Essai Subaru WRX STi (2014) : la gardienne du temple
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Essai Subaru WRX STi (2014) : la gardienne du temple

Une ligne échappée d'une spéciale rallye, des manières revêches et un moteur caractériel : la nouvelle Subaru WRX STi devient une des rares représentantes d'une race de berline sportive radicale et sans concessions. Essai de la dernière version de 2014.

Par Jacques Warnery
Publié le Mis à jour le

Essai de la Subaru WRX STi (2014) disponible à partir de 44 950 €

« Whouh, regarde cette auto, trop stylée wopopopoooo ! » La toute dernière Subaru (qui ne porte plus le blason Impreza) fait forte impression auprès de la jeune classe présente lors de la séance photo. Impossible de passer inaperçu avec cette berline flanquée d'une énorme prise d'air, d'élargisseurs d'ailes sur le capot et d'un aileron.

Alors que la tendance chez les berlines sportives est à la discrétion et au politiquement correct, cette affriolante nippone habillée d'une superbe livrée bleue exhibe ses signes extérieurs de vitesse, quitte à en faire un peu trop, esprit Subaru oblige !


Sportive pure et dure

Quand la nouvelle génération de compactes quatre portes musclées comme l'Audi S3 berline ou la Mercedes CLA 45 AMG ne jurent que par la polyvalence, la Subaru reste fidèle à ses principes initiaux et à l'esprit rallye de ses devancières.

Radicale et fière de l'être, elle implique son conducteur au lieu de l'assister. Sa direction consistante et désormais plus directe demande de l’effort, sa commande de boîte aux verrouillages fermes nécessite une bonne poigne et son embrayage capricieux engendre des à-coups.

A lire - Essai comparatif : Mercedes A45 AMG vs Audi S3 Sportback vs BMW M135i xDrive


Une berline difficile au quotidien

Autant dire que ses manières rudes ne facilitent pas le quotidien, surtout quand son amortissement encore raffermi pour l'occasion s'en mêle.

Aussi fatigante qu'empruntée en ville avec son rayon de braquage élevé (11 m) et sa vision arrière anecdotique, la Subaru WRX STi n'apprécie pas davantage les très longs trajets. Sa transmission bruyante et l'appétit de son quatre cylindres boxer (11 l/100 km en conduite tranquille) n'en font pas non plus une autoroutière confirmée.


… mais tellement gratifiante sur la route

Comme d'habitude, c'est sur une départementale sinueuse et de préférence bosselée qu'elle fait étalage de tous ses talents.

Son moteur creux en dessous de 3000 tr/min devient bien plus méchant une fois sollicité, avec un effet turbo plutôt prononcé.

Ses suspensions encaissent trous et bosses avec une insolente aisance. Son train avant précis dévore les cordes, sa poupe se déhanche raisonnablement sur un freinage en courbe appuyé et sa très efficace transmission intégrale permet de réaccélérer très tôt par tous les temps.


Quel engin !

Certes, ses concurrentes allemandes précitées sont peut-être pratiquement aussi efficaces, plus faciles et profitent de moteurs plus disponibles et plus performants, mais aucune d'entre elles ne donnera autant le sourire à son pilote. Seul le freinage léger décevra les plus sportifs : le manque d'attaque à la pédale ne met pas en confiance à allure soutenue.


Un habitacle encore peu soigné

Malgré ses dimensions généreuses, ses quatre portes, son habitabilité arrière correcte et son coffre suffisamment vaste (460 l), la qualité de vie à bord passe au second plan.

Certes la planche de bord apparaît mieux fabriquée que celui de sa devancière, mais ses placages voyants et sa présentation basique vous renvoient une bonne dizaine d'années en arrière.


Une addition salée

Ses émissions de CO2 affolantes (242 g/km) semblent aussi appartenir au passé et sont  sanctionnées en 2014 par un malus de 8 000 €. Conscient du problème, Subaru l'offre au moins jusqu'à cette fin d'année.

A lire - Prix Subaru Impreza WRX STI (2014)

Reste que l'addition n'est pas franchement donnée. Affichée 44 950 € dans sa version de base, il faudra encore rajouter 5 000 € pour disposer d'équipements désormais basiques comme les phares et essuie-glace auto ou le GPS, uniquement disponibles sur la version Club. Un peu mesquin !


Bilan de l'essai Subaru Impreza WRX STi

La nouvelle WRX STi assume son statut de sportive à l'ancienne. Menée à la cravache, elle distille un plaisir de conduite et une efficacité qui la rend terriblement attachante.

Mais ses manières rugueuses dénotent à l'heure où la majorité des sportives concilient efficacité, performances souvent supérieures et facilité d’usage.

En restant à cheval sur ses principes, la japonaise se condamne un peu plus à la confidentialité.



Notre avis sur cette WRX STI (2014)

On aime
  • Tempérament sportif
  • Transmission intégrale efficace
  • Malus offert

On regrette
  • Consommations
  • Tarif élevé
  • Mécanique rugueuse


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Envoi en cours
paule.graveleau203 Le 18/06/2016 - 21:33
Voiture enfin essayée aujourd hui! Pour allez droit au but, une voiture extra ordinaire! Autant je n avais pas aimé l ancienne : châssis trop souple, direction démultipliée, moteur creux,...autant la nouvelle à bien évoluée! Châssis bien rigide façon lancer évolution, moteur plus rugueux, direction directe. L intérieur à lui aussi bien évolué sans tomber dans qqc qui gommerait les sensations. Et pour finir, gros coffre et de la place à l arrière pour mes ados, parfait pour un père de famille pressé! Je ne comprends pas pourquoi cette voiture est aussi mal aimée. Pour avoir essayé une seat cupra sous la pluie le mois dernier, on comprend vite l intérêt d une vraie 4 roues motrices. Enfin, la focus rs est sans doute supérieure, mais ouvrez le coffre : le différentiel AR prend toute la place. ....inutilisable en famille. ... Donc au final merci subaru. ... et à tout de suite, je passe à la banque!
dralainheuze170 Le 29/05/2014 - 07:08
Je n'ai pas eu l'occasion de conduire cette auto mais j'ai utilisé au quotidien 3 Impreza GT autrefois, dans les années 1995-2000, qui me laissent un souvenir impérissable car ces autos étaient d'une efficacité extraordinaire en raison de leur transmission intégrale et de leur suspension, elles étaient moins puissantes (211 puis 217 cv) que l'actuelle WRX mais pesaient 400 kgs de moins, abattaient le Km en 26s2 et valaient le prix d'un Scenic, buvaient comme des soudards, ne freinaient pas très longtemps mais quelles autos ! J'envie ceux qui en ont conservé une.
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