Comment fonctionnera le futur tandem Alpine F1, composé de Pierre Gasly et Esteban Ocon en 2023 ? C'est une question que tout le monde se pose, car la relation entre les deux normands n'a pas toujours été un long fleuve tranquille ! Dans l'histoire de la France en Formule 1, quelques-uns de nos compatriotes ont voisiné au sein d'une équipe de grands prix, mais de façon éphémère. En revanche, d'autres duos de garçons célèbres ont jeté les bases de quelques associations très mouvementées.


Arnoux - Jabouille - Prost chez Renault

Fin des années 1970, tout début des années 1980, les deux équipes françaises ayant pignon sur rue (Ligier et Renault) n'envisageaient pas d'engager des pilotes étrangers. La meilleure association s'inscrivit dans l'objectif de Renault-Sport (désormais Alpine F1) lorsque Gérard Larrousse, le team-principal, envisagea d'associer René Arnoux à Jean-Pierre Jabouille. Projet constructif s'il en fut : à Jabouille, le technicien-metteur au point par excellence, s'ajoutait Arnoux, attaquant acharné, sans arrière-pensée. Jean-Pierre rendait des voitures impeccables au terme des grands prix, René leur demandait tellement qu'elles terminaient quelquefois mal en point.


Le duo le plus explosif au sein de cette même équipe Renault intervint en 1981 lorsque Alain Prost rejoignit "les Jaunes" comme on les surnommaient. A Jabouille succédait un autre excellent metteur au point, mais aussi un attaquant hors-pair qui bouleversait tout sur son passage, y compris Arnoux qui en fut déstabilisé selon Gérard Larrousse. Tout explosa en 1982 quand, dans l'objectif de la conquête d'un titre mondial par Prost, il fut demandé à Arnoux au Grand Prix de France de laisser passer Prost. René ne put s'y résoudre. Le différent entre les deux hommes reste encore palpable aujourd'hui.

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Laffite - Pironi - Depailler - Tambay chez Ligier

En face des "Jaunes", il y avait les "Bleus". Même les media étrangers les surnommaient ainsi. Du côté des Bleus, les fortes personnalités de manquaient pas. Tout d'abord, le patron Guy Ligier ancien pilote lui-même et fringant rugbyman à ses heures, et à ses côtés, son pilote-fétiche, l'incontrôlable, le formidable, le teigneux, le sympathique Jacques Laffite. Jacquot s'apparentait à l'homme de base de l'équipe. "Je m'enfoutiste" par essence, rien ne lui échappait. Et tous ses équipiers, pourtant bourrés de talent, comprenaient bien que chez les Bleus tout tournaient autour de Jacques, le chouchou : ces garçons de grands talents s'appellent Didier Pironi, Patrick Depailler, Patrick Tambay, et ils préférèrent changer d'équipe. Philippe Alliot, rejoignirent les Bleus après l'accident qui mit fin à la carrière de Laffite en 1986, mais sans problème d'ego.

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Tambay - Pironi - Arnoux chez Ferrari

Auparavant, au sein de l'emblématique Scuderia Ferrari, Patrick Tambay rejoignit Didier Pironi après l'accident fatal de Gilles Villeneuve en 1982. Puis l'année suivante, Arnoux vint remplacer Pironi auprès de Tambay et là encore, si l'on en juge par les propos de Tambay, il ne fut pas question d'entente cordiale. Ainsi en allait-il des carrières de nos grands pilotes nationaux. Aujourd'hui cependant, tous nos jeunes français de la F1 se connaissent… depuis l'enfance, depuis le karting à l'âge de 5 ou 6 ans. La cohabitation devient en principe plus facile…
