Il y a 40 ans, Mercedes remportait le Paris-Dakar avec le duo Ickx-Brasseur
Mercedes peut se targuer de compter à son palmarès une victoire au Paris-Dakar. Celle-ci fut obtenue en 1983 par Jacky Ickx et Claude Brasseur à bord d’un 280 GE spécialement préparé pour la course. Quarante ans plus tard, retour sur cette épopée motorisée.
Mercedes remporta son unique victoire au Paris-Dakar en 1983, il y a donc quarante ans.
Mercedes
Quand on pense au palmarès de Mercedes en sport automobile, on pense d’abord à la Formule 1. Les amateurs citeront aussi le DTM voire l’Endurance, ou même la Formule E. Mais il est une autre discipline dans laquelle la marque à l’étoile brilla : le rallye-raid. En 1983, Mercedes remporta son unique victoire au classement général du Paris-Dakar. C’était il y a quarante ans.
Le Dakar et le Classe G, deux monuments du tout-terrain
Le Mercedes Classe G, tout-terrain iconique de la marque, vit le jour en 1979, soit la même année que l’édition inaugurale du Dakar. La rencontre des deux semblait donc inévitable. Elle eut lieu dès 1980, lorsque le 240 GD de l’équipage Harrewyn/Liger prit part à la deuxième édition de la course. Dès l’année suivante, de nombreux concurrents choisirent le 4 x 4 allemand pour participer. La véritable offensive d’usine débuta en 1982 avec à l’arrivée deux voitures dans le top 5. À la cinquième place, on trouvait le Mercedes du tandem formé par le pilote belge Jacky Ickx et son copilote, le comédien français Claude Brasseur. C’est ce duo qui parvint à s’imposer au volant d’un 280 GE spécialement modifié en 1983.
Du tout-terrain utilitaire au prototype de course
Mercedes s’engagea sur le Paris-Dakar à l’initiative de sa branche française, qui poussa les ingénieurs allemands à retravailler le Classe G en vue du rallye. Reprenant certaines solutions employées pour d’autres compétitions, le six-cylindres vit sa puissance grimper de 156 ch à 197 ch. Pour le le protéger de la poussière, on en déplaça l’admission vers l’intérieur de l’habitacle. Et un système de réglage simple du point d’allumage fut installé pour pallier la mauvaise qualité de l’essence utilisée en course. Ce dispositif faisait appel à des relais qu’Ickx marqua individuellement.
L’aérodynamique du véhicule fut également retravaillée, à la fois pour réduire sa consommation et pour améliorer sa vitesse de pointe. Les bords du pare-brise furent arrondis en se voyant greffer des sections de tubes de construction en plastique afin de permettre un écoulement plus fluide de l’air. À la poupe, des panneaux de carrosserie furent ajoutés pour prolonger la partie arrière et ainsi réduire la traînée. Ce système fut surnommé « Abribus ». L’ensemble des modifications permettait à ce 280 GE d’atteindre 200 km/h en pointe, contre 150 km/h d’origine. L'amélioration aérodynamique réduisait à elle seule la consommation à hauteur de 5 l/100 km.
Un rallye éprouvant
La cinquième édition du Paris-Dakar se révéla particulièrement difficile pour les participants et leurs machines, pris dans la tempête en pleine traversée du Ténéré. Sur les 204 concurrents au départ le 1er janvier 1983 (tous véhicules confondus), seuls 89 virent l’arrivée le 20 du mois au terme d’un parcours qui leur fit traverser l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Le motard Jean-Noël Pineau perdit la vie en course. Le Mercedes 280 GE n° 142 de Jacky Ickx et Claude Brasseur mena le rallye de bout en bout, mais il dut toutefois échanger son moteur en cours de route avec celui d'un véhicule de la même écurie afin de sécuriser sa victoire, à la suite d'une perte de puissance.
Ce sacre contribua à écrire la légende du Mercedes Classe G, dont la première génération ne fut remplacée qu’en 2018 par l’actuelle, après de multiples évolutions. Les exemplaires engagés dans les éditions suivantes du Dakar connurent moins de réussite. Un 280 G fit néanmoins parler de lui sur l’épreuve en 1985 : celui qui assurait l’assistance de l’écurie Porsche, car il cachait sous son capot un V8 de 928.