Essai Suzuki Jimny (2021) : deux places et zéro malus
Assommé par le malus écologique, le Suzuki Jimny réduit son offre à une version utilitaire à deux places, non transformable, pour échapper à la taxe. De quoi profiter de ce merveilleux jouet aussi déroutant qu'attachant, sans trop débourser.
Le Suzuki Jimny n'est plus disponible qu'en version VU à deux places à 17 075 € HT, soit 20 490 € TTC.
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SUZUKI Jimny 1.5 VVT Privilège 2 places
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 102 ch
- - Lancement : Février 2021
- - A partir de 20 490 €
- - Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
Le Suzuki Jimny est un cas à part dans la production automobile actuelle. Il reste un héritier direct des anciens 4 x 4, au premier rang desquels figure la Jeep Willys, pionnière des tout-terrain. Calandre verticale, gros phares ronds, pare-brise à 90° (ou presque), roues rejetées aux quatre coins, garde au sol généreuse et roue de secours sur la porte arrière : le Jimny a une sacrée gueule dans un petit gabarit de 3,65 m.
L’actuelle génération de Suzuki Jimny a été lancée fin 2018. Le véhicule était alors vendu pour un peu moins de 18 000 euros en version VP à quatre places. Mais le malus écologique a rapidement étouffé notre baroudeur sous une taxe de 10 000 €. Retiré du marché en 2020, le voici de retour en version à deux places VU (véhicule utilitaire), ce qui l'exonère de l'écotaxe. C'est la seule proposition qui demeure au catalogue, avec un moteur à essence de 102 ch.
Prix Suzuki Jimny
Plus de malus, pas de TVS pour les entreprises : le Jimny retrouve un attrait certain puisqu’il est affiché à seulement 17 075 € HT (20 490 € TTC). Suzuki a assurément joué la carte de la simplicité puisque son véhicule ne possède plus qu’une seule finition (Privilège) et une seule transmission (BVM 5). Seule la peinture métallisée est proposée en option (avec en plus un toit bicolore dans le cas de l’option So’Color). Correctement équipé, le Jimny doit cependant encore faire face à des délais de livraison importants (plus de six mois d'attente) liés au succès commercial du petit 4 x 4 à travers le monde.
Au volant
Impossible d’assimiler le Jimny à un autre petit SUV. Il s’agit du digne héritier de la tradition des 4 x 4 avec châssis-échelle, transmission intégrale et boîte courte. La position de conduite est très verticale et mieux vaut ne pas être de trop grand gabarit car, avec l’apparition de la cloison de séparation, le dossier ne peut pas vraiment s'incliner et le siège beaucoup reculer. Il faut faire avec. À la mise en route, le quatre-cylindres essence sait être discret. Toutefois, les choses changent rapidement à l’accélération, où de nombreux bruits (dont ceux de transmission que tout automobiliste actuel a oublié) sont présents. Le moteur est généreux et distrayant à l'usage, mais ses 102 ch sont perchés très haut. La boîte à cinq rapports, bien étagée, souffre d'une commande ferme qui se montre assez floue dans la position du levier. De fait, le conducteur ne sait parfois plus très bien quel rapport est engagé.
En ville, le Jimny est particulièrement plaisant. Vif, facile à garer, il se faufile partout, et son look attire la sympathie des autres usagers. De quoi donner le sourire à ses deux occupants. Sur route et surtout sur autoroute, les choses changent : le Jimny se révèle nettement moins à l'aise dès que la vitesse dépasse les 100 km/h. Le niveau sonore dans l’habitacle augmente, la tenue de cap devient plus aléatoire, les suspensions à grand débattement génèrent des mouvements de caisse qui rendent la conduite imprécise, et le conducteur cherche désespérément une sixième vitesse pour abaisser le régime moteur (donc le niveau sonore). Et pourtant, le sourire est toujours là et revient dès que le rythme s’abaisse. Parce qu’au final, à l’image d’une Willys ou d’un Land Rover Defender, le capital sympathie l’emporte sur tout le reste.
Les défauts du Suzuki sur route et encore plus sur autoroute sont directement liés à sa vocation de franchisseur. Sa garde au sol importante (21 cm) et ses roues aux quatre coins ne sont pas là que pour se donner un genre. Le Jimny dispose de réelles capacités de franchissement. Sa gamme de vitesses courtes, ses porte-à-faux réduits au minimum et son poids plume (1 100 kilos à vide) permettent d’aller partout. Les pneus, qui participent au sentiment de flou à vitesse rapide, deviennent votre meilleur allié pour vous aventurer hors des sentiers battus en dépit de l’absence de blocage de différentiel.
À bord
Concurrence
Non seulement les « vrais » 4 x 4 deviennent rares, mais en plus des véhicules de la taille du Jimny et en trois portes cela n’existe tout simplement pas. S'il est possible de lui opposer des SUV urbains dont certains sont dotés d’une transmission intégrale, ces véhicules n'affichent pas les mêmes capacités de franchissement. Le Jeep Renegade est certainement celui qui s’approche le plus du baroudeur de Suzuki, mais à des tarifs nettement plus élevés. Autre production du groupe Stellantis, la petite Fiat Panda 4 x 4 a des dimensions assez similaires à celles du Jimny et dispose d’une transmission intégrale lui permettant de s’aventurer hors des sentiers battus. Mais elle pourra difficilement le suivre dans des épreuves de franchissement extrêmes.
Retrouvez le bilan de l'essai, les prix-équipements et les fiches techniques en page suivante.
