Fin du thermique en 2035 : les ministres européens se mettent d’accord
habillage
banniere_haut

Fin du thermique en 2035 : les ministres européens se mettent d’accord

Déjà validée par le Parlement européen, la fin de la vente de véhicules thermiques en 2035 devait encore recueillir l’assentiment des ministres de l'environnement des États membres. C’est désormais chose faite, même si une petite porte s’est ouverte pour les carburants synthétiques.

Publié le Mis à jour le

Les ministres de l'environnement de l'Union Européenne se sont mis d'accord sur une baisse de 100 % des émissions de CO2 des voitures neuves d'ici 2035.

Ace Team

Les discussions se sont prolongées jusqu’à tard dans la nuit. Mais les jeux sont désormais faits : les ministres de l’environnement de tous les États membres de l’Union Européenne ont validé l’obligation, pour les constructeurs automobiles, de vendre seulement des véhicules « zéro émission » en Europe à partir de 2035. La coalition emmenée par l’Italie qui demandait un report à 2040 n’a donc pas obtenu gain de cause. En revanche, quelques concessions ont tout de même été effectuées par rapport au texte qui avait été voté par le Parlement Européen le 8 juin 2022. On peut notamment lire que « la proposition est neutre sur le plan technologique et sera assortie de mesures visant à encourager l’utilisation de carburants à zéro émission. » De quoi laisser la porte ouverte aux carburants synthétiques, comme celui que Porsche développe en ce moment au Chili avec différents partenaires, et aux hybrides rechargeables.

Des alternatives à l'électrique sous conditions

Media Image
Image

Les carburants de synthèse ont encore une petite chance de pouvoir offrir une alternative au 100 % électrique.

DR

Media Image
Image

La porte n'est pas non plus totalement fermée pour la technologie hybride rechargeable.

DR

Cette modification vient répondre aux critiques de nombreux observateurs qui accusaient l’Union Européenne de ne laisser aucune alternative au 100 % électrique. Mais elle suscite la grogne de l’ONG Transport & Environment, opposante de longue date aux moteurs thermiques : « les nouvelles propositions sur les carburants sont une diversion » , assure cette organisation. « Ne perdons plus de temps sur les carburants alternatifs et concentrons-nous plutôt sur le déploiement des bornes de recharge, la requalification des salariés pour la conversion à l’électrique et l'approvisionnement responsable en métaux pour les batteries ». La partie n’est de toute façon pas gagnée d’avance pour les « e-fuels » et autres hybrides plug-in. Pour être autorisés, ils devront prouver qu’ils peuvent bien permettre d’atteindre la réduction de 100 % des émissions de CO2 des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs qui est prévue à l’horizon 2035. Sachant qu’une baisse de 55 % est déjà exigée dès 2030 par rapport au niveau de 2021.

Une « clause de revoyure » en 2026

Media Image
Image

L'amendement Ferrari offre une dérogation à certains petits constructeurs jusqu'à fin 2035, mais la marque au Cheval Cabré ne répond pas aux critères fixés.

Ferrari

Un rendez-vous important est par ailleurs fixé en 2026 : à cette date, la Commission prévoit d’évaluer les progrès qui auront été réalisés vers l’atteinte de cet objectif ambitieux. L’objectif pourra alors être réévalué « en tenant compte des développements technologiques, y compris au regard des technologies hybrides rechargeables et de l’importance d’une transition économique viable et socialement équitable envers le zéro émission. » Cette « clause de revoyure » s’annonce donc décisive pour la suite. Quant aux constructeurs « de niche » produisant moins de 10 000 véhicules par an, ils bénéficieront bien d’une exemption, mais celle-ci s’éteindra dès fin 2035 d’après Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition énergétique. Cet « amendement Ferrari »  ne devrait donc accorder qu’un répit de très courte durée. Il apparaît en outre bien mal nommé puisque la marque au Cheval Cabré ne pourrait, à l’heure actuelle, même pas en profiter à cause de sa production trop élevée. Pour être définitivement approuvé, le texte doit maintenant encore effectuer un dernier passage par le Parlement Européen, mais celui-ci s’annonce comme une simple formalité.

Tags
Soyez le premier à réagir
Envoi en cours
dan57 Le 26/07/2022 - 12:09
Il est même d'étranges incendies qui se sont développés dans la gironde, là où de longue date des plans prévisionnels d'implantation de photovoltaïque et d'éolien sont actés. Une coïncidence cela va sans dire. Les mêmes feux de joie à vocation immobilière frappèrent en leur temps le sud est déclaré patrimonial et non constructible. Notre Dame, son incendie déclaré officiellement accidentel avant enquête toutefois au cours de l'incendie, son plan de modernisation à passerelles de verre avorté, furent aussi étrange que l'hilarité de l'exécutif présent pour la photo.
SergeMaroie Le 01/07/2022 - 12:15
Tout cela c'est de la poudre aux yeux. Vous verrez qu'en 2026 nos édiles auraont déjà changé de braquet, en se frendant compte que la production d'électricité présentera au moins autant de nuisances que un usage rationnel des diverses formes d'énergie. Mais en attendant on aura ouvert un énorme boulevard à la Chine, qui va s'y engouffrer et vendre des électriques au prix cassé. Vu le contexte économique, ils tailleront des croupières à nos constructeurs, et ainsi l'idéologie écolo -dogmatique aura contribué à détruire des emplois et des fleurons industriels. N'oublions pas que nous votons pour un nouveau Parlement Européen en 2024, et que les choses peuvent être revues de fond en comble. C'est à espérer.
ceyal Le 01/07/2022 - 00:22
@bruevr sic "Actuellement mous importons l'électricité, avec un parc nucléaire à 50 % défaillant faute d'entretien et de rénovations. L'échec cuisant de Flamanville, 10 ans de retard, et coût triplé est plus qu'inquiétant..." M^me si Flamanville est en retard, votre analyse est inexacte ... le problème de fond c'est que depuis 20 ans, on a dépensé un pognon de dingue pour les énergies renouvelables et rien sur le nucléaire. Il suffit de regarder la production électrique de ce jour 30/06/2022 à l'heure de pointe (12h30 ... heure très favorable au solaire) in https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere . Pour un parc installé de 61 GW, le nucléaire a fourni 27,6 GW soit 45% de la puissance installée (en dépt de plusieurs réacteurs à l'arrêt pour maintenance). L'éolien + le solaire ont fourni 6,4 GW pour 31 GW installé soit 20,6% ... et ça c'est à 12H30 en été parce qu'à 8H le renouvelable c'était TROIS fois moins à 2,2 GW et qu'à 8H du matin en hiver c'est ZERO autrement dit le renouvelable ça coûte mais ça ne produit rien de sérieux... Vous regrettez le coût et le délai de Flamanville 3, moi aussi mais méditez ce qui suit. Pour construire une bête centrale thermique à gaz à Landivisiau, il a fallu DIX ANS (5 ans de retard) et lisez le rapport de la cour des Comptes de 2018 ; le solaire installé avant 2010 et l'éolien en mer installé de 2022 vont coûter SOIXANTE DIX milliards d'Euros, soit plus de TROIS fois Flamanville 3 pour en final produire bien moins d'électricité. Le vrai problème ce n'est pas la maintenance du parc nucléaire, c'est que pour se faire élire, les gouvernements socialistes successifs ont passé un pacte avec les écolos et ont successivement refusé d'investir dans le nucléaire, fermer SuperPhenix puis Fessenheim ... et nous voilà donc obligé d'importer 7 GW d'électricité au gaz et au charbon d'Espagne et d'Allemagne parce que le renouvelable ça ne produit quasiment rien sur le cours de l'année ... et même un jour d'été comme le 30 juin 2022.
Voir tous les commentaires (14)