Essai rétro Opel Corsa A GSi : 820 kilos de frime !
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Essai rétro Opel Corsa A GSi : 820 kilos de frime !

L’Opel Corsa fête ses 40 ans. L'occasion de revenir sur sa première génération au volant de sa version la plus énervée, badgée GSi. Un essai nostalgie nous ramenant en pleine vague des GTi des années 1980 avec leur look flamboyant.

Par Nicolas Valeano
Publié le Mis à jour le

Nus avons redécouvert la conduite de l'Opel Corsa GSi de première génération. Une voyage en pleine période GTI !

Etienne Roville

Alors que sa rivale de toujours, la Ford Fiesta, vient d’annoncer sa fin prochaine, la petite Opel Corsa continue son bonhomme de chemin. Une histoire commencée en 1982 avec la toute première génération de la citadine allemande (Corsa A), proposée en différentes motorisations et carrosseries (2, 3, 4, 5 portes) et dessinée par Erhard Schnell, à qui l’on doit l’Opel GT. Avec ses ailes gonflées rappelant le traitement de l’Audi Quattro, la version à trois portes était prédestinée à accueillir dans la gamme une déclinaison plus performante, alors que nous sommes en plein boom des GTI, emblématiques des années 1980. Mais il aura fallu six années à Opel avant de se décider à lancer un dérivé avec trois chiffres pour sa puissance. Après les timides versions SR et GT, place enfin à la Corsa GSi. Commercialisée en 1988, elle se distingue à son bloc 1.6 atmosphérique de 100 ch tout rond offerts grâce à son injection électronique Bosch LE-Jetronic.

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Spoilers et béquets font partie des incontournables de toute petite bombinette de l’époque.

Etienne Roville

C’est cette GSi de première génération que nous avons pu prendre en mains à l’occasion de la célébration des 40 ans de la Corsa, mise à notre disposition par le département Opel Classic. Parfaitement conservée, avec juste 40 000 km au compteur, elle arbore la plus sportive de ses robes avec sa peinture rouge emblématique. On la différencie aussi par son logo GSi très moderne pour l’époque, situé au beau milieu de la calandre et sur les portières, ses boucliers spécifiques, ses bas de caisse enveloppants en plastique brut, son spoiler de hayon peint, son bandeau noir autour de la plaque d’immatriculation arrière, sa sortie d’échappement ovale et enfin par ses jantes alliage emblématiques à 3 fois 3 branches en 14 pouces. Toute une époque.

À bord de la Corsa A GSi 

Au volant de la Corsa A GSi

Prendre place à bord d’une telle auto, si souvent vue dans la rue, est une expérience forcément sympathique. Cela commence par la position de conduite, étrange avec le pédalier franchement décalé vers la droite, tout comme le volant à trois branches qui surprend par la consistance molle de la mousse de sa jante. L’ambiance est basique avec pour seules touches de fantaisie les agréables sièges semi-baquets et leur revêtement de velours gris à rayures rouges, tandis que l’espace est compté, étroit mais suffisant. On apprécie l’excellente visibilité avec des piliers avant fins, ainsi que l’instrumentation complète incluant un manomètre de pression d’huile et un voltmètre.

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On prend plaisir avec l’ambiance eighties offerte à bord, le gabarit et le poids mesurés de l’auto. 

Etienne Roville

Contact. Le gros moteur 1.6 à 8 soupapes ronronne gentiment et monte dans les tours facilement, mais sans grand enthousiasme. Il faut dire qu’il atteint ses 100 ch dès 5 600 tr/min (zone rouge marquée à 6 300 tr/min) ou plutôt 102 ch pour notre voiture d’essai : un modèle de 1989 venant d'Espagne et dépourvu de catalyseur. Les accélérations sont assez vives au démarrage (9,5 s de 0 à 100 km/h, à l’époque une valeur honorable pour sa catégorie), et la boîte de vitesses remplit son office avec facilité mais sans grand agrément avec ses verrouillages imprécis.

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Avec juste 820 kg sur la balance pour 100 ch, la bombinette d’Opel affiche des performances qui n’ont rien de ridicule.

Etienne Roville

Nous apprécions l’impression de grande légèreté, ainsi que la réactivité de l’auto malgré une direction très démultipliée et ultra-floue au point milieu. Mais, même si la puissance est délivrée avec progressivité, la motricité est facile à prendre en défaut. En virage, la prise de roulis est importante en dépit de l’emploi de ressorts et amortisseurs durcis, spécifiques à cette version. À défaut de se montrer incisif, le comportement s’avère cependant moins piégeux que ce qu’on pourrait craindre, du moins sur un bon revêtement sec, malgré des pneus modestes en 175/65R14. Dans ces conditions, le freinage avec disques avant ventilés spécifiques (sans ABS) semble d’une puissance correcte, mais nous n’avons pas poussé dans ses derniers retranchements cet exemplaire collector, qui a d’ailleurs étonnamment bien résisté à l’usure du temps. Côté confort, cette version voulue sportive surprend par son confort de suspension, qui la rend très utilisable au quotidien. Avec un diamètre de braquage de juste 10 m et une direction sans assistance mais qui reste assez légère, la petite Opel offre une bonne maniabilité. D’autant que ses dimensions sont celles d’une citadine de la catégorie inférieure d’aujourd’hui : seulement 3,62 m de long pour juste 1,53 m de large.

Prix Opel Corsa GSi 1988

Le prix de lancement en 1988 de la petite sportive de la gamme Opel – 20 620 Deutsche Mark – est difficile à mesurer aujourd’hui. Mais dans son contexte elle était située de manière très agressive face à ses concurrentes ; un positionnement typique de la marque de Rüsselsheim. Face à la Corsa GSi, on trouvait des concurrentes plus ou moins réussies, appliquant toutes la même recette de petite GTI énervée, en mode voulu chic comme les Rover 114 GTi ou Ford Fiesta XR2, et plus radical comme les cousines Peugeot 205 Rallye ou Citroën AX Sport. Des bombinettes qui tournaient invariablement autour de la symbolique barre des 100 ch, tandis que la 205 GTi regardait toute cette troupe s’agiter du haut de sa position de référence.

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Entre 1982 et 1993 seront construits 3,1 millions d'exemplaires de la première génération d'Opel Corsa.

Etienne Roville

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Toute la partie inférieure du hayon arrière est recouverte d’un bandeau noir pour faire plus sport.

Etienne Roville

Et aujourd’hui ?

Opel a proposé nombre de versions sportives au fil des six générations de la Corsa, avec des patronymes changeants : GSi, OPC, puis à nouveau GSi… Les puissances ont connu au fur et à mesure des hausses spectaculaires, jusqu’à dépasser les 200 ch. Opel a abandonné aujourd’hui ce label peu vendeur désormais. La plus puissante des Corsa est sa version électrique (136 ch), tandis que la sportivité des finitions GS Line n’est que cosmétique. Cela dit, avec le moteur thermique turbo de 130 ch d’origine Peugeot, la petite allemande offre des performances très correctes et un caractère moteur pétillant qui vont de pair avec un poids contenu et un comportement vif. On peut trouver ici un soupçon de l’esprit GSi d’antan, l’efficacité routière en plus. Opel préfère mettre en avant cependant son nouveau label GSe, qui sera lancé début 2023. Il donnera un aspect plus sportif aux versions hybrides rechargeables des Astra et Grandland, puissantes mais lourdes et à des tarifs plus haut de gamme.

Trouver une Corsa GSi

En théorie, une Corsa A GSi, qu’elle date d’avant le restylage de 1990 ou après, peut être dénichée aux alentours de 4 000 à 6 000 € pour un exemplaire en état correct. Mais en pratique il s'agit d'un modèle ultra-rare (aucune annonce au jour de notre recherche). Ainsi, lorsqu’un exemplaire apparaît dans des petites annonces, surtout en Allemagne où elle est plus répandue, difficile de ne pas y déplorer des traces de tuning qui l’emmènent loin de la définition (et de la fiabilité) originale. Preuve de la rareté de l’auto : les gens de Opel Classic eux-mêmes ont dû aller chercher leur exemplaire en Espagne.

À retenir

  • Si la Corsa GSi n’avait pas la réputation d’être la meilleure des GTI de son époque, elle a gardé un charme bien à elle, avec son look de bombinette affûtée. Certes, il est difficile de faire la part des choses entre le charme de la conduite d’un youngtimer et les réelles qualités de l’auto dans son contexte. Mais la conduite d’une Corsa GSi reste aujourd'hui une expérience agréable et envisageable facilement au quotidien grâce à un gabarit mini, à une présentation sympathique et à une bonne vivacité. Encore faut-il trouver un exemplaire conservé dans son état d’origine, comme celui de notre essai…

Fiche technique Opel Corsa A GSi

Dimensions et poids
Longueur 3,62 m
Largeur sans rétroviseurs 1,53 m
Hauteur 1,36 m
Empattement 2,34 m
Volume du coffre 225 l
Capacité du réservoir 42 l
Pneus sur modèle d'essai 175/65 R14
Poids à vide 820 kg
Puissance et performances
Type de moteur essence, quatre cylindres
Cylindrée 1 598 cm3
Puissance 100 ch à 5 600 tr/min
Couple 135 Nm à 3 400 tr/min
Transmission aux roues avant
Boîte de vitesses mécanique 5 rapports
0 à 100 km/h 9,5 s
Vitesse maximale 188 km/h
Consommation - CO2 - Malus
À 120 km/h 7 l/100 km
Pays de production Espagne
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e16se Le 07/12/2022 - 14:04
Pas de catalyseur en france sur les phase 1 et sur les 1ere phase 2 ( moteur e16se 100cv injection bosch) seulement en 1992 ( moteur c16se 98cv injection siemens ). Quand je lis cerceuil roulant ... allez rouler en Dacia Sandero et puis sécurité active :lol: y 'en avait pas à l'époque. La au moins il y a des sensations c'est pas. La version française avait aussi les vitres électriques de série
ChristophedeN Le 06/12/2022 - 17:40
@Forza "D’autant que ses dimensions sont celles d’une citadine de la catégorie inférieure d’aujourd’hui : seulement 3,62 m de long pour juste 1,53 m de large." Avec 3,62 m de longueur, elle est plus proche du segment A actuel que du segment B. Par exemple 108 3,47 m 1,62 m en largeur 840 kg. 208 II 4,06 m 1,77 m en largeur 980 kg.
pemmore Le 05/12/2022 - 18:39
Bonjour, La version turbodiesel à injection indirecte mais moteur japonais était bien amusante, 170 vite arrivés, la tenue de route était sans défaut, Une nana .nous a emplafonné a un feu rouge corsa ferraille moteur 180000 km. Celui qui dit que les femmes conduisent bien est un menteur, la preuve!
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