Prendre de la hauteur pour coller à la réalité. Voici ce qu’encouragent ces nombreuses données recueillies par l’ACEA dans un rapport complet du parc automobile en Europe. Car si les marques sont sommées d’électrifier leurs gammes d’ici à 2035, les voitures thermiques sont encore très majoritaires. Et le diesel est loin d’être oublié, notamment en France. L'argus a analysé les statistiques des cinq principaux marchés européens sur la période 2016-2020. Le Royaume-Uni a été intégré à notre analyse, puisque le Brexit n'est effectif que depuis le 1er janvier 2021.
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L'Allemagne, pays le plus autophile


En 2020, le nombre total de voitures particulières en Europe – Royaume-Uni compris – culminait à 282,8 millions, soit + 7,2 % sur un an. L'Allemagne reste le pays le plus autophile du Vieux Continent avec 48,2 millions de véhicules particuliers en circulation. L'Italie monte sur la deuxième marche du podium (39,7 millions) devant la France (38,3 millions). Le Royaume-Uni (36,6 millions) et l'Espagne (25,2 millions) complètent ce top 5. À l'exception de la France, tous les pays ont connu une augmentation de leur parc automobile en 2020, année pourtant marquée par la pandémie de Covid-19. Les Anglais observent même une hausse de 3,7 % de leur parc rien que par rapport à 2019. La pandémie de coronavirus semble clairement avoir créé de nouveaux besoins de mobilité personnelle, auxquels l'automobile a parfaitement répondu.

L'Italie, n° 1 du nombre de voitures par habitant
On dénombrait environ 530 voitures pour 1 000 habitants en 2016 contre 552 en 2020 en Europe. L’Italie sort du lot et explose ce score avec une moyenne de 666 véhicules. Le pays peut compter sur la fierté des Italiens de rouler dans un véhicule d'une marque nationale (Fiat, Lancia, Alfa Romeo…) et sur le leasing à grande échelle, permettant de faire baisser le coût d'achat d'un véhicule neuf. Notez également que le marché de l'occasion comporte de bonnes affaires avec des prix jusqu'à 20 % inférieurs à ce que l'on peut trouver en France, à modèle identique.
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Âge moyen des véhicules en Europe

La moyenne d'âge des véhicules en Europe s’établit à 10,6 ans. L’Espagne et l’Italie font pire avec respectivement 13,1 et 11,8 ans. En France, elle est de 10,3 ans selon les chiffres de l'ACEA. La voiture coûte cher, et son remplacement est loin d’être évident pour une majorité de ménages. Ajoutons à cela un contexte européen peu favorable aux véhicules thermiques et des restrictions de circulation amenées à se multiplier… Les automobilistes européens semblent un peu perdus ou réticents à l'idée de remplacer leur voiture et préfèrent capitaliser sur leur bonne vieille « titine ».
Quelles sont les énergies les plus plébiscitées ?


Un coup d'œil sur le type de carburant utilisé pour les véhicules particuliers en 2020 confirme ce décalage. En France et en Espagne, le diesel représente encore plus de 57 % du parc automobile. Plus d’une voiture sur deux ne pourra donc plus rouler dans les ZFE d’ici à quelques années, soit des millions d’exemplaires. Dans l'Hexagone, les voitures âgées de 10 à 15 ans représentent la part la plus importante du parc (10 millions), devant celles qui ont entre 0 et 3 ans (6,6 millions).


Les cinq pays cités précédemment comptent ainsi moins de 1 % de véhicules 100 % électriques et environ 2 % de voitures hybrides. Certes, c’est à relativiser compte tenu des ventes croissantes de modèles électrifiés depuis quelques années. Mais c’est toutefois une infime partie, constamment mise en avant par les politiques européennes.
Anecdotes sur le parc automobile français

Finissons par quelques chiffres sur notre beau pays, témoignant de la place encore prépondérante de la voiture : 85,2 % des ménages français possèdent ainsi au moins un véhicule, et 31,7 % en ont deux. Même si cette tendance tend à se réduire, on ne peut ignorer la majorité de ces gens pour qui la voiture reste le moyen de locomotion privilégié. Par ailleurs, le marché de l’occasion compte pour 59 % du total des véhicules immatriculés. Sur le premier trimestre 2021, il s’est par exemple vendu 1,6 million de VO en France pour environ 1,7 million voitures neuves… sur l’ensemble de l’année ! Notez également que la distance moyenne parcourue par une voiture particulière est inférieure à 12 000 km. Cela signifie que le trajet domicile-travail est encore bien implanté et constitue l'essentiel des parcours d'une automobile particulière. Selon une étude Ipsos réalisée pour la Fabrique de la Cité en janvier 2022, les trois quarts des Français (75 %) utilisent leur voiture afin de se déplacer au quotidien pour des questions de praticité et de rapidité. Si 51 % des sondés aimeraient utiliser un autre moyen de transport pour se déplacer, ils concèdent aussi que ce n'est pas possible du tout.
@alfadeder "encore que pour aller d'Issy les Moulineaux à Aulnay sous Bois par exemple, je lui souhaite bien du plaisir avec les transports en commun" selon le site ratp c'est réalisable en 51 minutes via le RER C puis B puis le transilien K. Viamichelin indique 40 minutes en voiture sans incidence trafic. Avec un EDPM de tout point des deux communes je peux aller à la gare et l'embarquer dans le train. Même si le trajet total devait durer 20 minutes de plus (attente du 1er train), ce n'est pas du temps perdu. Le vrai temps perdu c'est la conduite de la bagnole.
Que les intellos-bobos réfléchissent à ce fait : en janvier, plus de ventes de voitures d'occasion âgées de plus de 15 ans (!!!) que de voitures neuves (à voir sur BFM Business). Sans compter que les ZFE qui arrivent, à la française, en ordre dispersée avec des réglementations multiples et différentes, n'ont aucun moyen, ni même aucune volonté politique (pour éviter un 2ème Gilets Jaunes) de faire respecter les contraintes de circulation. Améliorez déjà les services de transport en commun (avec une SNCF et une RATP fiables et sans grève pour un oui et un non) et les offres de mobilité alternative efficaces ! Et pour répondre à ChristophedeN, les 33 km quotidiens cités sont peut-être réalisables autrement en grande agglomération (encore que pour aller d'Issy les Moulineaux à Aulnay sous Bois par exemple, je lui souhaite bien du plaisir avec les transports en commun, et dans l'Aveyron par exemple, il faudra qu'il m'explique comment remplacer la voiture).
Donc avec des gens comme ceyal, on peut tuer tranquillement sur son passage en émettant des particules et on peut tuer tranquillement l'humanité en émettant des GES du moment que l'on faut mieux que son voisin.