Essai Opel Astra restylée (2019) Que vaut la nouvelle Astra essence ?
Les restylages se préparent dès la conception d'un modèle. Preuve en est l'Astra restylée, qui reçoit en 2019 deux nouveaux blocs trois cylindres « maison » malgré le rachat par PSA voici deux ans. Nous avons mis à l'épreuve la version essence dans sa déclinaison de 130 ch.
Avec le nouveau moteur 1.2 de 130 ch ici à l'essai, l'Opel Astra restylée est disponible uniquement en finition Elégance au prix de 25 300 €.
Axel Wierdemann
OPEL Astra 1.2 Turbo 130ch Elegance
- - Moteur : Essence
- - Puissance: 130 ch
- - Lancement : Octobre 2019
- - A partir de 25 300 €
- - Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
Les voies de la logique industrielle sont parfois impénétrables. Alors que depuis le rachat d’Opel, PSA ne cesse de parler rationalisation de production et des moyens, voici que l’Astra restylée introduit deux tout nouveaux trois cylindres, un diesel et un essence. En dépit de niveaux de puissance équivalents, ils ne partagent rien avec les blocs PSA bien connus. Une bizarrerie qui s’explique pourtant facilement : l’adaptation des blocs PSA aurait coûté bien plus cher que de lancer ces moteurs déjà industrialisés et adaptés à l’Astra au moment du rachat. Si leur durée de vie dans la gamme Opel sera sans doute celle de l’étoile filante, ils trouveront une destinée en dehors de l’Europe sous le capot de modèles Chevrolet et Buick. Pour le reste, le restylage de l’Astra est à peine perceptible à l’œil : la calandre affinée et les boucliers redessinés ne seront reconnaissables que par les plus avertis, même si les conséquences en matière aérodynamique sont substantielles : le Cx passe en effet de 0,29 à 0,26.

Une Astra essence loin du malus écologique
La compacte allemande propose donc un moteur 1.2 130 ch dont la cylindrée et la puissance sont exactement identiques à celles du 1.2 PSA des 208 et 308. Il remplace dans la gamme le quatre cylindres 1.4 turbo de 125 ch. Le principal objectif des ingénieurs en passant à trois cylindres était bien sûr de diminuer les consommations et les émissions, ce qu’ils sont parvenus à faire avec un brio certain : de 125 g/km de CO2, l’Astra essence passe à 99 g/km. Un véritable gouffre, dont les conséquences fiscales sont évidemment très positives. Elle n’est en effet plus soumise au malus écologique de 75 €, tandis que pour les entreprises, sa TVS passe de 812,5 € à… 198 € ! Sur le papier, le moteur gagne pourtant 5 ch et ne perd que 5 Nm de couple par rapport à son prédécesseur.

Prix de l’Opel Astra restylée
Le restylage de l’Astra est l’occasion d’un remaniement de la gamme, très simplifiée par rapport à l’ancien modèle. Ainsi notre version essence 130 ch n’est disponible que dans la finition intermédiaire Elégance facturée 25 300 €. Son équipement est comparable à celui de la précédente dotation Innovation. Elle reçoit en effet la sellerie mixte, les jantes en alliage de 16 pouces et l’alerte anti-collision. Si elle renonce à l’entrée mains libres, elle s’offre des phares à LED en série et son prix augmente de 500 €. A noter qu’elle a désormais de nouvelles options comme un système multimédia « Pro » avec écran de 8 pouces ou encore une installation audio « Bose ».
Au volant de l’Opel Astra 1.2 essence

Le nouveau trois cylindres de l’Astra affirme un caractère très proche de celui de la Volkswagen Golf. Très coupleux et civil à bas régime, il maîtrise bien ses vibrations et se montre dans l’ensemble silencieux, même si certaines résonances se font entendre à l’accélération. Très linéaire dans ses montées en régimes, il ne se révèle pas aussi joyeux que le 1.2 130 ch PSA, qui offre un certain plaisir mécanique. Il est vrai que le moteur de l’Astra doit compenser avec l’extrême longueur de ses rapports de transmission. On atteint la vitesse de 155 km/h à fond de troisième sur autoroute allemande et 50 km/h aux 1 000 tr/min en sixième. De quoi atteindre une vitesse maxi théorique de 300 km/h au rupteur si l’air n’opposait pas de résistance… Dès lors, il faut solliciter en permanence la commande de boîte ferme et pas très rapide pour relancer l’auto sur les routes sinueuses ou montagneuses. Il n’est pas rare ainsi de repasser la seconde pour s’extraire de certains virages. Dans ces conditions, la consommation a tendance à augmenter pour dépasser les 7,0 l aux 100 km.

En revanche, nous avons été particulièrement impressionnés par la sobriété de l’auto sur autoroute, où nous avons relevé 5,2 l aux 100 km à 130 km/h, un excellent résultat pour un moteur à essence. Cette Opel a bien été conçue en priorité pour la clientèle allemande, qui circule beaucoup plus à haute vitesse de ce côté-ci du Rhin. Un constat qui se retrouve sur le plan du châssis, qui a été singulièrement affermi par rapport au modèle précédent. La qualité du filtrage s’en ressent nettement même si la stabilité de la voiture en appui y gagne grâce à la réduction des effets de pompage. Très neutre et rassurante, l’Astra est loin d’être aussi réjouissante à mener que la Peugeot 308 mais apparaît parfaitement rassurante et prévisible dans ses réactions.
Dans l’habitacle de l’Opel Astra restylée





Concurrence de l’Opel Astra restylée
Dans sa version 130 ch essence, l’Opel Astra s’oppose au gratin des compactes européennes à commencer par la Peugeot 308 1.2 130 ch en finition Allure. Beaucoup plus chère sans être vraiment mieux équipée (27 200 €), la française se révèle nettement plus dynamique et ses émissions de CO2 (103 g/km) sont à peine supérieures. La Renault Mégane oppose quant à elle son excellent quatre cylindres 1.3 TCe à l’agrément nettement supérieur au moteur de l’Opel. En version Limited elle est proposée à 25 900 €, mais ses émissions de 120 g/km sont handicapantes, en tout cas pour les sociétés.
Du côté allemand, on retrouve sa majesté la Volkswagen Golf, en passe d’être remplacée à l’an prochain. Comme la Renault, elle reçoit un quatre cylindres. Avec 125 ch, il est un peu moins puissant et ses émissions atteignent là aussi 120 g/km. A noter qu’il n’est pas proposé sur les cousines Skoda Scala et Seat Leon. Vient ensuite la Ford Focus 1.0 EcoBoost 125 ch Executive proposée à 23 550 €, dont l’énergique trois cylindres a lui aussi ses ailes coupées par une boîte très longue.
Ceux qui cherchent des émissions encore plus basses que celles de l’Astra peuvent se tourner vers la Toyota Corolla hybride 122h et ses 76 g/km de CO2. Néanmoins, elle évolue dans une autre catégorie sur le plan financier : comptez 27 200 € pour la finition d’accès Active.
Bilan essai Opel Astra restylée

Sur le plan rationnel, le restylage de l’Astra constitue assurément un remarquable progrès. Beaucoup plus sobre, elle avance des arguments intéressants pour ceux qui veulent faire des économies fiscales tout en roulant à l’essence. Plutôt homogène, elle se révèle particulièrement à son aise sur autoroute et fait valoir une finition de qualité et un positionnement tarifaire plutôt avantageux. Reste que ses facultés dynamiques en retrait, son esthétique sage et son confort ferme n’incitent pas à un achat passionné. Elle semble viser en priorité les flottes, il est vrai de plus en plus demandeuses de modèles à essence. Reste qu’elle va devoir faire face bientôt à une armée de concurrentes renouvelées, à commencer par la nouvelle Golf l’an prochain.
On aime
- Sobriété sur autoroute
- Finition
- Comportement sûr
On regrette
- Transmission trop longue
- Filtrage perfectible
- Agrément de conduite limité