvements transversaux dus aux épaisses barres antiroulis. Quant à ses premiers rapports courts profitables aux performances, ils font illusion au décollage et semblent rendre superflue la future version Blue dCi 115.

Une fois sur route, on cerne davantage ce petit filou de Blue dCi 95, qui ouvre en grand son papillon des gaz alors que l’accélérateur n’est enfoncé qu’à mi-course. L’écraser au plancher n’apporte donc pas d’amélioration, et l’efficacité des relances exige alors deux impératifs : évoluer au-delà de 1 800 tr/min et sur le quatrième rapport au maximum. Les deux derniers doivent s’enclencher une fois le Kangoo lancé, notamment sur autoroute, où cet étagement limite le niveau sonore (inhérents à la forme de l’auto et à la taille généreuse des rétroviseurs, les bruits d’air demeurent toutefois à 130 km/h).

La consommation en profite aussi, avec un raisonnable 6,2 l/100 km à 130 km/h d'après l’ordinateur de bord. Si les parcours autoroutiers constituent l’usage principal de l’auto, mieux vaudra tout de même attendre le Blue dCi 115, voire la boîte EDC qui sera compatible avec l’assistant Autoroute et Trafic optionnel (régulateur de vitesse adaptatif plus centrage actif dans la voie, comme sur la grande Talisman). La « simple » aide au maintien dans la voie de série ne permet pas de lâcher prise et corrige fermement la trajectoire une fois que le Kangoo franchit la ligne continue.

La sécurité passant avant tout par une bonne tenue de route, le Kangoo mérite ici une mention bien avec un châssis nettement plus rassurant qu’auparavant mêlant train arrière imperturbable, mouvements de caisse bien maîtrisés et bonne adhérence sur sol sec. Il reste simplement dénué du soupçon d’agilité offert par un Peugeot Rifter, alors qu’à ses limites d’adhérence son antidérapage ESP semble taper sur les doigts du conducteur : il freine sévèrement l’auto pendant une bonne seconde, quand un léger ralentissement des roues intérieures aurait certainement suffi. Pas de quoi altérer l’agrément de conduite du Kangoo, qui mérite simplement mieux que ce Blue dCi 95, suffisant en zone urbaine/périurbaine mais un peu juste quand les reliefs, la charge ou les vitesses s’élèvent.


À vivre

La planche de bord rappelle celle des SUV Captur et Arkana. Les matériaux sont plus rigides, mais la qualité perçue reste de bon niveau.

Avec 49 l de rangements répartis dans l’habitacle, le Kangoo 3 adore vous vider les poches. Cela va du profond espace sous l’accoudoir aux bacs de porte étroits mais accueillant une grande bouteille d’eau, en passant par la boîte à gants classique ou coulissante (façon Renault Captur) en supplément et le rangement capucine au-dessus des passagers avant. N'oublions pas non plus le logement creusé au-dessus des compteurs, où s’implante le fameux support de smartphone optionnel, côté gauche ou droit selon les goûts de chacun.

Sous ce couvercle, deux prises USB sont dissimulées ; elles permettent de conserver son téléphone en charge sans supporter de câble courant sur la planche de bord. Pour répliquer ses applications smartphone sur l’écran central, il faut hélas utiliser l’autre prise USB située sur l’afficheur au beau milieu de la console centrale, car les fonctions Android Auto ou Apple CarPlay ne fonctionnent pas sans fil avec l’interface EasyLink (cela existe pourtant chez Dacia, avec « l’ancien » système MediaNav de la Sandero 3). Dommage, car celle-ci se montre plutôt intuitive et jouit de fonctions intéressantes comme les pages d’accueil personnalisables, les applications connectées et la recherche de destination via Google avec l’option GPS.

La présence d’autres prises de recharge USB au rang 2 constitue la parfaite transition pour évoquer la banquette 2/3-1/3, creusée pour accueillir trois passagers (ou trois sièges auto) sans se chamailler grâce au plancher bien plat et à la meilleure largeur aux coudes du segment des ludospaces (152 cm). Le rayon aux genoux achève de séduire, mais les longs voyages se seraient montrés plus agréables encore avec un grand toit vitré façon Citroën Berlingo (indisponible en Kangoo, comme les rangements au plafond qui existaient sur la génération précédente) et des assises moins courtes et fermes. Leur « finesse » s’explique par la modularité voulue, car elles s’abaissent en même temps que le dossier pour former une aire de chargement (presque) plane en configuration break.

Espace généreux à l'arrière où la banquette, un peu ferme, singe des sièges indépendants.
Le siège avant droit rabattable (option) exige de replier l'appuie-tête et d'escamoter l'assise au préalable.
Le cache-bagages rigide se cale au dos des sièges arrière s'il n'est pas utilisé. Le volume passe de 775 l sous tablette à 1 200 l jusqu'au toit.
Seuil bas et pavillon haut rendent le hayon très encombrant à l'ouverture. En ville, les portes battantes optionnelles seront plus adaptées.
L’opération est d’ailleurs fastidieuse : hormis si l’on conduit près du volant, il faut avancer les sièges avant pour que la banquette puisse s’escamoter totalement, multipliant les manipulations puis obligeant le chauffeur à modifier sa position de conduite. Vu la capacité d’emport en cinq places (775 l sous tablette, voire 1 200 l jusqu’au pavillon !), il y a toutefois de quoi voir venir. Notons enfin que les déplacements du cache-bagages, qui se range habilement au dos des sièges arrière, avaient déjà marqué les plastiques latéraux, laissant présager un vieillissement rapide des garnitures intérieures. Une finition inégale qui concerne certains rangements (à gauche du volant et au pied de la console centrale arrière), dont les plastiques mal ébavurés rayent cette fois la peau des mains. À fignoler.


La concurrence

Renouvelés mi-2018, les cousins Citroën Berlingo, Opel Combo Life et Peugeot Rifter (sans oublier le dernier venu, Toyota Proace City Verso) seront les rivaux directs du Kangoo en France. Retenons le premier cité pour une confrontation virtuelle avec le Kangoo Blue dCi 95 Intens, facturé 27 400 €. Chez Citroën, il faut compter 26 650 € pour un Berlingo M BlueHDi 100 Feel Pack. Sa dotation n’inclut pas la caméra de recul, les radars avant, la clim’ bizone ou la clef mains libres, mais elle compense avec les jantes alliage, le frein de stationnement électrique, les tablettes aviation, le dossier avant droit repliable et la pratique lunette arrière ouvrante indépendamment.

A LIRE. Essai comparatif. Le Kangoo 2021 défie le Citroën Berlingo

Citroën Berlingo
Volkswagen Caddy

Au rang 2, le Berlingo dispose aussi de trois sièges indépendants, seulement prévus sur la version longue du Kangoo attendue en 2023 (le Berlingo XL à sept places existe déjà, mais il faut passer au BlueHDi 130 à 29 950 € en Feel Pack). Et si la capacité d’emport du Citroën est inférieure (de 600 à 2 126 l, contre 775 à 3 500 l chez Renault), sa modularité plus complète facilite le quotidien. Outre les équipements précités, le Berlingo dispose d’un cache-bagage fixable à mi-hauteur pour compartimenter le coffre, mais aussi de rangements supplémentaires de série (dont une triple boîte à gants) ou en option (trappes sous le plancher et au plafond). N’oublions pas d’évoquer l’autre concurrent du Kangoo, lui aussi renouvelé cette année : le Volkswagen Caddy. Équipé du TDI 102, il débute à 28 600 € en série 1st Edition. Particularité ? Sa troisième rangée de sièges, de série en version longue Maxi (4,85 m), existe aussi en option à 945 € sur la carrosserie classique (4,50 m).

Retrouvez le bilan de l'essai, les prix, équipements et fiches techniques du nouveau Kangoo en page suivante...

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Claude11 Le 19/06/2021 - 12:13
Il serait bien pour ce type de véhicule de préciser le poids tractable pour toutes les configurations. En effet, il devient de plus en plus courant que lorsque l'on choisit une boite EDC que le F3 sur la carte grise soit égal à 0. Donc interdit d'atteler la moindre remorque. Un comble pour un Kangoo !!!. Je précise que c'est le cas pour le mien (1.2 TCE boite EDC6).
1cognito Le 23/05/2021 - 18:27
Bonjour chez un mandataire c est toujours possible mais vous n aurez pas un gros pourcentage au debut.....normale pour un nouveau modele mais en attendant un peu le prix forcement baissera
Kangoo Le 23/05/2021 - 12:18
Bonjour L'achat de mon premier Kangoo (essence) remonte à 1999 et il roule toujours. C'est le coté utilitaire de ce véhicule qui m'a toujours séduit, une 4L des temps moderne. En 2008 j'ai acheté le Kangoo 2, encore plus pratique avec sa banquette et son siège passager entièrement repliable. Enfin en 2018 j'ai acheté le Kangoo dernière génération, avec toutes les options, neuf (7km), chez un négociant je l'ai payé AU MEME PRIX qu'un Dacia Docker Stepway et pour la finition aucune comparaison possible. Mon amour pour le Kangoo s'arrêtera là. Déjà en 2018 à 25.000 euros environ avec toutes les options c'était déjà prohibitif, mais à 30.000, pour moi, c'est une folie. Cordialement
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