Honda Jazz : retour en fanfare
Après une longue éclipse dans le domaine des petites voitures, le constructeur nippon y revient en force avec sa nouvelle Jazz. Elégante et pétillante, elle rappelle le bon vieux temps des petites Honda.
Sans être un foudre de guerre, le petit moteur de 1,2 l de la Honda Jazz procure une vitesse de pointe et des accélérations convenables.
Après avoir bâti sa réputation avec des petites voitures, le constructeur japonais avait délaissé ce secteur. Tout du moins en France et en Europe du Sud. Honda revient sur ce marché avec un nouveau véhicule au style engageant et doté d'une motorisation musclée, dans un gabarit typiquement européen.
Avec une silhouette de monospace compact, la Honda Jazz offre une habitabilité remarquable. Grâce à l'implantation du réservoir d'essence sous les sièges avant et à l'utilisation d'une roue de secours temporaire, la capacité du coffre se module de 380 à 1 321 litres, sur la base d'un plancher rigoureusement plat.
Les assises de la banquette arrière - en 2/3 1/3 - peuvent se plaquer verticalement contre les dossiers pour former une "fosse" de 1,28 m de haut capable d'accueillir un objet proéminent : une plante en pot par exemple... Ces ensembles, assises et dossiers, peuvent ensuite basculer, appuis-tête en place, après avoir avancé les sièges avant à l'aide de la manette située sur le flanc des dossiers. On dispose alors d'un plancher plat de 1,74 m. En prime, le dossier du siège du passager avant peut s'incliner à l'horizontal afin de dégager une longueur totale de 2,4 m. La contrepartie de cet ingénieux aménagement est un réservoir de 42 l, ce qui limite l'autonomie.
Pour une fois, un constructeur nippon fait preuve d'originalité dans l'aménagement intérieur sans tomber dans le ridicule. Ainsi l'on peut remarquer la modernité de la planche de bord et l'abondance des rangements avec, en particulier, la présence d'un bac sur toute la largeur en partie basse de la planche. Des portes ouvrant largement, de généreuses surfaces vitrées, une bonne position de conduite et une ergonomie soignée rendent la vie à bord très agréable. Défaut mineur, un montant double de pare-brise occulte la visibilité vers l'avant... comme sur la plupart des monospaces.
La Honda Jazz est dotée d'un moteur de 1,2 l à essence, quatre cylindres à huit soupapes et à double allumage séquentiel. Le nombre réduit de soupapes favorise le couple à bas régime, tandis que le double allumage - deux bougies par cylindre - améliore le rendement. Il est dit séquentiel car l'allumage des bougies peut être simultané - au ralenti et au-dessus de 4 000 tr/min - ou décalé - entre 1 000 et 4 000 tr/min.
Couplé à une boîte de vitesses mécanique aux rapports supérieurs trop longs, ce moteur vif à bas régime et prompt à monter dans les tours procure une vitesse de pointe convenable, des accélérations honorables, mais des reprises laborieuses.
Les suspensions conventionnelles, avec système McPherson agrémenté d'un triangle inférieur de guidage et d'un essieu arrière de torsion, les freins à disque ventilé à l'avant et les tambours à l'arrière avec ABS et répartition électronique EBD s'acquittent bien de leur tâche. Et ce, au bénéfice de la sécurité et de l'agrément de conduite. La Jazz freine assurément efficacement. L'ayant testé sur des routes plutôt plates, nous n'avons toutefois pu juger de la résistance des freins à l'échauffement. Son comportement est très neutre pour finir en sous-virage à la limite d'adhérence. Cet équilibre se paye par une raideur préjudiciable au confort.
La direction à assistance électrique variable se révèle très précise à toutes les allures, et module sensiblement l'effort au volant selon la vitesse. Il faut, toutefois, se familiariser avec l'absence de jeu au point milieu, et de rappel en fin de braquage. Dans le premier cas, 10 km suffiront pour arrêter de conduire comme dans un film américain, et, une centaine de kilomètres plus loin, on se sera habitué à débraquer... soi-même !
Vivante, bien présentée et bien équipée, même si la sécurité passive se limite aux deux airbags frontaux, la Honda Jazz tient la dragée haute aux Renault Clio, Peugeot 206 et autres petites cylindrées. Les fidèles seront ravis de retrouver une petite Honda bien conforme à la tradition.
