Ethanol. La liste des modèles compatibles E85 sans boîtier en France

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L'argus

Lancé en grande pompe en France en 2007, le bioéthanol n’a jusqu’ici jamais vraiment réussi à y percer. La plupart des constructeurs avaient d’ailleurs rapidement cessé de proposer des modèles compatibles E85, faute de retour sur investissement. Mais le succès du Kuga Flexifuel, en 2019, a bien prouvé qu’il y avait un intérêt des Français pour ce carburant, composé à 85 % d’alcool.

Un engouement assez facile à comprendre quand on regarde ses tarifs à la pompe : 0,67 € le litre en moyenne, au lieu de 1,56 € pour le sans plomb 95-E10 et 1,47 €  pour le gazole, qui sont beaucoup plus taxés. Même le GPL, aujourd’hui privilégié par Dacia et Renault, est plus onéreux, avec ses 0,85 €/l. Il est aussi plus complexe à utiliser, avec ses deux réservoirs, et présent dans seulement 1 650 stations en France, alors que le superéthanol en revendique 2 562.

Ford toujours en pointe

Malgré tous ces signaux au vert, Ford est aujourd’hui le seul à proposer une gamme vraiment complète. La Fiesta 1.0 FlexiFuel 95 ch, le Puma 1.0 Flexifuel 125 et la Focus 1.0 FlexiFuel 125 ch, dotée d’une hybridation légère en prime, ont ouvert leur carnet de commandes dès ce printemps. Avec trois déclinaisons différentes du même trois-cylindres turbo. La citadine et la compacte ont même profité d'un restylage peu après ce lancement. Les professionnels n’ont pas été oubliés grâce au Transit Connect 1.0 FlexiFuel 100 en plus de la Fiesta Affaires. Quant au Kuga, qui avait fait office de pionnier, il renoue cet automne avec l’E85 sur la base de sa troisième génération cette fois. Mieux encore, il associe ce carburant avec sa motorisation hybride de 190 ch pour assurer des coûts d'utilisation au plus bas. Comme Ford a conservé des prix assez proches de ceux des versions seulement compatibles au sans-plomb qui ont été remplacées, le succès de cette offensive semble d’ores et déjà assuré !
 

Prix de la gamme Ford Flexifuel

* disponible en berline et en break
 

Jaguar-Land Rover en outsider

De manière officielle, un seul autre groupe automobile propose, dans l’Hexagone, des modèles capables d’engloutir de l’éthanol dès la sortie d’usine : Jaguar-Land Rover. Pour lui, c’est notamment un moyen de lutter contre le malus, car un abattement de 40 % sur les émissions de CO₂ est prévu dans ce cas de figure, à condition que la barre des 250 g/km ne soit pas franchie. Malgré ses 196 g/km sur le cycle WLTP, le Range Rover Evoque Flexfuel échappe ainsi à cette taxe, qui atteindrait 12 552 € sans cela. Comme la gamme Ford E85, il profite d’une carte grise gratuite dans la majorité des régions de France métropolitaine. Même topo pour son frangin plus familial, le Land Rover Discovery Sport, et pour son cousin badgé Jaguar, l’E-Pace. Trois SUV qui partagent la même base et emploient la même mécanique : un quatre-cylindres 2.0 turbo de 200 ch doté d’une hybridation légère, associé à une boîte automatique et à une transmission intégrale.

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Prix de la gamme Jaguar-Land Rover Flexifuel

Offre d'occasion variée mais limitée

En neuf, malheureusement, notre tour d’horizon s’arrête déjà là pour l’instant. En remontant dans le temps, on trouve en revanche bon nombre d’autres modèles qui étaient compatibles avec ce biocarburant dès la sortie d’usine. Le plus souvent, ils étaient dotés de « bons vieux moteurs atmosphériques », plus faciles à adapter.

La Suède ayant été l’un des pays précurseurs dans ce domaine, avant de lever le pied sur l’éthanol, Volvo a ainsi proposé des versions Flexifuel des C30, S40, V50, V70 et S80. De son côté, Saab a décliné ses 9-3 et 9-5 en « Biopower », avec un 1.8 et un 2.0 turbo qui affichaient plus de puissance en s’alimentant à l’éthanol. Un point commun avec un de ses compatriotes, le fabricant de supercars Koenigsegg, autre défenseur de l’E85  ! On retrouvera par ailleurs ce même 2.0 turbo sur la cousine Opel Insignia.

Chez Ford, bien avant l’ancien Kuga, il y avait eu une offre Flexifuel sur la base des Focus 2, C-Max 1, Mondeo 3, Galaxy 1 et S-Max 1. L’américain était alors propriétaire de Volvo, ce qui explique des similitudes. Volkswagen a quant à lui proposé une variante Multifuel de sa Golf 7, alors que le W12 de la deuxième génération de Bentley Continental GT pouvait engloutir de l'alcool sans rechigner. Jeep figure aussi sur la liste avec son Grand Cherokee 3.6 V6. Même Dacia et Renault, avant de tout miser sur le GPL, avaient composé une vraie gamme allant de la Sandero au Kangoo, alors que les premières générations de Peugeot 308 et Citroën C4 existaient en Bioflex. Mais si la liste est longue, les ventes avaient été alors très discrètes. Commercialisés pour la plupart avant 2010, ces véhicules se font donc très rares dans les annonces. Mieux vaut donc vous armer de patience pour dénicher la perle rare.

• Bentley : Continental GT et Flying Spur W12 (ancienne génération)
• Citroën : C4 1.6i 16v Bioflex 113 ch
•  Dacia : Sandero 1.6 MPI 90, Logan MCV 1.6 16v 105 ch et Duster 1.6 16v 105 ch Bioéthanol
• Ford : Focus II et C-Max I 1.8 125 ch FlexiFuel, Mondeo III, Galaxy I et S-Max I 2.0 145 ch FlexiFuel, Kuga 1.5 EcoBoost 150 ch FlexiFuel
• Jeep : Grand Cherokee 3.6 V6 FlexFuel 286 ch
• Opel : Insignia I 2.0 Turbo Flexfuel 220 ch
• Peugeot : 308 I 1.6 16v Bioflex 110 ch
• Renault : Clio III, Modus et Grand Modus 1.2 16v 75 ch Ethanol, Mégane II et Kangoo II 1.6 16v 105 ch Ethanol, Mégane III, Scénic III et Grand Scénic III 1.6 16v 110 ch Ethanol, Laguna III 2.0 16v BioEthanol 140 ch
• Saab : 9-3 1.8 t 150 ch et 2.0 t 175 ch/200 ch Biopower, 9-5 2.0 t 180 ch et 2.3 t 210 ch Biopower
• Volkswagen : Golf VII 1.4 TSI 125 ch Multifuel
• Volvo : C30, S40 et V50 1.8 F 125 ch et 2.0 F 145 ch Flexifuel, V70 et S80 2.0 F 145 ch et 2.5 FT 200/231 ch Flexifuel
   

L’alternative des boîtiers homologués

De nombreux autres modèles sont cependant bien compatibles, à condition de faire poser un boîtier homologué a posteriori. Malgré le coût non négligeable de cette transformation, c’est une alternative à considérer, d'autant que la réglementation a évolué cette année. Les véhicules de 15 CV et plus sont désormais acceptés, tout comme ceux dotés d’un filtre à particules. En revanche, cela peut vous fait perdre la garantie constructeur, et celle proposée par l’installateur et/ou le fabricant du boîtier ne couvre en général que les pièces en contact avec l'éthanol, comme le réservoir ou le circuit d'alimentation. Cette alternative se destine donc plutôt aux acheteurs d’occasion ou à ceux qui gardent leur voiture assez longtemps. Certains modèles, comme les hybrides Toyota, sont par ailleurs connus pour accepter de l’E85 sans la moindre modification. Mais attention, même si les forums et réseaux sociaux fourmillent de témoignages vous incitant à le faire, cela demeure à vos risques et périls : rien ne garantit que votre moteur gardera la même durée de vie qu’à l’essence. Un voyant peut également rester allumé dans ce cas.
 

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