Interdiction diesel. Plus aucun diesel n'entrera dans Paris en 2024 !
Anne Hidalgo, la maire de Paris nous l'a confirmé dans un entretien accordé, le 13 juin : le diesel sera bien banni de la capitale dans six ans. Et ce n'est qu'un début...
Les pays les plus diésélisés d'Europe ont un taux de démence 30% supérieur à la moyenne de l'OCDE. Et le double de ceux du Canada et des USA, historiquement faiblement diésélisés (le Japon, malgré la dédiésilation de Tokyo, reste quant à lui à taux élevé, le Kansai étant encore très exposé, et beauc
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« Nous vivons la fin des énergies fossiles pour l’automobile. Nous sommes dans la bascule pour le bien commun ». La conviction est forte, et d’autant plus assumée que chaque jour des relevés de pollution de plus en plus précis confortent Anne Hidalgo dans son choix d’en finir avec les véhicules thermiques et en particulier les diesels.
Elle a même été rejointe sur ce terrain, début juin, par sa « meilleure ennemie », Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Île-de-France. Elle aussi vient d’annoncer la fin du diesel dans le Grand Paris (à l’intérieur de la A 86) pour 2025et à l’échelle de la région en 2030.
« Nous n’avons pas d’autre choix, explique la maire de Paris, car la santé publique est de la responsabilité des élus. Il n’est pas exclu que des victimes de la pollution lancent des recours collectifs (class-action) contre les responsables politiques. Or, en ce qui concerne Paris, la moitié de la pollution est due aux automobiles et majoritairement aux diesels ». Il ne s’agit pas d’une quelconque autophobie précise Anne Hidalgo : « vous savez, je suis issue d’un milieu modeste et la voiture était un objet de culte pour mon père. J’aime les voitures, c’est culturel ». Pour la maire de Paris, l’interdiction progressive des diesels est donc un mal nécessaire aussi impopulaire soit-il. On mesure mieux les fondements de cette décision lorsqu’on prend connaissance des résultats des mesures de la pollution dans des conditions réelles de circulation qui ont lieu actuellement dans la capitale. Ils font froid dans le dos.
Les diesels euro 6 sont plus toxiques que les vieux diesels !

Les pays les plus diésélisés d'Europe ont un taux de démence 30% supérieur à la moyenne de l'OCDE.
Les constructeurs automobiles nous auraient menti… une fois de plus. Les millions de mesures effectuées en circulation depuis des semaines démontrent en effet l’émergence d’une nouvelle pollution, imputable aux diesels les plus récents. Chacun sait désormais que plus les particules sont fines, plus elles sont dangereuses pour la santé.
D’ailleurs, les pays les plus fortement diésélisés ont un taux de démence de la population (Alzheimer) 30 % supérieur à la moyenne de l’OCDE. On note aussi une augmentation forte du nombre d’asthmatiques alors que les particules mesurées, par exemple par Airparif, sont plutôt en diminution. L’explication c’est que l’association de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France ne mesure efficacement que les particules les plus grosses (PM 10).
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Lorsqu’on se penche sur les particules plus fines (PM 2,5, PM 1,0) ou ultrafines (PM 0,1) on se rend compte qu’elles sont en augmentation spectaculaire intra-muros. Ainsi, la pondération des PM 2,5 dans l’indice PM 10 a quasiment doublé en quelques années. Elle dépasse désormais 50 % à Paris (30 % à Pékin) et parfois 90 % en centre-ville.
Les principaux responsables sont les diesels Euro 6. En ville, leur système d’élimination des NOx (SCR) ne monte pas suffisamment en température pour être efficace. On retrouve donc du NO2 en quantité importante à l’échappement ainsi que de l’ammoniac (NH3), issu de l’AdBlue qui n’a pas réagi avec le NO2. Ce NH3, dont les concentrations augmentent de façon inquiétante, se recombine dans l’air avec le NO2 pour former des particules fines, ultrafines et des nano particules secondaires. Un VTC diesel euro 6 effectuant de petits trajets en ville pollue ainsi autant que 150 véhicules individuels à essence ! On comprend mieux l’urgence à sortir du diesel même si ces résultats récents et alarmants, qui ne seront communiqués au grand public en septembre 2018, ne modifierons pas, selon Anne Hidalgo, le calendrier des restrictions de circulation.