Ferrari 250 LM (1964). Rendez-vous manqué pour le joyau d'Artcurial à Rétromobile 2023
Une Ferrari 250 LM a été mise aux enchères par Artcurial dans le cadre du Salon Rétromobile 2023. L’état et l’historique exceptionnels de cet exemplaire devaient lui permettre d'affoler les enchères. Finalement, le dernier modèle Ferrari à avoir remporté les 24H du Mans n'a pas trouvé preneur.
Monument parfois oublié de l'histoire sportive de Ferrari, cette 250 LM a été mise en vente à Rétromobile 2023.
Kevin Van Campenhout & Ligne Blanche Production
[Mis à jour le 07/02/2023] La vente Artcurial du Salon Rétromobile 2023 était riche en pépites à même d’affoler les enchérisseurs. L’un des lots devait d'ailleurs surpasser tous les autres. Il s’agit d’une Ferrari 250 LM de 1964, un modèle et un exemplaire exceptionnels à plus d’un titre. Son prix de vente devait compter huit chiffres. Si les enchères ont atteint des sommets lors de la vente officielle, franchissant la barre symbolique des 20 millions d'euros, le modèle n'a finalement pas été adjugé. Il n'a pas atteint son prix de réserve que l'on estime à 25 millions d'euros. Le modèle sera peut-etre représenté lors de la vente du Mans Classic, en juin, alors que Ferrari s’apprête à faire son retour au plus haut niveau des 24 Heures du Mans pour l’édition du centenaire en 2023 avec la 499P. A suivre...
L’ultime Ferrari victorieuse au Mans
La Ferrari 250 LM fut produite à 32 exemplaires entre 1963 et 1965. Elle fut conçue, comme son suffixe l’indique, pour les courses d’Endurance comme celle qu’accueille Le Mans chaque année. Il s’agit du pendant berlinetta du prototype barchetta 250 P, une proximité telle que la FIA refusa à Ferrari l’homologation de ce coupé en catégorie GT. Cela restreignit le champ d’action de la 250 LM et prolongea la carrière de la 250 GTO, devenue encore plus légendaire. Mais cela n’empêcha pas la 250 LM de rapporter à Ferrari sa neuvième et dernière victoire en date au classement général des 24 Heures du Mans, en 1965, aux mains de Masten Gregory et Jochen Rindt via l’écurie NART (North American Racing Team). La deuxième place revint aussi à une 250 LM, celle de l'écurie Georges Marquet pilotée par Pierre Dumay et Gustave Gosselin.
Son V12 3.3 central arrière développe 320 ch, de quoi emmener ce poids plume de 820 kg à 287 km/h selon sa fiche technique officielle. Son héritage a perduré de plusieurs manières depuis. Sa carrosserie signée Scaglietti a notamment inspiré le profil de l’actuelle 296 GTB.
Une voiture d’origine, préservée et restaurée
La 250 LM dont il est question ici est la dixième à avoir été construite, et elle porte le numéro de châssis 5901. Engagée par NART comme voiture de réserve aux 24 Heures de Daytona 1966, elle ne courut finalement jamais. Elle passa alors de collection privée en collection privée, d’abord aux États-Unis, puis en Europe à partir de 1997. Là, elle bénéficia d’une restauration longue de deux ans chez les spécialistes britanniques renommés de DK Engineering. Son propriétaire actuel est français, et il la possède depuis vingt ans. En parfait état, l’auto demeure entièrement d’origine (châssis, carrosserie, moteur, transmission…) contrairement à nombre de voitures de course passées par les circuits.