Fin du thermique en 2035 : le Parlement européen valide la mesure
Les députés européens viennent de se prononcer en faveur de l’interdiction de la vente de voitures essence et diesel neuves, hybrides comprises, en 2035 dans l’Union européenne. Les ministres des États membres doivent encore valider cette mesure pour qu’elle soit adoptée.
Le Parlement européen dit oui à l'interdiction du thermique neuf en 2035.
Parlement européen
Le Parlement européen était réuni le 8 juin 2022 à Strasbourg en séance plénière pour voter sur différentes mesures du « paquet climat » proposé par la Commission européenne en juillet 2021, et notamment sur l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035. Cette mesure a été adoptée. Le vote a recueilli 339 voix pour, 249 voix contre et 24 absentions.
Les modèles « zéro émission à l'échappement » seuls autorisés
Plus précisément, le texte prévoit une réduction de 100 % des émissions de CO2 des voitures particulières et véhicules utilitaires légers vendus neufs dans l’Union européenne d’ici à 2035 par rapport au niveau de 2021. Outre le bannissement des modèles essence et diesel 100 % thermiques, cet objectif induit l’interdiction des hybrides, même rechargeables, ainsi que celle des véhicules électriques à prolongateur d’autonomie. E85, GPL et GNV passent aussi à la trappe. De facto, parmi les technologies disponibles actuellement, seules les autos 100 % électriques et celles dotées d’une pile à hydrogène auraient droit de cité. Ce délai de douze ans et demi correspond à moins de deux générations de voitures, celles-ci ayant généralement un cycle commercial de sept ans. Un palier intermédiaire est au programme pour 2030, avec une réduction de 55 % des émissions de CO2 des voitures et de 50 % de celles des utilitaires légers.
Oliver Zipse, président de l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobiles) et PDG de BMW, plaide pour une « clause de revoyure à mi-chemin » tandis que Luc Chatel, président de la Plateforme Automobile qui représente les constructeurs en France, craint que l’industrie automobile européenne souffre d’une concurrence inégale avec la Chine, moins restrictive. Les réactions sont déjà nombreuses. Mais certains constructeurs déjà engagés vers le « zéro émission » en Europe pour lequel ils investissent des centaines de millions d’euros pourraient au contraire être confortés dans leurs choix stratégiques, malgré les risques financiers et industriels.
Selon les chiffres de la Commission européenne accessibles ici ou là, les émissions de CO2 de l'automobile représentent environ 14,5 % de celles de l’UE (12 % pour les voitures, 2,5 % pour les utilitaires légers), qui comptent elles-mêmes pour environ 10 % des émissions de CO2 mondiales.
De l’Europe aux États
Le texte portant sur l’interdiction des voitures essence et diesel dans l’UE en 2035 doit encore franchir une dernière étape pour se transformer en réglementation européenne, à savoir sa validation par les gouvernements des États membres. Les ministres de l’Écologie des 27 doivent se réunir le 28 juin prochain, soit deux jours avant la fin de la présidence française de l’Union, et pourraient se prononcer à cette occasion. Cette directive devra ensuite être inscrite dans le droit national de chaque pays, ce qui pourrait occasionner quelques hoquets locaux comme dernièrement en France concernant le contrôle technique des motos. En attendant, dans l’Hexagone, la fin des voitures carburant aux « énergies fossiles carbonées » est programmée pour 2040.